Chapitre 94 - Freedom

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CHAPITRE 94

Remus fut réveillé par les rayons du soleil qui s'étaient tant bien que mal frayé un chemin à travers les interstices des volets clos de sa chambre... Cellule aurait été un terme plus approprié au vu du peu de mobilier qui s'y trouvait. Un matelas troué et posé à même sol, une ampoule qui clignotait, éclairant faiblement la pièce, une sorte de gamelle. Le garçon analysa rapidement la situation.

La dernière chose dont il se souvenait était que Madame Pomfresh l'avait conduit quelques heures avant la pleine lune à la cabane hurlante pour qu'il se transforme. Il aurait dû se réveiller dans cette même cabane, et l'infirmière serait venue le chercher pour le reconduire à l'école. Il aurait ensuite passé quelques jours à l'infirmerie pour se remettre de sa transformation. Tout du moins il essayait. James, Sirius et Peter refusaient de le laisser seul, rendant bien souvent sa convalescence plus longue qu'elle n'aurait dû l'être. Les trois garçons ne mettaient pas les pieds en cours et il ne devait le maintien de ses bons résultats qu'à Lily qui lui apportait toujours les notes des cours qu'il avait manqué.

Il leur était tellement reconnaissant, à tous. Ils ne l'avaient jamais quitté ou abandonné. Les jours précédant la pleine lune, il était bien souvent d'humeur maussade, taciturne, il devenait plus irritable. Pourtant ils restaient à ses côtés, plaisantant en disant que « c'était sa période du mois », comme s'il n'était qu'une fille à la veille de ses règles. James essayait de lui changer les idées en jouant des tours aux Serpentards éloignant pour un moment de son esprit ce qu'il avait surnommé son « petit problème de fourrure ».

Cette semaine avait été éprouvante. James ne lui adressait plus la parole depuis l'incident avec Lily dans la salle sur demande. Il avait été étonné de voir que Sirius et Peter s'étaient malgré tout préparé pour la pleine lune. Il savait que le chef des maraudeurs y été probablement pour quelques choses. Sirius n'était pas une personne attentionnée, il n'était pas dans sa nature de penser aux autres. Le jeune Capitaine avait donc dû lui rappeler que la pleine lune approchait. Quant à Peter, il ne faisait rien sans avoir eu au préalable l'assentiment de James.

Le bruit des verrous de la porte le tira de sa réflexion. À force de fréquenter Sirius, on finissait par adopter sa vision optimiste des choses. Il refusait donc d'envisager le pire scénario possible. Celui dans lequel Sirius et Peter avait été incapable de le retenir. Celui où la bête qui sommeillait en lui été parvenue à sortir du domaine, quittant la protection de Poudlard et permettant à un certain individu auquel il refusait de penser de mettre la main sur lui. Pourtant lorsque la porte s'ouvrit, il comprit que son pire cauchemar était devenu réalité. Il faisait face à celui qui avait fait de sa vie un cauchemar. Celui qui avait fait de lui un monstre.

Fenrir Greyback.

Il était exactement comme il se l'était toujours imaginé. Non... il était exactement comme dans ses souvenirs. Son père et sa mère avaient tenté de lui faire oublier en vain cette nuit où le cruel lycanthrope avait attaqué l'enfant d'à peine cinq ans qu'il était alors. Il était massif, ses cheveux étaient d'un gris terne, ses ongles jaunes, ses dents pointues. Une puissante odeur de terre, de sueur et de sang émanait de son corps. Il portait une robe de mangemort qui semblait bien trop petite pour lui. Remus aurait voulu le tuer mais il était incapable de bouger. Aucunes chaînes ne le retenaient. Il se débattit, la rage et la frustration conduisant à l'apparition de larmes traîtresses brouillant sa vision. Ce n'était pas son corps qui était paralysé. C'était son esprit qui était asservi au loup garou.

Remus se haïssait. C'était un sentiment qu'il connaissait bien. Il s'était haït tant de fois par le passé. Il s'était haït lorsqu'il voyait la terreur qui illuminait le regard de sa mère les lendemains de pleine lune. Il s'était haït lorsqu'il voyait les épaules de son père s'affaissait sous le poids de la culpabilité. Ils auraient été bien plus heureux sans lui. Mais il existait.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant