Holding a Heart - Tome 1

Chapitre 40 - She is the winner

CHAPITRE 40

Marlène descendit les escaliers qui menaient au bureau du Directeur. Ce dernier l'avait convoqué pour « avoir une petite conversation autour d'une tasse de thé ». Elle avait à peine été étonnée lorsqu'il lui avait dit savoir qu'elle n'était pas enceinte. Dumbledore savait tout. En bas des marches l'attendait quelqu'un qui était loin de tout savoir. Quelqu'un qui attendait des réponses. Quelqu'un à qui elle allait devoir mentir.

– Je dois t'appeler maman ? lui demanda Sirius en posant sa main sur son ventre.

Elle frissonna à son contact, il le sentit. Il la poussa délicatement contre le mur en pierre et fit glisser ses mains sous son chemisier, caressant son ventre. Elle le regarda. Elle aurait aimé lui dire qu'elle n'était pas enceinte mais elle devait mentir. Dumbledore le lui avait demandé. Il avait dit qu'il la savait assez forte contrairement à la petite Molly. Le stress serait mauvais pour sa condition. Il lui avait laissé le choix, lui expliquant qu'il comprendrait parfaitement si elle décidait de ne pas prendre cette responsabilité. Mais Marlène n'avait pas hésité. Le souvenir de Molly terrifiée face à la situation l'avait poussé à accepter. Elle pourrait supporter les remarques des autres, leurs insinuations, leurs regards méprisants... elle avait toujours été forte, ce n'était pas la première fois qu'elle subissait ce genre d'attention.

Elle était après tout la « sang-pur » qui fréquentait « la sang-de-bourbe ».

Elle serait désormais la « sang-pur » en cloque.

– Tu n'es pas le père, lui dit-elle froidement.

Cela sembla faire l'effet d'une douche froide sur le garçon qui s'écarta. Sirius était possessif. Terriblement possessif. Il l'avait un jour surprise à discuter avec un jeune homme de Serdaigle, il l'avait par la suite ignoré pendant des jours. Elle l'avait confronté et il lui avait assené une phrase qui raisonnait encore aujourd'hui clairement dans son esprit.

– Je déteste que l'on touche à mes jouets.

Un enfant.

Voilà ce qu'était Sirius. Quand on le comprenait il était déjà trop tard. On se retrouvait dans ce rôle de figure maternelle, lui passant ses caprices pour éviter une nouvelle colère. On ne se rendait pas forcément compte de cette évolution.

Un soir on couchait avec lui et le lendemain, on se retrouvait à lui préparer une tarte aux pommes. Il obtenait ce qu'il voulait à chaque fois.

Marlène avait analysé sa manière de faire.

Dans un premier temps il jouait de son charme. Il savait parfaitement que son sourire craquant et son regard d'un gris envoutant pouvait faire céder n'importe quelles filles.

Mais parfois cela ne suffisait pas, il se mettait alors en colère, n'obtenant pas ce qu'il désir. La fille réagissait alors de deux manières possibles. Paniqué à l'idée de le perdre elle cédait, allant jusqu'à s'excuser alors qu'elle n'était pas celle en tort.

Mais parfois il arrivait que cette colère ne produise pas l'effet désiré et que la fille s'emporte à son tour. Mais elle restait rarement en colère. Il était presque impossible d'en vouloir à Sirius quand il décidait de passer à la troisième étape. Il se servait alors sans vergogne de son enfance malheureuse pour que la colère se transforme en culpabilité. Comment reprocher à ce garçon son incapacité à aimer quand on savait qu'il avait grandi sans amour. L'amante se transformait en mère, éprise d'un désir de lui offrir cet amour qui lui avait manqué.

Il était plus que rare que Sirius passe à la dernière et ultime étape.

Car oui il y en avait encore une, mais il n'avait jamais eu besoin d'en faire usage, les trois précédentes lui permettant toujours d'obtenir ce qu'il souhaite. Mais Marlène l'avait vu s'en servir... une fois.