Chapitre 78

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Comme hébétée, je m’approchai peu à peu de lui. Continuant de jongler mon regard entre lui et cette valise, je me plaçai en face de sa carrure. Je dû soulever la tête pour pouvoir le confronter droit dans les yeux.

—Cette…valise ? Demandai-je sur le ton de la méfiance.

—Tu dois rentrer en Italie.

—P-pardon ?

—Ton vol est dans 30 minutes donc je vais te conduire à l’aéroport. Là-bas, mon jet t’y attendra.

—Mais pourquoi ?

—Allons-y.

Sans me laisser en placer une, il prit ma valise d’une main et me tourna le dos. Mais moi je n’aime pas qu’on me tourne le dos, je déteste même ça. Non seulement je déteste ça, mais en plus je déteste son soudain changement d’humeur. Oui, je lui ais dis que je l’aimais, mais pas de quoi faire comme si rien ne s’était passé et d’être aussi froid, distant et forgé.

Se dirigeant vers la porte d’entrée, moi je le contournai rapidement. En arquant un sourcil de mépris, il s’arrêta et laissa retomber la valise à côté de lui. Commençant à bouillonner là dedans, je tentai de me calmer. Oui, de me calmer parce qu’avant tout il ne faut pas oublier que moi j’ai le sang des camerounais qui coule dans mes veines. Et malgré ça, je crois qu’aucune femme n’aimerait se retrouver dans le genre de situation dans laquelle je suis.

Aucune.

—À quoi est-ce que tu joues là Armando ?

—J’ai décidé qu’il est temps pour toi de partir et c’est tout. Me répondit-il dun ton froid.

—Mais dis-moi au moins pourquoi !

—Parce que tout comme j’ai décidé de t’amener ici, je décide aussi que tu rentres.

—C’est à cause de ce qui s’est passé hier, c’est ça ?

—Je préfère ne pas en parler.

—Tu préfères ne pas en parler ? Articulai-je mi-en colère. Tu veux me renvoyer en Italie tout simplement parce que je t’ai avoué mes sentiments, c’est ça ?

—Elisabeth, tu m’agaces vraiment. Je dois te conduire à l’aéroport.

Il reprit cette putain de valise entre sa main et continua sa marche en direction de la porte de sortie. Mais moi…il était hors de question que je me fasse traiter comme de la merde. Il est hors de question que l’homme à qui j’ai tout donné me traite comme un vulgaire torchon. Non, ça je ne le supporterais définitivement jamais.

Donc je le suivis de derrière en continuant de le bombarder de questions auxquelles il ne répondit pas.

—Armando ne me fait pas ça je t’en prie…

Il poussa de son autre main libre, la porte d’entrée si violemment que je crus qu’elle allait se briser. Puis, commença à descendre les marches menant à son véhicule. Moi continuant de le suivre de derrière comme une désespérée.

—Je t’interdis de me faire ça, Armando !

Arrivé à son autre véhicule de couleur noire, Il ouvrit la malle arrrière et rangea cette putain de valise dedans. Puis il referma la malle presque en la claquant fortement.

—Armando putain mais c’est quoi ton problème ? Tout ça parce que je t’ai dit que je t’aime, tu vas me renvoyer en Italie ?

Comme ayant réveillé la bête en lui, son regard sombre et assassin, il se dirigea à toute vitesse vers moi. Mais il se stoppa en face de moi et baissa légèrement la tête jusqu’à presque coller son front au mien. Mais non, ce n’est qu’un frolement.  Son souffle saccadé me heurta violemment en plein visage. On aurait dit un animal à cet instant.

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