CHAPITRE 93
Lorsque Peter ouvrit les yeux, la première chose qu'il vit fut le plafond familier de l'infirmerie. Il tourna la tête vers la droite, alerté par un léger grognement de douleur. James était dans un sale état. Quant à Sirius il dormait profondément à la droite de James. Il n'était certes pas aussi amoché que le chef des maraudeurs mais il arborait lui aussi quelques ecchymoses. Pas de Remus en vue, le plan se déroulait donc comme prévu. Le soupir de soulagement de Peter se transforma en un étranglement lorsqu'il remarqua la présence d'Albus Dumbledore. Ce dernier l'observait silencieusement, ses yeux brillant de malice derrière ses verres en forme de croissant de lune.
– Je suis rassuré de vous voir éveillé mon petit Peter, vous nous avez fait une sacrée frayeur. Je salue un tel courage mais je vous appelle à plus de prudence à l'avenir.
Peter jubilait intérieurement. Tout était parfait cette fois-ci. L'intervention de Regulus lui avait permis de rejoindre Remus dans la forêt interdite juste avant qu'il ne quitte le domaine de l'école. Il s'était mis en travers de sa route, non pas pour l'arrêter mais pour être blessé. Il n'était pas complètement idiot, et ce courage que lui prêtait Dumbledore n'était qu'un mirage. Il avait besoin d'un alibi. Il avait besoin d'écarter tout soupçon. Alors il s'était jeté dans la gueule du loup, dans tous les sens du terme. Ainsi il était le héros. Celui qui avait tenté de sauver Remus en vain. C'était déjà plus que ce qu'avait fait les autres deux maraudeurs. Abandonner leur ami pour des filles. Pour la première fois, il était le meilleur d'entre eux et il se délectait de ce sentiment de supériorité.
– Remus ? Où est Remus ? demanda Peter en simulant à la perfection la panique qu'il ne ressentait nullement puisqu'il était parfaitement renseigné sur la localisation du lycanthrope.
– Je m'apprêtais à vous poser la question, répondit Dumbledore, un pli soucieux barrant désormais son front.
– Il y avait un autre loup, à la lisière de la forêt. D'habitude James et Sirius empêche Remus de le rejoindre mais cette fois... ils n'étaient pas là et moi tout seul je...
– Ce n'est pas votre faute Peter, vous avez fait tout ce que vous pouviez, le rassura le vieux mage. Avez-vous remarqué quoi que ce soit d'autre ?
– Il y avait une voiture... c'était celle de la mère de James, ajouta le garçon après avoir fait mine d'être aux prises d'une réflexion intense.
– Celle qui a été dérobé par Lysandra Black ? Demanda le Directeur.
Peter hocha la tête et observa silencieusement le puissant mage se pencher sur les informations qu'il lui avait délibérément fournies sur ordre du Maître. La réflexion de Dumbledore s'arrêta avec l'arrivée d'un élément perturbateur. Le plan n'avait pas prévu que Charlus Potter débarquerait à Poudlard. Bien évidemment le plan ne prévoyait pas non plus que les deux maraudeurs finiraient à l'infirmerie. Ils auraient tout simplement du passer la soirée à flirter et à se bécoter... Mais bien sûr c'était bien trop leur demander ! Il fallait toujours qu'ils s'attirent des ennuis !
– Albus, je vous avais dit de ne m'appeler que si l'un d'eux mourrait, soupira Charlus en observant les deux garçons qui dormaient profondément. Ou s'ils tuaient quelqu'un.
– Charlus..., commença le vieux sorcier mais il fut presque immédiatement interrompu.
– Attendez une minute, pourquoi est-ce qu'il en manque un ? Ils sont quatre normalement. Ils l'ont tué. Le quatrième. Il faut que je contact notre avocat.
– Charlus ! Charlus, personne n'est mort mon ami. Le jeune Lupin a été kidnappé.
– Kidnappé ? Un kidnapping c'est moins grave qu'un meurtre. Avec un peu de chance en plaidant coupable, leurs peines seront réduites. Pour peu qu'ils aient été assez malins pour dissimuler leurs visages, on pourra réfuter les chefs d'accusation. Il faut que j'en parle avec mon avocat.
– Les garçons n'ont pas kidnappé Remus voyons. Ils n'ont rien à voir là-dedans.
– Ah tant mieux parce que je n'ai pas d'avocat.
– Charlus, j'ai besoin de votre aide.
– Vous avez surtout besoin d'un avocat Albus.
– Quoi ?
– Vous avez kidnappé un élève, lui fit remarquer Charlus.
– Mais non ce n'est pas moi, se défendit le vieux mage, une lueur amusée dans le regard.
– Alors qui ? Demanda le sorcier qui semblait perdu.
– Voldemort, Greyback et... Lysandra, répondit Dumbledore.
– Et Peter, ajouta Charlus en fixant le garçon qui se tassa dans les oreillers.
– Non, Peter n'a rien à voir là-dedans.
– Vraiment ? insista le génie en fronçant les sourcils. J'aurais pourtant juré... enfin je me trompe surement. Vous avez une idée de leur localisation ?
– La présence de Lysandra me laisse à penser que c'est chez elle que se réunissent Voldemort et ses mangemorts.
Charlus hocha silencieusement la tête. La famille Black était célèbre pour ses sortilèges de dissimulation. Peu de personne pouvait se vanter de connaître la localisation exacte des manoirs de la célèbre famille sang-pur. En réalité seul les Blacks et ceux qui étaient affiliés à ces familles pouvait se rendre seuls dans l'une des luxueuses demeures. Il avait toujours détesté aller chez Lysandra. Les têtes d'elfes de maisons ornant les murs n'étaient pas vraiment le genre de décoration qu'il aurait choisi.
– Vous êtes le seul qui êtes le « bienvenue » chez elle, ajouta le vieux mage.
Charlus n'avait pas vraiment besoin de cette précision. Dumbledore lui demandait clairement de récupérer le lycanthrope en s'introduisant de la même manière qu'elle l'avait fait l'année passée chez lui.
– Comment pouvez-vous en être certain ? demanda Charlus.
– La raison et l'amour ont toujours été de féroces ennemis Charlus, vous êtes le mieux placé pour le savoir.
– Elle ne m'aime pas, répliqua le sorcier.
– Elle vous aime. Elle vous aime, mal mais elle vous aime c'est certain.
– Je la tuerais.
– Pensez à James. Que fera-t-il lorsque son père sera accusé de meurtre ? demanda le vieux mage dans une ultime tentative pour raisonner le sorcier.
– J'appellerais notre avocat, répondit malicieusement James qui avait repris connaissance.
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Holding a Heart - Tome 1
Fanfiction{TERMINÉE} Ce n'était plus de simples exercices dans une salle de cours. C'était réel et à tout moment elle pouvait mourir. Elle le vit courir dans la direction opposée. Vers les affrontements. Elle ne l'avait même pas remercier. Il venait de lui sa...