Holding a Heart - Tome 1

Chapitre 75 - Two parts of one soul

CHAPITRE 75 

Lily bouillonnait de rage. Arrogant petit poseur ! Elle s'installa à côté d'Alice qui ne sembla pas remarquer son agacement profond et qui discutait joyeusement de la fête qu'elle voulait préparer pour son anniversaire.

Elle n'aurait pas dû lui en vouloir, après tout il n'avait pas fini de faire son deuil... Elle doutait d'ailleurs que quiconque puisse « faire son deuil ». Ce n'était qu'une expression vide de sens. Quand on perd quelqu'un... Quand c'est la mort qui vous l'arrache... C'est irréversible et « faire son deuil » c'est accepter le fait d'être impuissant. Or c'est dans la nature de l'être humain de se croire supérieur... La mort loin de donner une leçon d'humilité ne provoque que tristesse, chagrin et colère. On ne « fait pas son deuil », on se contente de réduire au silence tous ces sentiments avant qu'ils ne nous détruisent.

On fait semblant de vivre. On sourit, on rit, on mange, on dort même si cette impression que cela n'a pas de sens persiste... La seule raison qui nous pousse à continuer de vivre alors que tout en nous est mort c'est les autres. Dans le regard de celui qui a perdu quelqu'un on lit la colère... mais lorsque celle-ci disparaît et qu'il ne reste plus que cette souffrance insoutenable, alors il n'est plus aveuglé et il peut lire dans le regard de ceux qui l'aiment l'inquiétude et la peur. Une peur incommensurable de voir la personne qui ne parvient pas à faire son deuil abandonner, car incapable de trouver une raison de vivre. De la tristesse née alors un désir d'effacer du regard de ceux qui l'entourent la pitié, la tristesse.

C'est ce que James tentait de faire. Il ne supportait plus de voir Sirius et Remus lui lancer des regards emplis de compassion et d'inquiétude...

Et il avait voulu effacer ça de son regard a elle aussi.

Elle ne voulait pas qu'il fasse semblant ! Elle serra sa fourchette dans sa main. Il n'aurait pas dû l'embrasser si c'était pour le regretter par la suite. Il n'aurait pas dû l'embrasser pour prouver que tout aller bien. Qu'il allait bien. C'était un mensonge qui avait fait plus de mal que de bien ! Il avait voulu qu'elle pense qu'il était toujours le même, qu'elle ne devait pas s'inquiéter pour lui... Mais tout ce qu'il était parvenu à faire était de remplacer la tristesse par la colère.

– Qu'est-ce que tu en pense Lily ? lui demanda Alice.

Lily n'avait pas écouté un traître mot de ce que son amie lui avait dit. Elle vit une lueur d'agacement illuminer le regard d'Alice. Elle trouvait légitime que celle-ci lui en veuille après tout elle n'avait pas vraiment assuré au cours de cette année. Elle avait tourné le dos à ses amies pour un garçon... Tout le monde lui avait pardonné après que l'histoire avec Mary ait été révélée mais au plus profond d'elle-même, elle savait que son éloignement n'était pas uniquement imputable à la vélane. Elle avait voulu fuir ces sentiments confus que le séduisant Capitaine faisait naître en elle. Et maintenant qu'elle était prête à leur faire face et à accepter cette vérité qu'elle avait niée de toutes ses forces...

– Je ne sais pas ce qui t'arrive en ce moment Lily mais t'as changé !

– Je suis désolé Alice.

– T'es désolé ? Vraiment ? répliqua la fougueuse Gryffondor sur le ton de celle qui n'est pas dupe. Est-ce que tu vas finir par nous dire ce qui te tracasse ? Ou tu préfères qu'on continu à se demander si on est encore amies.

Marlène se pinça les lèvres en entendant sa sœur sermonner Lily. Elle savait pertinemment ce qui tracassait sa meilleure amie mais ce n'était pas à elle de révéler le secret de celle-ci. Lily sembla hésiter.

– Alice... Il n'y a rien, j'ai été distraite ces derniers temps à cause d'histoire idiotes avec Pétunia.

– Tu n'as jamais su mentir Lily, répliqua Alice en se levant. Je vais manger avec les garçons.