CHAPITRE 82
Sirius était à bout. Il avait tout essayé mais rien n'y faisait elle ne cédait pas. C'est comme si elle était complètement immunisée contre son charme. Il observa attentivement Doe qui riait aux éclats avec Marlène et Lily. Plus il les regardait et plus son instinct lui disait que quelque chose n'allait pas dans toute cette histoire.
On aurait pu croire que ce raisonnement n'était que celui d'un garçon blessé dans sa fierté, mais cela ne ressemblait nullement à Sirius. S'il y a bien une chose dont Sirius ne doutait jamais, c'était bien de son charme. Il était d'une beauté presque insoutenable, ses yeux aux reflets d'acier, brillaient toujours de malice et lui avait valu le surnom du Prince aux yeux d'argent, son sourire vous faisait oublier toute raison. Si James était un soleil irradiant et éblouissant, Sirius était au contraire la Lune, mystérieuse, sa lueur moins tape à l'œil, était néanmoins tout aussi aveuglante. Il était tout ce qu'on pouvait désirer, tout le monde veut décrocher la Lune. D'une élégance sans pareille, d'une grâce inimitable, Sirius était la définition même de la beauté.
Il alliait à cela une manœuvre infaillible qui brisait toutes les barrières même celles des filles les plus « difficiles ». Remus trouvait cela déloyal mais il ne pouvait s'empêcher de saluer l'ingéniosité de ce procédé que Sirius avait surnommé la technique de l'Etoile. Tout comme les étoiles qui possédaient cinq branches, ou tout du moins sur les dessins d'enfants, le plan de conquête du cœur féminin par le ténébreux et tout aussi calculateur garçon, se découpait en cinq étapes.
La première était plutôt simpliste, c'était d'ailleurs celle qu'il utilisait la plupart du temps, les autres n'étaient qu'un plan B auquel il avait rarement recours. En effet, il lui suffisait de se reposer sur son apparence pour faire flancher les filles les plus « faciles ». Il était difficile de résister aux yeux d'une couleur unique et rare ou encore au sourire du jeune Casanova.
Lorsqu'une fille se révélait particulièrement intéressante et qu'il souhaitait la garder quelque temps sous son emprise, il passait à l'étape deux. Celle-ci consistait à la création d'un lien émotionnel avec lui et rien de mieux pour cela que la tragique histoire d'un garçon rejeté par sa famille. Aucunes filles n'auraient le courage d'abandonner le pauvre garçon à moins de vouloir ressembler à la mère de celui-ci... Sirius était particulièrement fier de la seconde étape puisqu'elle consistait à tourner à son avantage la maltraitance de sa famille et la haine de sa mère à son égard.
Puis venait le temps où la situation devenait insupportable pour la jeune fille. Elle voulait plus. Elle voulait des réponses à des questions comme « on est quoi tous les deux ? ». Sirius détestait cela plus que tout. Il ne comprenait pas cette volonté de mettre un nom sur la chose. Il ne comprenait pas cette nécessité de vouloir former un couple. L'idée même lui provoquait des hauts le cœur. Merlin soit loué, il avait trouvé une parade infaillible à cette situation. La colère. Les filles qui étaient arrivées à cette étape possédaient un point faible... elles l'aimaient et étaient donc plus facilement manipulables. Leur plus grande peur était de le perdre. Les colères de Sirius Black étaient rares mais elles étaient terrifiantes. Il devait cela à sa mère connue pour son tempérament de feu, personne ne se risquait à contrarier Walburga Black et il en allait de même pour le jeune homme. Il leur brisait le cœur. Usant de tous les points faibles qu'elles lui avaient laissé entrevoir par excès de confiance, par faiblesse, par amour. Il utilisait sans la moindre vergogne ses informations pour les détruire. La plupart du temps, elles le suppliaient de ne pas les quitter, et allaient même jusqu'à affirmer que la situation leur convenait.
La quatrième étape n'était là que pour s'assurer que la troisième étape était un franc succès. Sirius les repoussait avec douceur, avec tendresse, il ne voulait pas qu'elles soient malheureuses. Le manque les rendait d'autant plus manipulables. Car Sirius n'était pas juste d'une beauté sans pareille il était doué... non, c'était un euphémisme... il était plus que doué pour procurer du plaisir à ses conquêtes. Ne plus bénéficier de ses « talents » était une véritable torture pour elles, si bien qu'elles finissaient par se jeter à son cou, le suppliant de les prendre, convaincu de ne pas pouvoir vivre sans lui.
Dépendante émotionnellement et physiquement, elles ne posaient plus de questions, se contentant de l'aimer de manière inconditionnelle, n'en demandant jamais plus qu'il ne leur offrait. Il s'était ainsi créé un véritable petit harem. Mais rien n'était éternel... Et elles finissaient par le quitter, c'était inévitable mais quand cela finissait par arriver, il n'y avait ni cris, ni larmes, et plus la moindre tentative de manipulation. Car elles étaient depuis longtemps devenues plus que de simples conquêtes. Elles étaient des amies et il leur était reconnaissant pour tous ce qu'elles lui avaient apporté, chacune à leur manière. Elles n'étaient pas très nombreuses à s'être frayées un chemin jusqu'au cœur du garçon. Mais elles y étaient parvenues et le regrettait rarement car s'il y a bien une chose pour laquelle était doué Sirius Black c'était la loyauté envers ses amis.
La cinquième étape était celle à laquelle il n'avait jamais eu recourt. Peut-être était-ce parce qu'il ne s'agissait pas vraiment d'une étape mais plutôt d'une fin... réservée à celle qui parviendrait au bout de ce test. Car après tout c'était ce que toute cette mascarade était... un simple test pour savoir celle qui resterait malgré tout, celle qui l'aimerait jusqu'au bout, même après avoir découvert qu'il n'était qu'un petit enfoiré calculateur et manipulateur. Ce n'était pas un jeu où la première arrivée remportait la victoire. Ce n'était pas une épreuve de vitesse mais d'endurance. Celle qui parviendrait à lui arracher les mots de la cinquième étape. Ces mots que bien souvent il avait pensé mais ne parvenait pas à formuler. Car son petit plan comportait une faille de taille... il lui arrivait de tomber amoureux. C'était d'ailleurs le cas en ce moment même.
Mais pour le moment il devait se concentrer sur Doe mais Doe ne lui avait même pas laissé passer la première étape. Il l'avait poursuivi inlassablement, usant de tout le charme que Merlin avait mis à sa disposition en vain.
Rien n'y faisait et ce fut le jour du départ que tout s'éclaira. Tous les élèves étaient réunis à l'avant de la vieille bâtisse qui abritait le célèbre institut. Sirius déprimait. Il avait échoué et cette cuisante défaite amusaient profondément ses meilleurs amis.
– Cette fille n'est pas humaine !
– Oh oui, lui répondit Remus hilare, il est impossible de te résister moins de venir d'une autre planète.
– J'ai tout essayé ! protesta Sirius.
– J'ai bien aimé ce moment où t'as tenté de l'attraper avec un lasso, ajouta Peter.
– Si elle avait été un buffle, aucun doute, elle te serait tombée dans les bras, répondit James, faussement sérieux les yeux brillant de malice.
– Fermez la ! s'emporta le garçon.
– Ou encore tes phrases de dragues, s'exclama Peter, celle du shérif !
– Non ! le coupa James, la meilleure c'était celle du fast food !
– Vous plaisantez ! La meilleure c'était celle de l'indien, Remus toussota prenant une voix grave et charmeuse, « hey mademoiselle, ton père ne serait pas indien par hasard ? Parce que je visiterais bien ton tipi ! ».
Remus, Peter et James s'étonnèrent du peu de réaction du plus que susceptible maraudeur. Mais ce dernier fixait une scène qui semblait accaparer toute son attention. Ils suivirent le regard de Sirius. Les rires des trois garçons s'étranglèrent et ils affichèrent la même expression stupéfaite. Devant eux Doe venait de planter un baiser sur les lèvres d'une Evans abasourdie.
– Pour une américaine, elle maitrise parfaitement le French Kiss, intervint Peter en riant.
– Je crois que ça m'excite, répondit Sirius un sourire béat aux lèvres.
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Holding a Heart - Tome 1
Fanfiction{TERMINÉE} Ce n'était plus de simples exercices dans une salle de cours. C'était réel et à tout moment elle pouvait mourir. Elle le vit courir dans la direction opposée. Vers les affrontements. Elle ne l'avait même pas remercier. Il venait de lui sa...