Chapitre 54

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La boite lgbt était pleine, et j'étais dans notre table presque habituelle, dans un angle, avec Adam, Théa et Effy. Le club de Jade avait repris ses activités et elle était donc absente, et JB était déjà en train d'embrasser avec passion un jeune homme, profitant visiblement de retrouver ses préférences.

Tous m'avaient demandé comment "allait" mon poignet, et même s'il était douloureux, je minimisai les dégâts. Ils avaient eu envie d'aller frapper Martin, mais je les avais calmé avec un sourire. Puis après tous vaquèrent à leurs occupations

Alors que je sirotais mon cocktail, mes trois comparses débattaient du type de skateboard que devait acheter ma meilleure amie afin de s'y mettre sérieusement. Mais je les écoutais que d'une oreille, perdue dans mes pensées.

Cette dispute avec Effy m'avait confirmé, notamment, que j'étais amoureuse d'elle et que je ne voulais pas la savoir coucher avec une autre. Je savais déjà que j'avais envie de faire l'amour avec elle, je la désirais énormément. Mais faire ça risquait d'avoir énormément de conséquences... Sur notre amitié, sur notre groupe d'amis, sur le programme de révision, sur notre colocation. Et puis je me posais tellement de questions... Si je couchais avec elle, aurait-elle besoin d'autres filles ? Si oui, comment allais-je le vivre ? Et si elle découvrait que je l'aimais ? Et si elle voulait qu'on sorte ensemble ? Et si mon père l'apprenait ? Et si jamais tout simplement je n'aimais pas faire l'amour avec une fille ?

J'avais déjà entendu la théorie ironique du "Ça sert à rien de mettre une capote car elle risque de craquer" pour faire comprendre que ne pas prendre de risque était un gros risque, et je crois que là, je devais vraiment arrêter de penser à ce qui pourrait arriver. J'avais envie d'embrasser Effy et j'avais envie de partager son intimité. On verra bien comment ça se passera en temps voulu. Il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Et, puis, comme on dit, le passé et le futur n'existent pas. Ce ne sont que des souvenirs ou des imaginations. Seul le présent compte et surtout, existe.

Ok, maintenant, j'étais donc décidée à me laisser aller avec Effy et ne pas penser à demain. Mais mon projet était quand même, si possible, de la rendre dingue de moi et de faire en sorte qu'elle m'apprécie et n'ait donc d'yeux que pour moi. Et pour cela, je devais jouer la démone comme elle aime tant, et comme j'aime tant d'ailleurs. Le plan d'attaque était donc de la draguer, de la taquiner, de l'aguicher, de lui donner un peu de moi mais petit à petit pour la rendre envieuse et gourmande, la rendre jalouse... En somme, être machiavélique, charmeuse et limite sadique. Ça devrait le faire. Et même, je crois qu'il me tardait de commencer ce petit jeu très dangereux où je mettai en gage ma virginité lesbienne...

_ Ava, allo, ici la Terre.

_ Hein ?

Théa me fixait et vu son regard, elle me parlait depuis un moment.

_ T'aspires le vide depuis cinq minutes.

_ Oh. Pour ça qu'il n'y avait plus de goût.

Adam éclata de rire, et Effy revint avec des boissons pour tout le monde. Je n'avais même pas réalisé qu'elle était partie. En la voyant sourire ainsi, le skateur demanda :

_ Tu t'es trouvé une cible ?

_ Ouaip, la métisse avec la robe noire, à 7h.

On regarda tous les quatre dans la même direction. C'est vrai qu'elle était belle. Elle avait la peau un peu foncée et... Je me figeai d'un coup, et demandai à Effy :

_ Dis... C'est pas Louise là-bas ?

_ Louise ?

_ Rho mais t'écoutes jamais ! La copine de Xavier.

_ Oh... Oui on dirait.

Justement, la blonde était en train de regarder dans tous les sens, comme si elle était perdue. Son regard se perdit sur moi, et elle traversa le bar en courant pour se jeter dans mes bras.

_Louise, qu'est-ce que tu fais ici ? Ça va ? 

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant