Chapitre 84 - Headboy

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CHAPITRE 84

James et Sirius attiraient comme à leur habitude tous les regards. Ils traversèrent King Cross à toute vitesse, sautant par-dessus chaque obstacle, qu'il soit un objet inanimé ou une personne bien vivante penchée pour faire ses lacets. À chaque saut, les garçons faisaient voler leurs valises, par-dessus tout ce qui se mettait en travers de leur route, laissant dans leur sillage un véritable brouhaha de cri scandalisé de victimes qui avaient vu passer au-dessus de leur tête une cage et s'étaient retrouvées couvertes, au mieux des plumes d'un hibou terrorisé et au pire... de repas du pauvre animal sous sa forme la moins appétissante. Mais rien ne semblait pouvoir ralentir leur course jusqu'à la barrière de métal donnant accès à la voie 9 ¾. Ni les coups de sifflets du chef de gare, ni les interpellations de voyageurs bousculés.

Remus les attendait déjà avec Peter. Ce dernier hissa leurs valises dans le train tandis que les trois amis discutaient à voix basse des derniers détails de leur « petit » plan. Lorsque Peter revint, essoufflé et en sueur, il ne put s'empêcher de se demander à quoi le harnais que Sirius lui tendait aller bien servir... et était-ce un sac à parachute que James portait sur son dos ? Mais aucun d'eux ne semblait avoir le temps pour les questions. Sirius s'éloigna vers l'avant du train et grimpa dans la locomotive.

– Sirius va nous faire gagner du temps, expliqua James comme s'il s'agissait de la seule chose étrange de tout ce plan. Peter tu vas donner ça à Servilus, poursuivit-il en lui reprenant le harnais et en lui mettant dans la main une enveloppe. Boit ça, lui ordonna-t-il ensuite en lui tendant une fiole.

– Qu'est-ce que... commença Peter mais James lui versa le contenu de la fiole dans la bouche, il s'étouffa à moitié mais bu le breuvage qu'il reconnut facilement. Polynectar.

– On n'a pas beaucoup de temps ! Allez Peter ! s'agaça James.

Peter se précipita vers le train. Il sentit un sort le frapper juste avant qu'il ne se hisse dans ce dernier, et se retrouva en uniforme pour fille. Il s'apprêtait à protester vigoureusement et à rechercher l'auteur de cette stupide farce mais il fut partiellement déconcentré par ses propres jambes... ou plutôt les longues et fines jambes de fille qu'il possédait désormais. La cravate vert et argent lui indiqua que les garçons lui avaient fait prendre l'apparence d'une élève de Serpentard.

Il avança vers les compartiments des serpents, les yeux baissés sur l'imposante poitrine qu'il arborait désormais. Il n'en avait jamais vu d'aussi près et du se retenir de les toucher. Il se demandait de qui il avait pris l'apparence. Peter étant Peter, il ne pensa nullement à regarder dans l'une des vitres du train pour lever le voile sur le mystère de son identité. Il se contenta d'avancer, d'abord timidement puis d'une démarche plus assurée à mesure qu'il remarquait les regards admiratifs des élèves qu'il croisait.

Il finit par trouver Servilus. Ce dernier était seul et semblait d'une humeur massacrante. Peter toussota pour attirer son attention et il vit le garçon tourner la tête vers lui. Il grimaça, il avait toujours trouvé le Serpentard terrifiant. Il était plus facile de lui faire face quand les autres étaient présents. Servilus détestait James, Sirius et Remus mais le seul sentiment qu'il suscitait chez le repoussant garçon était le mépris. Peter savait pertinemment ce que le reste de l'école pensait de lui. Il faisait peut-être parti des maraudeurs mais il ne les égalait en rien. Mais contrairement à Severus, il ne passerait pas l'année seul. Il se demandait comment il allait survivre encore un an sans Lucius et compagnie pour le protéger des attaques de James et Sirius.

– Qu'est-ce que tu me veux ? demanda Severus d'un ton hostile.

Peter s'apprêtait à répondre puis il se souvint que sa voix était toujours la même, il se contenta donc de tendre la lettre à Severus sans un mot en espérant que ce dernier ne poserait pas de question. Puis il se précipita hors du compartiment pour ne pas risquer de se trahir. Et il avait bien fait, puisque les effets du polynectar s'estompèrent au moment où il referma la porte coulissante du compartiment. Il poussa un soupir de soulagement, mais se crispa de nouveau en entendant quelqu'un toussoter derrière lui. Il se retourna et fit face à sa poitrine... ou tout du moins à la poitrine qu'il arborait quelque seconde auparavant. Il releva les yeux et croisa le regard furibond de Marlène. Il allait avoir des ennuis...

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant