Chapitre 1

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La pluie tombait depuis ce matin, et les flaques commençaient à se former sur le chemin pour me rendre à la fac. Les gens détestaient l'humidité d'octobre. Mais moi, ça ne me dérangeait pas. Bien au contraire. J'aimais bien la pluie. Je trouve ça fou que des choses à des dizaines de mètres au dessus de nous pouvaient, d'une certaine façon, nous toucher grâce à ces gouttes d'eau. J'avais un peu l'impression que la pluie me permettait de toucher le ciel, finalement, et de me sentir proche de l'univers. Oui, j'aimais beaucoup la pluie. Je remis mon parapluie au dessus de ma tête, réalisant que j'avais tout de même passé plusieurs minutes à me maquiller et me coiffer ce matin.

J'arrivais presque au portail de l'Université quand un jeune homme s'approcha de moi, tout sourire.

_ Ava ! Tu es toujours aussi belle !

_ Coucou, Martin. Merci beaucoup.

Je lui souris de manière un peu charmeuse, et il s'empourpra d'un coup. Je le savais, que Martin était amoureux de moi. Ou du moins pensait l'être. On était dans la même filière, en troisième année de licence de management. Paraît-il que c'était la bonne voie à prendre si on voulait diriger le monde. Ma fac était payante, et plutôt chère me semble-t-il. Beaucoup de monde voulait l'intégrer car elle assurait un bel avenir. Mais moi, je n'étais pas là car je le souhaitais.

On arrivait dans la cour et je sentis directement des regards sur moi. Sans être vaniteuse, je savais très bien que j'étais belle et que je plaisais. J'avais les cheveux châtain clair tirant légèrement sur le roux, les yeux marron avec quelques reflets d'or – comme aiment le dire ceux qui me draguent –. Mais surtout, j'avais un corps attirant et je ne le cachais pas. J'avais une poitrine correcte, avec un joli bonnet C, la taille fine mais les hanches voluptueuses et des fesses rebondies. Je m'habillais quasiment toujours en robe, ou avec un haut et une jupe, et avec des sneakers ou casquette pour donner ce côté un peu moins sérieux. Les gens me voyaient souvent comme une princesse, mais je ne voulais pas qu'ils me voient comme une intello – même si j'étais major de ma promo en première année –.

_ Ava !

On me sauta dessus, mais j'avais déjà compris qui c'était. Théa était ma meilleure amie. Ma seule amie, en fait. Je ne sais pas si c'est à cause de ma beauté, de mes notes, de mes prétendants, ... mais les filles ne voulaient pas trop m'approcher. Elles se contentaient d'être des camarades assez proches pour avoir mon aide ou partager mon influence, mais aucune ne voulait savoir ma vie. Théa était l'exception. Dès le premier jour de la première année, on s'est retrouvé en groupe ensemble et le feeling était directement passé. Elle était un peu plus petite que moi, les cheveux noirs allant jusqu'aux épaules, les yeux marrons, et tout de même très jolie. Elle aimait bien flirter avec les garçons et rêvait de se caser avec un beau gars musclé. Pourtant, elle n'a jamais été jalouse quand on faisait des sorties ensemble et que les gars ne me regardaient que moi. Elle était tout le temps gentille et mignonne, à me mettre à l'aise et à me protéger. Je lui rendis son étreinte, et se sentant de trop, Martin s'en alla voir ses amis.

_ Alors comme ça on n'arrive pas seule ?

Le regard plein de malice de mon amie m'étira un sourire.

_ Il m'attendait sur le chemin, je n'ai pas eu le choix...

Je n'étais pas de nature bavarde. Jusqu'à ce qu'on arrive à l'amphithéâtre, j'écoutais mon amie, comme d'habitude. Elle me racontait qu'elle avait rencontré un gars sur tinder et qu'ils parlaient beaucoup. Ça avait l'air de la rendre heureuse. En apercevant Martin et d'autres gars s'approcher de nous, je m'installai au bout d'une rangée, sûre de n'avoir que Théa à ma gauche. Évidemment, les garçons se placèrent derrière moi. Je ne sais pas trop pourquoi, je caressai mes cheveux et les plaçai sur le côté, mettant à jour ma nuque. Je n'avais pas envie de sortir avec Martin ni avec quiconque, mais j'appréciais le savoir accro à moi. C'était peut-être un peu malsain, mais j'avais besoin de savoir que je plaisais. Et lors d'une soirée un peu trop arrosée, il m'avait fait comprendre qu'il aimait ma nuque. Je ne me retournai pas, mais je savais qu'il me matait.

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant