Chapitre 95

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Dans l'ascenseur, je lorgnais la courbe de la poitrine d'Ava, me rappelant de la dernière fois que je l'avais vue. Jamais la simple vision d'un corps ne m'avait autant chamboulée. Alors que ma dernière conquête était Samia, c'était Ava que j'imaginais sans cesse nue. Je voulais de nouveau mordiller ses seins, lecher son cou, suçoter son clitoris... J'avais envie d'elle comme jamais j'avais eu envie d'une femme. Je m'impatientais d'entendre ses cris de plaisir, de la sentir frissonner sous mes doigts, de retrouver le goût de son humidité. Je désirais Ava de tout mon être.

Une fois dans l'appartement, je l'observais retirer son manteau et ses chaussures, l'imaginant retirer tous ses autres vêtements. Je savais que mon regard était lubrique, et je savais que ma respiration était lourde. Jamais un désir ne m'avait autant consumée. Et lorsque la jeune fille aux cheveux presque blond se retourna pour me regarder, je chancelai. Elle m'observa longuement, et finit par demander :

_ Pourquoi as-tu fait ça ?

Je savais de quoi elle parlait, son rougissement le prouvait. Mais je voulais l'embêter. Je fis un pas vers elle.

_ Fait quoi ?

_ Me... toucher...

J'avançai encore une fois.

_ Tu ne voulais pas ?

Son rougissement s'intensifia, et elle murmura :

_ Non... Je sais pas... Si... Mais je veux savoir pourquoi tu l'as fait, là.

J'aurai pû mentir, me cacher derrière mon égo. J'aurai pû fuir et m'enfermer dans ma chambre. J'aurai pû l'embrasser là tout de suite, pour éviter cette conversation. Mais j'en avais marre, de ça. Je voulais être honnête avec Ava. Il y avait des choses que j'étais encore incapable de dire, mais pas ça. Je m'approchai alors encore, n'étant plus qu'à quelques centimètres d'elle, et répondis doucement :

_ J'étais jalouse.

_ Que je parle avec Diane ?

_ Qu'elle te déshabille du regard, rougisse quand tu souris, que tu aies une voix douce en lui parlant...

Ava me jaugea longuement, comme si elle essayait de sonder si c'était une plaisanterie ou non.

_ Tu aurais pû quand même éviter ça, c'était gênant...

_ J'aurai pû faire encore plus, c'est l'avantage des jupes... Même si je n'aurai rien fait sans ton consentement, évidemment. Mais tu ne semblais pas du tout contre l'idée...

La future PDG regarda ailleurs, encore plus rouge même si je ne pensais pas ça possible. Je continuai alors :

_ Ou alors j'aurai pû t'embrasser devant elle, mais là, c'était un peu trop possessif...

_ Tu l'as déjà fait, dans la boîte de Carcassonne...

Je souris tendrement en repensant à ce souvenir. La voir embrasser une autre femme m'avait vraiment rendu jalouse, c'est vrai.

_ Tu aurais aimé que je le fasse... ?

Elle baissa la tête, et j'avais aucune idée de ce que ça voulait dire. Puis elle hocha la tête de gauche à droite, timidement. J'avançai alors la tête vers elle, effleurant son nez avec le mien.

_ Et maintenant... ?

Il y eut un long silence. Je n'avais aucune idée de ce qu'elle pouvait penser. Elle voulait que je lui prouve que je la mérite avant qu'elle accepte de "retomber dans mes bras", et je crois que je l'avais fait. En tout cas, j'avais fait beaucoup d'efforts pour elle. Car depuis Samia, je n'avais vu ou embrassé aucune autre fille. Car je passais mon temps à la regarder, à vouloir passer du temps avec elle, à rire avec. Et je savais qu'Ava avait aussi envie de moi, sa réaction de tout à l'heure dans le café le prouvait. Pourtant, j'ignorais complétement ce qu'elle allait répondre maintenant, jusqu'à ce qu'elle dise, en relevant la tête et en me regardant droit dans les yeux.

_ Oui.

Ce petit mot de trois voyelles fut le déclencheur qu'il nous manquait depuis presque un mois et demi. On se jeta littéralement l'une sur l'autre, et nos lèvres s'entrechoquèrent. On ne savait pas où mettre nos mains, alors les miennes viennent lui caresser les fesses tandis que les siennes s'aggripèrent derrière ma nuque. Sans cesser notre baiser, je la portai jusqu'à son lit, et la plaquai sur le matelas. Je sentais qu'elle souriait tout en m'embrassant, et juste savoir ça me comblait de joie...

Cette fois-là, je lui fis l'amour avec fougue et impatience. Il était clair qu'elle avait autant envie de moi que j'avais envie d'elle. Dès que j'avais baissé son shorty, j'avais vu à quel point elle était déjà mouillée. Et je savais que j'étais dans le même état... J'alternais entre mes doigts, mes lèvres, ma langue, titillant sa poitrine, son clitoris, sa fente..., la pénétrant avec ardeur puis douceur... C'est seulement après son troisième orgasme, alors qu'on était toute transpirantes et essoufflées, que je tombai sur le dos à côté d'elle. Ma poitrine faisait de grands bonds tellement ça avait été intense. Jamais je n'avais fait l'amour comme ça. Je ne pû m'empêcher de soupirer :

_ Wawoo...

J'entendis un petit rire, et je tournai la tête vers elle. Elle aussi était toute rouge et très essoufflée. Elle articula difficilement :

_ Tant que ça... ?

_ C'est la première fois que... C'était... Waw.

Je la vis sourire, et même s'il faisait terriblement chaud dans l'appartement, elle se colla contre moi, en posant sa tête sur ma poitrine. J'étais moi-même nue, mais j'avais fait en sorte qu'elle n'essaye pas de me toucher. Elle n'en avait pas eu le temps.

_ Ton coeur bat tellement vite...

_ T'es sûr que ce n'est pas le tien, après tant d'orgasmes ?

Elle tapota mon épaule, et reprit :

_ C'est clairement le tien.

Je lui souris alors, même si elle ne me regardait pas.

_ Je t'ai dis, c'est la première fois que... c'est aussi agréable de... donner du plaisir à une femme.

Elle ne répondit pas pendant quelques secondes. Mais elle finit par demander, d'une petite voix :

_ Pas même avec Samia et ses jouets... ?

Oh que non... Je posai mon index sur son menton, pour l'obliger à me regarder.

_ Pas même avec Samia. En fait, avec aucune des filles avec qui j'ai couché. Tu es la première et la seule à...

Je m'arrêtai soudainement. C'était clairement une déclaration que j'étais en train de faire, et même si ça avait été fou, je ne voulais pas encore le lui dire.

_ Enfin bref, dis-je en fuyant son regard tout à coup. Ne sois pas jalouse des autres filles, car avec toi, c'est vraiment... différent.

Sentant son regard inquisiteur sur moi, je la fis rouler sur le côté pour l'embrasser passionnément. J'avais repris mon souffle, et j'étais clairement partante pour reprendre.

_ Prête pour un nouveau round ?

_ Quoi, mais... ?

Je ne lui laissai pas le temps de parler, et l'embrassa encore une fois.

***

Ava dormait. On l'avait encore fait plusieurs fois après ça, et je crois qu'elle était exténuée. Son clito gonflé et meurtri prouvait que j'avais peut-être abusé. Mais elle ne m'avait pas repoussé, avait profité de mon traitement avec le sourire, et ses cris montraient bien qu'elle était contente.

Je la laissais alors se reposer, en me rendant dans ma chambre. Une fois allongée dans mon lit à moi, une douleur vive se fit ressentir dans mon entre-jambe. Je n'avais jamais été aussi excitée. Je glissai ma main sous mon shorty que j'avais remis, constatant que j'étais presque inondée. Jamais je n'avais connu ça. C'en était douloureux. Je jouai avec mon clitoris, sentant le plaisir monter en moi, revoyant Ava dans les différentes positions que nous venions de faire. Mais alors que j'approchai de la jouissance, ma main s'immobilisa. J'étais incapable d'avoir un orgasme, je le savais. Frustrée, j'allai me laver les mains et en profitai pour prendre une vraie douche. Pour la première fois de ma vie, mes principes me fatiguaient profondément... 

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant