Holding a Heart - Tome 1

Chapitre 62 - The dress

CHAPITRE 62

Lily ouvrit grand les yeux. C'était Noël et rien ne pourrait gâcher cette journée. Elle ignora sciemment la lettre de sa sœur posée sur sa table de chevet et sauta du lit avec entrain, fredonnant doucement Elle ramena le drap sur Marlène qui dormait toujours à poings fermés, attrapa quelques affaires et s'enferma dans la salle de bain attenante. Elle se prépara consciencieusement.

Lily était loin d'être un garçon manqué mais elle n'était pas non plus le genre de fille qui accorde beaucoup d'importance à son apparence. Elle aimait être jolie, faire les boutiques avec Marlène et Alice, mais elle aimait aussi pouvoir enfiler un jean et T-shirt, remonter négligemment ses cheveux en une queue de cheval et trainer sans but avec Remus. Mais pour ce soir elle devait être parfaite.

C'était son premier bal sorcier. A l'exception de celui qui avait eu lieu à Poudlard en cinquième année lorsque les élèves de Beaux Bâtons étaient venus passer les vacances de Noel à Poudlard... bal de Noël qui s'était avéré être un véritable fiasco. Potter l'avait harcelé durant des semaines pour qu'elle l'y accompagne et pour mettre fin à ses demandes incessantes, elle avait dit oui à un individu de la pire espèce. Gilderoy Lockhart. Elle avait passé la pire soirée de sa vie, il n'avait pas cessé une seconde de lui parler de ses exploits de Quidditch et elle s'était maudite d'avoir choisi le prétentieux Serdaigle plutôt que Potter. Elle aurait pu passer sa soirée avec les maraudeurs à rire et à s'amuser plutôt que d'être obligé d'écouter les fables abracadabrantes de Lockhart.

Elle ne put s'empêcher de sourire. Il était peu probable qu'elle ait eut ce genre de raisonnement en cinquième année vu la haine qu'elle vouait à Potter à cette époque. Dans son ignorance, elle avait cru que Gilderoy se révélerait un meilleur choix et maintenant qu'elle connaissait un peu mieux Potter, elle se rendait compte qu'elle s'était trompée.

Mais cette fois, elle s'amuserait. Elle ne laisserait pas des préjugés idiots et des rancunes enfantines gâcher cette soirée. La veille, Marlène et Andy l'avaient trainées dans les boutiques les plus chic du Londres sorciers à la recherche de La Robe. « Il fallait qu'elle soit parfaite ». C'est ce que Marley et Andy n'avaient cessé de répéter tout au long de leur journée shopping. Les parents de Lily n'étaient pas très riches mais ils lui avaient envoyé une sorte d'avance sur son cadeau de Noël lorsqu'elle leur avait écrit pour leur dire que les Potter donnaient un bal. Elle avait aussi réussi à mettre un peu d'argent de côté l'été dernier en faisant quelque babysitting.

Pourtant, elle ne put s'empêcher d'appréhender quelque peu les prix qui semblaient si élevés que la boutique préférait ne pas les afficher. Pas d'étiquettes. Quand on est riche on ne compte pas. Seule la qualité compte et elle ne pouvait nier que les robes qui se trouvaient devant ses yeux étaient... sublimes. Le genre que l'on voit dans les films sauf que contrairement au vieux téléviseur que ses parents avaient acheté, rien n'était noir et blanc, elle était entourée de couleurs chatoyantes. Ses doigts glissaient sur le tissu, sur les froufrous, le taffetas, la soie, sur la dentelle ouvragée.

Lily n'était certes pas un garçon manqué ni une accro du shopping pourtant lorsqu'elle posa les yeux sur elle, elle sut immédiatement qu'il s'agissait de La Robe. Elle était parfaite. Elle parcouru les quelques mètres qui la séparait d'elle avec impatience comme si elle n'avait craint que celle-ci ne disparaisse. Elle avait tendu la main vers celle-ci et une vendeuse l'avait interrompu.

– Vous ne pouvez pas la toucher Miss, lui avait-elle dit en lui lançant un regard dédaigneux et hautain.

– Pardon je ne savais pas.

– Née moldue je suppose ? Demanda la jolie sorcière en souriant sans même prendre la peine de dissimuler son mépris.

– Oui mais je ne...

– Cette robe a été faites par des fées. Si vous l'aviez touché vous auriez été obligé de l'acheter car elle se serait transformée pour vous. Seule des mains de fées peuvent la manipuler.

Lily s'était tendue. Le ton qu'avait employé la sorcière était plus qu'insultant. Elle la prenait pour la dernière des ignorantes. Elle savait parfaitement les vertus que possédaient les vêtements créés par les fées. Elles donnaient vie à la robe en chantant lors des clairs de lunes bleues. À la différence de la vendeuse, Lily ne s'était pas attardée sur l'exploitation outrancière que les sorciers faisaient du don des petits êtres mais plutôt sur leurs disparitions progressives en raison de la destruction de leur milieu de vie.

– Vous devriez jetez un œil à des robes qui seraient davantage dans vos moyens. Mais je doute que vous trouviez ceci ici... Miss.

– Je vais prendre cette robe, déclara James en s'interposant entre Lily et la jeune femme.

Lily le regarda incrédule, ne comprenant pas d'où il pouvait bien sortir. Elle remarqua alors que Peter, Sirius et Remus était également dans la boutique, tous trois vêtus d'élégants costumes. La vendeuse papillonna des yeux et Lily sentit sa main la démanger.

Il est vrai que James était... il était parfait. Le garçon se comportait comme un gamin des rues la plupart du temps. Mangeant avec entrain sans se soucier des convenances, parlant fort pour se faire remarquer, toujours couvert de boue à cause de ses entrainements de Quidditch. Mais dans ce costume noir qu'on aurait dit taillé pour lui –ce qui était probablement le cas– malgré son nœud papillon dénoué sur sa chemise d'un blanc immaculé entrouverte, malgré ses cheveux éternellement en bataille... il était d'une élégance sans pareille.

– Potter... dit-elle en posant sa main dans le dos du garçon. Elle le sentit se tendre.

– C'est mon cadeau de Noel, dit-il en se tournant vers elle.

– C'est trop. Je ne peux pas accepter.

– Les cadeaux de Noel ne se refusent pas. Pour une fois, laisse-moi avoir le dernier mot Evans.

Il s'empara de sa main profitant de son hésitation et sans avoir pu esquisser le moindre mouvement de recul sa main avait frôlé La Robe qui sembla prendre vie sous ses doigts et se modifier imperceptiblement.

– Elle est à toi, murmura-t-il.

– Merci. Elle est parfaite.

– C'est toi qui l'es Evans.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre, s'éloignant de nouveau vers les garçons qui faisait les idiots dans leurs tenues de gala. Sirius ayant troqué son élégant costume pour une robe scandaleusement... révélatrice, se pavanant dans la boutique pour le plus grand désespoir des vendeurs.

Elle observa son reflet dans le miroir.

En jean et gros pull en laine.

En attendant ce soir.

En attendant d'enfiler La Robe.

Elle serait parfaite... pour lui.