Chapitre 24 - Catching the Snitch

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CHAPITRE 24

Les minutes passèrent, et aux vues des cris et des commentaires, Gryffondor l'emportait largement. Le prénom de Potter était sur toutes les lèvres. Scandé par la foule. Il ne se contentait pas de jouer, il s'appropriait le terrain offrant un véritable ballet volant de figures toutes plus complexes les unes que les autres. C'était un joueur redoutable, il n'avait jamais perdu le moindre match. Capable de jouer à tous les postes, les rumeurs disaient qu'il pourrait remporter un match sans l'aide de son équipe. Il avait toujours fermement démenti cela. Chaque membre de l'équipe avait son importance selon lui. Ils lui étaient tous indispensables.

Mais Lily ne pouvait ressentir aucune joie. Elle se sentait vide. Puis le commentateur, qui n'était autre que Remus, hurla dans le micro le prénom de celui pour qui elle venait de se laisser...

– James Potter a attrapé le vif d'or ! Gryffondor l'emporte !

Cela lui tira un sourire. Il ne pouvait s'empêcher de faire cela. Il était poursuiveur et pourtant il s'était toujours fait un devoir d'attraper le vif d'or. Ce vif d'or qu'il aimait à avoir toujours sur lui. Lily, qui avait toujours pensé qu'il s'agissait là d'une autre marque de l'égocentrisme de l'arrogant Capitaine, commençait à douter quelque peu de ce qu'elle affirmait. Potter semblait avoir une réelle fascination pour la petite balle dorée. Elle avait toujours cru qu'il la gardait sur lui pour rappeler à tous qu'il était le petit prodige du Quidditch, capable d'attraper aisément le vif d'or.

Une conversation entre deux élèves qui descendaient les gradins confirma son raisonnement.

– Les joueurs commençaient à fatiguer, heureusement que James s'est décidé à attraper le vif !

Combien de temps était-elle restée assise ici ? Elle n'aurait su le dire mais elle sentit les tremblements la gagner de nouveau et elle sursauta lorsqu'elle sentit une main se poser sur son épaule. Se calmant en voyant qu'il s'agissait d'Alice. Cette dernière la regarda inquiète.

– Lily ? Ça ne va pas ?

– Si... tout va bien. J'ai juste un peu froid.

Elle se releva, resserrant ses bras autour d'elle. Son amie remarqua l'écharpe et lui lança un sourire entendu.

– Alors c'est pour ça que tu ne nous as pas rejoint ? Tu encourageais l'autre équipe ! Petite traitresse ! Même Marlène encourageait Gryffondor ! Je me demande où elle est d'ailleurs ?

La petite brune regarda autour d'elle en fronçant les sourcils. Sa sœur était pourtant avec elle quelques secondes plus tôt. Elle avait remarqué que sa sœur disparaissait de plus en plus souvent ces temps-ci. Remus descendit à son tour, accompagné de Peter.

– Marley est encore en haut ? Demanda Alice aux deux garçons.

– Non, il me semblait l'avoir vu descendre avec toi, répondit Remus en fronçant les sourcils.

– J'ai pas eu le temps de l'inviter à la fête de ce soir ! râla la jeune fille.

– Ce soir ? Quelle fête ? demanda Lily, perdue.

– Dumbledore a permis à James de faire une fête pour célébrer la victoire de l'équipe !

Marlène n'avait pas du tout la tête à faire la fête. Elle faisait face à son... fiancé.

Rabastan l'avait coincé dans un couloir. Il était furieux. La noyant sous un déluge de reproches. Amie des sangs de bourbes et des traîtres à leurs sangs. Lui expliquant que si elle n'apprenait pas rapidement à tenir son rang, il lui apprendrait. Puis il mentionna la seule chose qui la fit réagir.

– Et ne crois pas que je ne suis pas au courant pour tes petites parties de jambes en l'air avec Black.

– Je ne vois pas de quoi tu parles.

– Oh si tu vois parfaitement de quoi je parle Marlène.

Il avait glissé sa main dans ses cheveux, et les avait saisis entre ses doigts avec une douceur contrastant avec le geste. Il lui cogna avec la même douceur la tête contre le mur, ses gestes étaient lents, réguliers. Elle lâcha un rire nerveux. Imbécile. Elle n'avait rien à perdre. Plus rien. Les menaces ne fonctionnaient que si la personne possédait quelque chose à laquelle elle tenait. Mais elle ne possédait plus rien. Elle allait l'épouser. Renoncer à sa famille, à sa sœur, à ses amis et à lui. Même la douleur n'avait plus aucun effet sur elle. Il ne voulait pas cesser de la cogner contre ce mur. Quel était son but ? Lui fracasser le crâne. Mais il n'alla pas jusqu'au bout. Dommage. Elle aurait aimé qu'il la tue. Il la relâcha et s'éloigna, la laissant tomber sur la dalle froide.

Elle se mit à sourire, puis fut gagnée par un véritable fou rire.

Puis ses rires se muèrent en sanglots entrecoupés.

La douleur n'était pas physique mais morale.

Il l'avait assujetti. Elle était sa chose.

Elle ne broncha pas lorsqu'il la découvrit. Sirius était toujours là au mauvais moment. Il passa ses bras sous elle et la souleva, ne posant aucunes questions. Il avait toujours respecté le silence des autres. Probablement parce que ses propres silences étaient lourds de sens. Elle passa ses bras autour de son cou, l'étranglant presque. Il la laissa faire.

– J'espère que l'autre est dans un état pire que le tien ou je n'aurais plus aucun respect pour toi Marley.

– Il n'a rien du tout, avoua-t-elle honteuse.

– Il faut arranger cela alors.

Il avait dit cela avec nonchalance. Elle cala sa tête contre son torse. Il pensait pouvoir tout arranger. Imbécile. Tout s'arrangerait lorsqu'elle serait morte. Elle le laissa la porter jusqu'à l'infirmerie. Celle-ci était déserte. Madame Pomfresh fêtait probablement la victoire des Gryffondor avec Dumbledore et McGonagall. Il l'installa délicatement dans le lit et elle tira sur sa main.

– Reste.

Il hésita. Sirius ne restait jamais pour la nuit. Il partait toujours une fois qu'il avait eu ce qu'il voulait. Mais elle ne voulait pas rester seule. Pas ce soir. Alors elle l'attira vers elle, glissant ses mains dans les cheveux encore humides du garçon. Il venait de prendre sa douche. C'était logique, après le match. Ce match durant lequel elle avait encouragé les lions... durant lequel elle l'avait encouragé lui. Sirius Black.

– Tu as bien joué.

– Marlène... tu n'es pas en état...

– Joue avec moi maintenant.

Elle se redressa et captura les lèvres du jeune batteur. Elle le sentit céder petit à petit, répondant avec le même désir. Elle saurait le garder.

Nuit après nuit.

Puis elle mourrait.

Elle épouserait Rabastan Lestrange.

Mais pour un temps elle voulait être Marlène.

Elle voulait se donner corps et âme au ténébreux Gryffondor qui savait si bien lui faire tout oublier.

Qui savait la faire se sentir vivante à nouveau.

Le temps d'une nuit.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant