Chapitre 84

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Armando

Assis dans mon grand canapé blanc, verre de whisky à la main, la vision floutée, et mon cœur en milles miettes, voilà ce qui en était du grand Armando Rivera. Moi qui pensait que jamais personne n’allait réussir à me toucher, à me faire franchement mal, voilà qu’elle l’avait fais.

« Je te détestes »

Une nouvelle fois, j’apportai mon verre de whisky à mes lèvres et bu trois gorgées d’un coup. Ça me piquait à la gorge, mais ce n’était rien comparé à comment je pouvais me sentir maintenant. J’ai gâché sa vie, je lui ais dis des choses que je ne pensais pas tout simplement parce que je ne l’a voulais pas près de moi. Je ne voulais tout simplement pas qu’elle m’aime parce que moi j’étais incapable de lui donner cet amour en retour. Et pour cela, je lui avais dis des choses vraiment horribles, déplacées et audieuses. Des paroles qu’aucun être humain ne mérite d’entendre.

J’avais été jusqu’à lui rappeler son passé. Ce passé qui l’avait tant détruit, qui l’avait anéanti. Ce passé qui l’avait forgé et qui l’avait fait grandir d’une certaine façon. Mais à cause moi, plus jamais elle ne sera la même personne. À cause de moi, elle allait peut-être souffrir toute sa vie. Ce que je ne voulais pas. Comme si cela n’avait pas suffit, j’avais été jusqu’à évoquer la couleur de sa peau. Alors que je m’en foutais pas mal qu’elle soit marron de peau, car en fin de compte elle est plus que magnifique comme elle est.

Elle est sublime et juste époustouflante. Gentille, attentionnée, drôle, sympa, et elle garde toujours le sourire malgré toute la souffrance qu’elle peut avoir en elle. Elle ne baisse jamais les bras et est prête à remettre tout le monde à sa place si c’est pour être en paix et libre. Elle n’a peur de rien et se laisse aller aux risques de la vie si c’est pour être heureuse.

Elle est unique.

Alors que moi je suis une mauvaise personne dans le sang et dans l’âme. Je ne sais pas aimer et encore moins donner de l’amour. Pour repousser les seules bonnes personnes dans ma vie, je les détruis pour éviter de m’attacher à eux. Parce que si je m’attache trop, la séparation sera plus que difficile.

Mais elle.

Elle ne le méritait pas. Elle ne méritait pas toutes les atrocités que je lui ais dis. Elle n’avait pas signé pour ça. Tout ce qu’elle voulait était de mon amour. Elle voulait que je l’aime en retour et que je lui promette des choses que moi-même n’était pas en mesure de m’offrir. Alors comment l’aimer si moi-même je ne m’aime pas ?

Je vidai cul sec mon verre et le déposai bruyamment sur la table. Puis, je me redressai assez difficilement parce que je suis assomé. Mon portable vibra sur la table, à côté de mon verre. Et je jetai un coup d’œil pour me rendre compte que c’est mon idiot de cousin qui m'appelle. Je pris mon téléphone entre mes mains et raccrochai. Mais il rappella et je raccrochai une nouvelle fois.

—Ce n’est pas le moment Gonzallo…

Il rapella encore et encore mais je raccrochai encore et encore. Et finis même par bloquer son numéro. Puis, j’affichai le contact d’Elisabeth. Je restai un long moment entrain d’observer ces chiffres qui constituaient son numéro. Encore heureux que j’avais pu obtenir son numéro en enquêtant sur elle.

J’avais besoin d’entendre le son de sa voix. Je voulais l’entendre, même si c’était pour qu'elle me crie dessus. La vérité est que dans cette grande maison, je me sentais affreusement seul comme un putain de gamin. Sa voix et même ses insultes commençaient à me manquer. Mais je devais rester dans ce pays merdique pour venger la mort de ma mère. Sinon, il y’a longtemps que je serais retourné en Italie, dans mon pays.

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