Chapitre 7 - Strong

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CHAPITRE 7

James Potter dut se faire violence pour ne pas se lever et aller régler son compte à Rabastan Lestrange. Le regard de Lily Evans le clouait littéralement sur place. Il regarda Mary la soigner, effaçant les traces des doigts du cou de la jolie rousse. Mais ce n'était pas suffisant. Il voulait faire payer au serpent d'avoir posé les mains sur elle, lui faire regretter d'avoir brisé quelque chose chez elle. Il pouvait le voir dans son regard. Elle n'était plus la même.

Il la regarda détourner son regard du sien et se retint de jurer en la voyant se lever prétextant être fatiguée pour s'éclipser.

– Tu aurais dû nous le dire ! lâcha James en fusillant Remus du regard après que Lily ait quitté la pièce.

– Elle m'a demandé de ne rien dire, protesta le garçon.

Mary se leva, ne voulant probablement pas se retrouver au milieu de leur dispute, elle déposa un léger baiser sur les lèvres de James en rosissant.

– Je monte me coucher, je m'occupe de Lily ne t'inquiète pas.

Il lui répondit distraitement et se concentra de nouveau sur son meilleur ami, remarquant à peine qu'elle avait quitté la pièce. Sirius soupira et s'allongea. Peter quant à lui se dissimula derrière une montagne de nourriture, tremblant et appréhendant ce qui allait suivre. Les colères de James étaient rares mais terrifiantes.

Remus soupira.

– Tu es le mieux placé pour comprendre qu'il ne m'appartenait pas de te le dire.

– Il l'a étranglé bon sang Moony ! Et tu comptais ne rien dire à personne ! S'emporta James. Tu allais le laisser s'en tirer comme ça !

Sirius attrapa le plat de chouquettes, écoutant distraitement l'échange. N'intervenant pas. Il savait mieux que personne qu'il valait mieux laisser James se calmer seul.

– Il a fini à l'infirmerie et y est encore ! Je n'appelle pas ça s'en tirer. Et tu sais que Dumbledore ne les virera pas.

Sirius grommela « Dumbledore est un imbécile sur ce coup-là ».

James ne pouvait s'empêcher d'être d'accord avec Sirius. Ils avaient toujours voué une admiration sans failles au vieux sorcier mais ce dernier leur avait expliqué qu'il ne renverrait aucun des Serpentards portant la marque des Ténèbres. Selon lui, cela ferait plus de mal que de bien. Tant qu'ils étaient à Poudlard, Voldemort ne pouvait les contrôler que partiellement. Une fois hors des murs du château, ils seraient complètement sous l'emprise du mage noir.

Dumbledore caressait l'espoir fou qu'il parviendrait à faire changer de camp certain d'entre eux.

– Alors quoi ? On va les laisser agresser tous les nés moldus du château ?

– Non ce n'est pas ce que j'ai dit. Je dis juste qu'on a fait tout ce qu'on pouvait ! Répliqua Remus agacé.

– Non. Pas encore.

Sirius se redressa, de nouveau intéressé. Il avait décelé dans la voix de son meilleur ami que celui-ci avait un plan.

– Sirius ? lâcha James sur un ton étrangement enjoué.

– Oui mon vieux ? répondit Sirius, un sourire malicieux aux lèvres.

– Je pense que Rabastan ne connait pas la sensation que provoque l'absence d'air dans ses poumons.

– Le pauvre, il va falloir qu'on lui donne un petit cours de rattrapage, répliqua Sirius en pouffant doucement de rire.

Remus leva les yeux au ciel. Il savait que ça allait se finir comme ça.

– Il y a des cours d'asphyxie à Poudlard ? demanda Peter en fronçant les sourcils.

James et Sirius hurlèrent littéralement de rire en entendant la question de leur ami. Remus secoua la tête, amusé, et entama son éclair au chocolat en souriant. Il avait remarqué l'échange entre James et Lily et se demandait s'il était possible que ces deux-là... Il ne put y réfléchir, interrompu par James et Sirius qui parlaient avec excitation de la petite virée au fond du Lac Noir qu'ils allaient offrir à Rabastan. Envisageant même un allé simple dans l'estomac du calmar géant.

Toutes les têtes se tournèrent vers l'entrée de la Grande Salle où se tenait Rabastan Lestrange, trempé de la tête aux pieds, son uniforme dans un piteux état, couvert... d'encre noir. Il venait de pousser un hurlement de rage et se dirigeait droit vers la table des Gryffondors.

Sirius pouffa doucement de rire et chuchota à Remus.

– Il semblerait que Rabastan n'est pas apprécié son réveil au fond du lac.

– L'eau était bonne j'espère, Lestrange, lâcha James moqueur, en détaillant le Serpentard qui était parvenu à leur hauteur.

Sirius mima l'asphyxie, en se tenant le cou avec ses mains, provoquant la colère du mangemort qui s'approcha, se saisissant de sa baguette menaçant, mais se figea en croisant le regard sévère du Directeur.

– Je crois qu'il est vexé Jaime..., ajouta Sirius faussement affligé.

– Je crois aussi Padfoot. Surement parce qu'il n'était pas au goût du calmar. Ne baisse pas les bras. Je suis sûr que la prochaine fois, il te digérera.

Lily tressaillit et vit Rabastan reculer d'un pas. James Potter avait dit sa dernière phrase sur un ton en apparence amusé mais son regard était sombre et menaçant. Il ne faisait aucun doute qu'il ne s'agissait pas d'une simple plaisanterie. C'était une mise en garde et tout le monde l'avait compris. La Grande Salle, où quelques secondes plus tôt raisonnaient des rires des élèves, était maintenant plongée dans un silence lourd de sens. Tous suivaient avec attention l'échange entre les deux garçons.

Rabastan recula encore d'un pas en voyant le Capitaine des Gryffondor se lever et lui faire face.

– Tu avais quelque chose à me dire ?

– Fais le malin Potter, mais toi et ta petite sang...

Il arrêta de parler, sachant pertinemment qu'il se retrouverait assommé quelques mètres plus loin s'il poursuivait sa phrase et serra rageusement les poings. James lui lança un sourire satisfait.

– Je vois que ça commence à rentrer.

Lily regarde le Serpentard s'éloigner rageusement et rejoindre sa table. Le silence fut interrompu par le Professeur Dumbledore qui avait commencé... à applaudir. Il fut imité par les tables des Gryffondors, puis par les Poufsouffle et enfin par les Serdaigles.

James et Sirius saluèrent la foule comme s'il s'agissait de la fin d'une pièce de théâtre.

Étrangement Lily se sentit de nouveau... en sécurité. Elle croisa le regard de l'insupportable Gryffondor et ne put s'empêcher de lui sourire, reconnaissante.

Elle crut le voir rougir mais il fut soustrait à sa vue par la foule d'élèves qui venait de l'entourer. Elle avait dû rêver mais ne put s'empêcher de rougir à son tour à l'idée d'avoir eu cet effet sur le jeune Capitaine. Elle cacha ses joues, et sortit de la Grande Salle, en priant pour que personne ne l'ait remarqué.

Pourtant quelqu'un avait observé toute la scène dans l'ombre.

Et on pouvait lire dans son regard la jalousie et la colère qui s'était emparé de lui.

Severus Snape.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant