Holding a Heart - Tome 1

Chapitre 80 - I kissed a girl

CHAPITRE 80

– C'est plutôt pratique ces casiers, fit remarquer Alice. Ça nous éviterait de devoir retourner à nos dortoirs à chaque fois qu'on a besoin de nos livres.

Les filles s'étaient installées dans l'une des rares cours où il y avait un peu de verdure. Marlène avait appuyé son dos contre le seul arbre du campus et tressaient distraitement les cheveux de Lily. Cette dernière était confortablement allongée sur le faux gazon, sa tête reposant sur les genoux de sa meilleure amie.

Lily avait toujours détesté qu'on touche à ses cheveux à l'exception de Marlène et... Elle tenta de ne pas se crisper en pensant à Lui. Elle savait que tout ça se terminerait mal, elle l'avait su dès l'instant où elle avait posé les yeux sur lui. La petite fille de onze qu'elle était alors, avait été plus maligne qu'elle. L'adolescente de seize ans s'était laissée aveugler par ses hormones comme une vulgaire groupie. Pourtant elle ne regrettait pas une seconde du temps passé avec lui au cours des dernières semaines. Elle se souvenait de la douceur avec laquelle il entremêlait ses doigts dans ses cheveux, du son de sa voix, de son rire lorsqu'il lui racontait des anecdotes sur son enfance. Elle était heureuse de lui avoir permis de redevenir ce qu'il était avant qu'il ne perde sa mère.

– Les garçons me manquent, soupira Marlène en regardant les filles de l'Institut passer près d'elle. Je ne comprends pas comment ces filles font pour tenir jusqu'aux vacances !

– Demande à Doe, lâcha Alice, visiblement amusée par une plaisanterie donc elle était la seule à connaître la chute.

– Je lui aurais bien demandé, répliqua Marlène froidement, mais elle doit probablement être occupé à se faire sauter par Remus ou peut être Peter, ou peut-être les deux en même temps ! À ta place je ferais attention Alice, elle risque de se tourner vers Frank quand elle en aura terminé avec eux.

– Il y a peu de chance que ça arrive, lui répondit sa sœur sans se départir de son sourire.

– Ah oui et qu'est ce qui te permets d'être aussi confiante ? la défia Marlène.

– Elle sort avec James, répondit Lily dans une volonté de mettre fin à cette conversation.

– J'en doute, répondit Alice en riant.

– Explique moi ce qui te fait rire Alice ? s'emporta Marlène, perdant patience.

– Oh mais je vais tout vous expliquer quand vous vous déciderez à me dire tous les petits secrets que vous avez amassés au cours de cette année ! J'en ai plus qu'assez de vos cachoteries, de vos mensonges !

Tout amusement avait quitté la voix de la jeune fille. Lily se redressa et tressaillit en croisant le regard de son amie. Elle l'avait blessé, c'était une certitude et il était temps de mettre fin à cette situation dans laquelle elle s'était empêtrée. Elle tourna la tête vers Marlène et elle y lu la même attente.

Comment avait-elle pu leur cacher autant de choses ? Ce n'était certainement pas par manque de confiance... Non... C'était parce qu'elle avait honte. Honte d'avoir cédé à de stupides pulsions. Ça ne lui ressemblait pas et elle ne voulait pas les décevoir.

Alors Lily pris une grande inspiration et commença à raconter tout ce qui s'était passé, sans omettre aucun détail. Les premiers pics de jalousie qu'elle avait ressentis en apprenant à la rentrée que James avait commencé à sortir avec Mary. Ce premier contact dans le tunnel, les sentiments confus qui avaient résulté de cette courte traversés main dans la main. De nouveau la jalousie au cours de ce double rendez-vous. Marlène et Alice ne firent aucuns commentaires sur ce qui avait suivi la petite provocation de Potter, Marlène trouvant même qu'il avait été correctement puni... Elle poursuivit donc, expliquant pourquoi elle avait accepté de sortir avec Amos Diggory. Elle enchaîna sur les nombreux « rapprochements » qu'il y avait eu entre elle et Potter. Alice sembla euphorique d'apprendre qu'elle les avait bel et bien interrompus lors de leur soi-disant « cours particulier ». Marlène insulta quant à elle copieusement Severus pour les avoir interrompus dans la bibliothèque. Elle poursuivi, soulagé d'enfin pouvoir parler des semaines éprouvantes au cours desquelles Amos l'avait menacé et contrainte à sortir avec lui. Marlène s'était levée prête à rouer de coup le garçon et Lily dût expliquer précipitamment qu'il n'avait agi ainsi que sous l'emprise du pouvoir de vélane de Mary. Elle ne s'attarda pas sur leur premier baiser malgré l'insistance d'Alice qui voulait « plus de détails ». Elle expliqua ses vaines tentatives de rester uniquement l'amie de Potter et rien de plus... Elle dut avouer qu'il y avait eu plus, expliquant qu'elle n'avait pas pu le repousser après qu'il est perdu sa mère.

Bien sûr elle avait conservé certaines choses secrètes, mais elle ne l'avait pas fait par honte mais parce que ces souvenirs ne leur appartenaient qu'à tous les deux... Les nuits étoilées, leurs messages secrets, leurs rendez-vous nocturnes, le miroir de Risèd...

Puis ce fut au tour de Marlène. Il n'était pas dans les habitudes de Marlène de se dévoiler. Elle était plutôt secrète, méfiante, car contrairement aux Gryffondors ou aux Poufsouffles, les Serpentards pouvait sans scrupules utiliser vos points faibles si cela pouvait servir leurs intérêts. Bien sûr ils n'en étaient pas à l'ambiance compétitive qui régnait chez les Serdaigles, mais Marlène avait appris très tôt à se méfier de ses amis car on ne peut jamais prévoir ce que l'autre ferait, confronté à certain choix. Un ami peut devenir un ennemi... Un ennemi peut devenir un allié. Les amitiés se font et se défont, les alliances se forment, puis les paroles sont brisées et la confiance disparaît.

Mais s'il y a bien une chose qu'elle avait appris des Gryffondors c'est que parfois il faut avoir le courage de s'ouvrir entièrement à quelqu'un même si cela vous terrifie. Parce que si on ne se lance pas, si on ne donne pas tout, alors on vit dans l'incertitude de ce qui aurait pu arriver « si » ... Elle ne voulait pas d'un monde au conditionnelle, elle ne voulait pas de « si ».

C'est donc avec assurance qu'elle commença son récit, expliquant comment elle avait appris ses fiançailles avec Rabastan. Comment elle avait renoncé à tout forme d'attachements... Pourquoi elle avait choisi Sirius... Lily ne put retenir ses larmes lorsque les deux sœurs s'enlacèrent tendrement. L'une remerciant l'autre pour son sacrifice, l'autre répondant à la première qu'elle ne regrettait rien et que si c'était à refaire elle le referait sans hésiter.

Puis ce fut au tour de Lily et Marlène de découvrir qu'Alice gardait elle aussi un lourd secret. Cela ressemblait si peu à la fougueuse Gryffondor, connu pour son franc parlé et son incapacité à garder les secrets. Bien plus lourd que de simple histoire d'adolescentes qui avaient la brillante idées de s'enticher du mauvais garçon. Non... Alice avait bien choisi mais le gentil garçon et son petit don pour la divination n'annonçait nul futur radieux pour le couple. Elle leur expliqua que Franc avait toujours eu des visions. Au début, elle avait trouvé cela fabuleux, il arrivait à prévoir quel temps il ferait le lendemain, les contrôles surpris. Marlène demanda s'il pouvait prévoir ses dates de menstruation. Ce à quoi sa sœur répondit par l'affirmative, provoquant l'hilarité des trois amies. Mais Alice du poursuivre et la suite se révéla bien moins comique... La torture qu'ils subiraient, la folie qui s'emparait d'eux, leur fils... Tout ça pour lui. Ce bébé qui n'était « pas l'élu ».

Un silence s'installa, mais aucune d'entre elles ne sembla le remarquer. Ce n'était plus l'un de ces silences gênants qui s'installait lorsque les personnes n'avaient plus rien à se dire. Non c'était un silence apaisant. Celui d'une confiance et d'une unité retrouvée. Celui du soulagement d'avoir enfin quelqu'un avec qui partager le fardeau qui nous pèsent. Le calme après la tempête.

– Elle aime les filles.

Lily et Marlène regardèrent Alice un instant déstabilisée par l'annonce de la jeune fille. Cette dernière se mit à rire.

– Elle aime une fille en particulier, précisa-t-elle un sourire aux lèvres en fixant Lily.

– Alice, tu n'es pas sérieuse...

– Aucune chance qu'elle sorte avec James... C'est son principal rival.