Chapitre 12 - My betrothed

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CHAPITRE 12

Marlène rejeta la tête en arrière en sentant les lèvres du ténébreux Gryffondor se presser dans son cou. Comment quelque chose d'aussi bon pouvait être aussi mal. Elle glissa sa main dans ses cheveux, tandis que de ses lèvres, il frôlait ses clavicules.

Plus que deux ans et elle devrait faire une croix sur tout cela.

Plus que deux ans et elle devrait remplir son devoir de sang-pur.

Deux ans de liberté c'est tout ce qu'il lui restait.

C'était tout ce qu'on lui avait donné.

Tout ce qu'elle avait réussi à négocier avec son père.

Sa famille ne faisait pas partie de celles qui servaient le Maître des Ténèbres mais ses parents n'étaient pas non plus des résistants, ils faisaient profil bas. Famille de sang-pur, les McKinnon n'étaient pas à proprement dit en danger, cependant ils étaient observés.

L'été dernier, ils avaient été contactés par Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, ce dernier affirmait respecter leur désir de neutralité sous réserve de quelques conditions.

La préservation de la pureté de leur sang.

Cette « préservation » passait par l'alliance de leur famille avec l'une des familles de sang-pur fidèles au Maître des Ténèbres. Alice et Frank étaient faits l'un pour l'autre, Marlène n'avait pas voulu que sa sœur soit condamnée à ce mariage arrangé. Cela l'aurait détruite. Alice l'éternelle romantique. Alors elle s'était portée volontaire.

Elle serait mariée à Rabastan Lestrange dès qu'elle quitterait Poudlard.

Peu de personnes connaissaient l'existence de cette union et elle voulait que les choses restent ainsi. Elle ne voulait pas que ses amis pensent qu'elle les trahissait. Même sa sœur ne savait rien de toute cette histoire.

Sirius parvint à lui tirer un nouveau gémissement de plaisir.

Comment ferait-elle pour se passer de cela ?

Pourquoi avait-il fallu qu'elle cède la première fois ?

Elle laissa échapper un rire lorsqu'il déboutonna son chemisier d'un coup sec.

Comme la première fois.

Il avait fait sauter tous ses boutons dans son impatience.

Impatient, capricieux, infidèle.

Sirius.

Elle avait grandi avec lui.

Elle l'avait vu passer du petit garçon au visage d'ange à... ce qu'il était aujourd'hui.

Un démon.

Sirius. Fantasme de toutes les filles de l'école... et sûrement d'Angleterre. Et il se faisait un devoir d'assouvir les désirs de chacune d'entre elles. Si vous vous posiez la question de savoir « avec qui Sirius Black avait couché » ? Vous vous posiez la mauvaise question. La bonne était « avec qui n'avait-il pas couché » ?

Elle s'était toujours moquée de toutes ses idiotes qui finissaient immanquablement par céder aux avances du séduisant Gryffondor.

Et pourtant elle était là. Dans une ruelle sombre de Pré-au-Lard, son corps pressé contre celui du jeune Casanova. En demandant toujours plus. Soupirant à chacun de ses baisers. S'agrippant à ses épaules tandis qu'il faisait courir ses lèvres sur sa peau nue, ses caresses la faisant frissonner de plaisir, de désir.

Elle n'était pas une de ses idiotes. Elle était Marlène McKinnon et elle savait que Sirius Black ne l'aimerait jamais. Elle l'avait choisi pour cela. Elle ne voulait pas s'engager dans une relation vouée à l'échec. Elle ne voulait pas devoir annoncer à celui qui aurait partagé ses deux dernières années de liberté qu'elle devait se marier.

Quand il l'avait approché, elle l'avait d'abord repoussé, puis elle avait cédé, y trouvant son intérêt. Sirius ne lui demanderait jamais rien d'autre que ça. Le sexe. C'était tout ce qui lui importait. Quant à la fin des deux ans, elle lui annoncerait qu'elle allait se marier, il ne tenterait pas de l'en empêcher, il n'aurait pas le cœur brisé. Il la laisserait partir sans un regard, une autre l'aurait déjà remplacé dans son lit.

Elle se crispa à cette pensée et il le senti, relevant le regard vers elle.

Ces yeux.

Comment pouvait-il être aussi beau ?

Elle se perdit dans le gris de son regard.

Lui qui avait eu le courage de partir. De dire non à Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Comme elle l'admirait. Comme elle aimerait pouvoir en faire de même. Comme elle en voulait à ses parents d'être aussi lâches. De penser qu'en restant neutres ils survivraient. Parfois elle se prenait même à haïr Alice. Sa propre sœur. Celle qui avait eu le choix. Celle qui pouvait tomber amoureuse. Celle qui pouvait et serait heureuse.

Elle sentit les larmes affluer sans prévenir.

Non.

Elle ne devait pas pleurer.

Pas devant lui.

Ils n'étaient pas amis.

Ils n'étaient rien d'autre que...

Il essuya une larme avec une douceur qui ne lui ressemblait pas. Leurs ébats avaient toujours été passionnés, physiques, durs, dénués de tout sentiment. Il ne posa pas de questions. Elle avait l'impression qu'il savait. Mais c'était impossible. Personne ne savait. Personne ne devait savoir. Elle ne voulait pas de sa pitié. Elle voulait que ces deux années soient les plus normales possibles. Mais c'était si lourd à porter. Elle avait l'impression que ce secret la dévorait de l'intérieur. Elle sentait qu'elle perdait le contrôle.

– Embrasse-moi Black.

– Ne m'appelle pas comme ça. Je ne le suis plus.

Comme elle aimerait ne plus être Marlène McKinnon.

Seulement Marlène.

Traître à son sang.

Comme lui.

Sirius.

– Embrasse-moi Sirius.

Il se pencha et captura ses lèvres avec douceur.

Elle enroula sa main dans sa cravate et le tira contre elle, lui donnant un baiser brutal. Elle voulait oublier. Elle ne voulait pas de cette tendresse. Il ne sembla pas le comprendre, poursuivant avec cette douceur si peu familière. Elle lui mordit la lèvre à sang, s'emparant de ses lèvres avec avidité. Puis il s'était reculé et l'avait regardé.

Elle tressailli.

Il savait.

– Je t'interdis d'avoir pitié de moi.

Elle avait crié. Il n'avait pas bronché. La fixant toujours. Elle le frappa. Longtemps. Ses poings s'écrasant inlassablement sur le torse du jeune homme. Elle pleurait. Il la laissa faire. Sans un mot. Puis il lui avait saisi les poignets et l'avait plaqué contre le mur. Enfin ! Il était de nouveau lui-même. Il se fichait de ses larmes. De ce qui pouvait lui arriver. Il allait la prendre contre ce mur. Dans cette ruelle. Elle lâcha un rire amer.

Idiote.

– Idiote.

Même lui le pensait. Une idiote. C'était ce qu'elle était. Une idiote fiancée à un monstre.

– Je n'ai pas pitié de toi Marlène. Tu es la fille la plus courageuse que je connaisse. Moi j'ai fui lâchement. Laissant mon frère en subir les conséquences.

Il pressa ses lèvres sur les siennes avec douceur.

Encore cette douceur.

Cette foutue tendresse.

Celle à laquelle elle devrait renoncer.

Celui auquel elle devrait renoncer.

Sirius.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant