CHAPITRE 105
Harold Evans n'aimait pas James Potter.
Il n'aimait pas sa manière de parler, sa manière de se tenir, son rire, son existence même. Il ne comprenait pas ce que sa fille si réfléchie et raisonnable faisait avec un idiot pareil. Il ne faisait aucun doute qu'il lui plaisait mais cela allait bien au-delà d'un simple béguin d'adolescente. Elle était amoureuse du jeune homme. Elle souriait constamment, ne le lâchait pas d'une semelle, s'émerveillant à chaque instant de ce qu'il disait, faisait, ou même lorsqu'il se contentait de ne rien faire. Oh il ne pouvait nier qu'il était beau garçon et il ne faisait nul doute que ce corps de sportif aguerri avait joué un rôle dans l'enrôlement affectif de sa fille mais Lily n'était pas si futile. Le sorcier ne serait pas parvenu à ses fins en usant uniquement de son apparence, cela n'aurait nullement fonctionné.
Après les avoir observés toute la semaine, il était finalement parvenu à une solution.
James Potter avait fait boire à sa fille un filtre d'amour.
Mais lorsqu'il avait exposé cette hypothèse à sa femme, celle-ci avait ri et lui avait répondu que s'il prêtait un tant soit peu d'attention à ce que sa fille disait il saurait que les potions n'étaient vraiment pas le point fort du jeune garçon. Ce à quoi il avait répliqué que c'était peut-être une ruse mais rien n'y fit.
Daisy Evans aimait James Potter.
Elle aimait cette fausse arrogance, son rire contagieux, son humour, sa joie de vivre, mais ce qu'elle aimait plus que tout était l'amour inconditionnel qu'il portait à Lily. Comme le tournesol, il suivait Lily du regard comme si elle était son soleil. Il ne pouvait s'empêcher de la toucher, glissant subrepticement sa main dans la sienne lorsqu'ils se promenaient, embrassant sa joue lorsqu'elle travaillait, pinçant sa taille lorsqu'elle faisait la vaisselle ou cuisinait. Il se pliait en quatre pour la faire rire, parvenant même à lui faire oublier l'absence de sa sœur en cette période de fête.
Son mari était convaincu que Lily était amoureuse de James. Il n'avait pas tort, il était indéniable qu'il ne s'agissait pas d'un simple flirt ou d'une relation sans lendemain. Mais ce qu'Harold avait été incapable de voir était que James était tout aussi fou de Lily. Il ne se contentait pas de l'aimer, il l'adorait. Elle avait toujours trouvé que l'amour que portait Severus à Lily était quelque peu malsain. Les deux garçons avaient pourtant tous deux fait de Lily le centre de leur monde, mais James, à la différence du petit Snape, n'essayait pas de posséder Lily, ni de la changer. Il l'aimait pour ce qu'elle était, et non comme un fantasme idéalisé.
Elle observa les deux adolescents qui se disputaient comme cela arrivait bien souvent. Elle n'avait jamais vu sa fille se mettre autant en colère. Lily était douce et patiente mais ses colères étaient terribles. N'importe qui aurait fui, même Pétunia battait en retraite lorsqu'elle poussait sa sœur à bout mais James ne bronchait pas. À la fois moqueur et admiratif, les colères de Lily semblaient être ce qu'il préférait au monde, elle aurait juré qu'il la provoquait volontairement dans l'espoir de la faire sortir de ses gongs.
Lily posa les sacs de courses sur le plan de travail, ne remarquant même pas la présence de sa mère.
– Il te regardait ! protesta James en la suivant, l'aidant à ranger les courses, rendant la scène d'autant plus surréaliste.
– Tu ne peux pas transformer quelqu'un en grenouille sous prétexte qu'il me regarde ! s'emporta Lily.
– C'est quelque chose de très commun chez les moldus, répliqua le garçon avec aplomb.
– Quoi ?! Mais pas du tout ! Où est-ce que t'es allé pêcher ça !
– Je l'ai pas pêché, on l'a acheté dans ton centre de bocal, répondit James qui tenait des filets de saumons dans les mains, ne comprenant visiblement pas qu'il s'agissait d'une expression.
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Holding a Heart - Tome 1
Fanfiction{TERMINÉE} Ce n'était plus de simples exercices dans une salle de cours. C'était réel et à tout moment elle pouvait mourir. Elle le vit courir dans la direction opposée. Vers les affrontements. Elle ne l'avait même pas remercier. Il venait de lui sa...