Chapitre 38 - The Jily Shipper

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CHAPITRE 38

Dumbledore s'installa à son bureau et les pria d'en faire de même. James attrapa des bonbons au passage et se laissa tomber sur la chaise. Lily lui lança un regard réprobateur auquel il répondit par un sourire enfantin, croquant le bonbon sans la lâcher du regard. Elle secoua la tête et reporta son attention sur le vieux Directeur qui les observait un sourire énigmatique aux lèvres. Elle ne put s'empêcher de rougir. Elle avait cette nette impression que Dumbledore en savait toujours plus que les autres. Il était en quelque sorte... omniscient.

Elle s'apprêter à prendre la parole mais au moment où elle ouvrit la bouche, James glissa un bonbon dans sa bouche. Elle se figea. Elle ne pouvait décemment pas le retirer de sa bouche. Elle lança un regard noir au séduisant Gryffondor qui lui souriait, fier de son coup.

– Je vous ai convoqué tous le deux au sujet de ce malencontreux problème de perte de mémoire. Je me suis penché sur le problème et ne suis parvenu qu'à une seule solution. La Legilimancie.

James fronça les sourcils. Il en avait déjà entendu parler mais il ne parvenait pas à se souvenir en quoi cela consistait. Lily s'agita un peu sur sa chaise mal à l'aise. Elle savait parfaitement en quoi cela consistait. Peu de personne savait que cette option était disponible à Poudlard. Cette matière n'était pas enseignée avant la sixième année. Severus avait une fascination pour cette matière et souhaitait ardemment la prendre, il en parlait sans cesse. Après leur dispute, elle avait décidé de ne pas prendre Legilimancie, ne souhaitant pas se retrouver avec son ancien ami.

– En principe seuls les élèves majeurs peuvent s'inscrire. Mais au vu de la situation, j'ai décidé de faire une petite exception.

– C'est injuste ! protesta James.

Lily fut surprise par l'intervention du garçon. Elle était pourtant convaincue qu'il était le genre de garçon a adoré les privilèges. Pourtant ses protestations prouvaient le contraire. Elle avait cependant parlé trop vite.

– Pourquoi j'aurais des cours supplémentaires ! Je ne verrais pas pourquoi je devrais être sanctionné pour l'avoir oublié !

– Ce n'est pas une punition James, expliqua calmement le Directeur.

– Je me suis souvenu de pleins de choses sans avoir besoin de cours supplémentaires !

Lily lui lança un sourire moqueur. Il osait prétendre se souvenir alors que la seule chose qui lui était revenu en mémoire était ce fantasme, probablement inventé de toute pièce par son esprit pervers.

– Quoi ? Qu'est ce qui t'amuses ?

– Rien, c'est juste ton « pleins de choses ». Moi j'aurais dit, une seule chose.

– 30 janvier.

Elle se figea et le regarda. Comment... comment pouvait-il connaître sa date de naissance ? Il attrapa encore des bonbons.

– Je peux très bien me souvenir tout seul.

– Je le sais pertinemment. Le jeune Diggory ayant jeté le sort sur Mademoiselle Evans, celui-ci a eu moins d'impact sur vous, d'où votre facilité à retrouver ces souvenirs. Il n'en va cependant pas de même pour elle.

– Et bien elle n'a qu'à les prendre ces cours de Légi... légi-quoi ? Répliqua le garçon agacé.

– Legilimancie, répondit Lily tout aussi agacée.

Le vieux Directeur toussota pour les interrompre, évitant sans le savoir le début de la première guerre mondiale des sorciers.

– James, Mademoiselle Evans a besoin de vos souvenirs pour compléter sa mémoire. C'est là qu'intervient la Legilimancie, qui consiste à extraire de l'esprit d'une personne des souvenirs ou des émotions.

– Alors... Evans va fouiller dans ma tête ? demanda James.

– En quelque sorte, répondit Dumbledore amusé.

– Hors de question ! lâcha James.

– Comme si j'avais envie de voir ce qui se passe dans ton esprit perverti ! répliqua Lily.

Albus Dumbledore continua de sourire les regardant se chamailler, s'insultant mutuellement de pervers et de voyeuse. Les premiers amours étaient toujours les plus beaux à observer. Le déni des deux protagonistes, optant pour la haine afin de cacher leurs véritables sentiments sous-jacents.

Mais les deux Gryffondors étaient déjà passés par toutes ces étapes. Il était si près de gagner ce stupide pari avec Minerva. Sans l'intervention de la vélane, il y serait parvenu. Minerva préférait que l'élève modèle qu'était Evans choisissent quelqu'un d'autre que le turbulent Potter. Horace avait même émis l'hypothèse d'une possible romance avec le petit Severus. Mais Albus savait que Lily Evans et James Potter étaient fait l'un pour l'autre ! Alors, il avait parié avec la Professeur de Métamorphose. Et aujourd'hui il était assis, face aux deux tourtereaux, essayant de donner un petit coup de pouce au destin.

Minerva aurait répliqué que c'était de la triche. Pourtant elle n'était pas loyale non plus, associant toutes les rondes de Lily au studieux mais non moins séduisant Amos Diggory.

– Ne vous inquiétez donc pas Monsieur Potter, j'ai pensé à ce petit détail. L'Occlumancie vous permettras de ne pas divulguer à Miss Evans les pensées que vous désirez garder secrètes.

James ne put s'empêcher de grimacer. Il venait de se souvenir pourquoi le mot Legilimancie lui avait paru familier. Il avait survolé le sujet en cours d'Occlumancie en cinquième année. Il avait d'ailleurs abandonné cette matière, en raison de son incapacité la plus complète à protéger son esprit.

– Je hais l'Occlumancie. Je n'y suis jamais arrivé ! C'est vous même qui m'avait autorisé à abandonner cette matière, protesta James.

– Vraiment ? Je n'en ai aucun souvenir, mentit le Directeur, il faudra donc vous en passer.

– Mais...

– Pas de mais Monsieur Potter, vos souvenirs sont essentiels.

– Mais pas du tout, le coupa Lily, je peux m'en passer.

– Non ! répondit un peu brusquement Albus. Il vous faut vous souvenir. Car dans la mémoire réside la clé du futur.

Placer une phrase obscur et vide de sens produisait toujours l'effet escompté. Les deux élèves tenteraient d'en percer le sens, convaincu qu'il s'agissait là d'une vérité universelle. Il n'avait jamais pu comprendre cette fascination qu'avaient les élèves pour ce qu'il disait. La plupart du temps il ne comprenait pas lui-même ses maximes. Il se leva pour donner plus d'impact à ses paroles et gravit les marches sans se retourner, laissant les futurs amants derrière lui.

Il allait gagner ce pari.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant