Chapitre 101 - God save the marauders

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CHAPITRE 101

James fut le premier à ouvrir les yeux le lendemain. Pour le garçon c'était une première. Il n'était vraiment, vraiment pas du matin. Mais ce n'était pas n'importe quel matin. Il humidifia ses lèvres, prit une légère inspiration et baissa les yeux.

Rien ne l'avait préparé à la vision matinale d'Evans en tenue d'Eve, le visage caché par sa chevelure de feu, sa main délicatement posée sur son torse, son souffle frôlant sa peau... il en oublia de respirer. Il perdit le contrôle lorsqu'elle gigota enroulant sa jambe autour de la sienne, effleurant une partie stratégique du corps masculin... Son cœur battait si fort qu'il s'étonna de ne pas la voir se réveiller dans la seconde. Il était probablement l'oreiller le plus bruyant de l'histoire des oreillers.

Il aurait adoré pouvoir la contempler mais il connaissait la pudeur de Lily, il ramena donc les draps sur eux. Merlin, il vivait la plus douce des tortures. La fille de ses rêves était nue dans ses bras. Le chevauchant à moitié, emplissant son esprit des images de la veille. Un juron s'échappa de sa bouche lorsqu'il ressenti un picotement familier signalant qu'un certain sergent s'était mis au garde à vous.

Au cours de sa troisième année, il avait pris étude des moldus dans l'espoir de comprendre un peu mieux le monde dans lequel avait évolué Evans. Ainsi, il avait appris que les moldus croyaient en une force supérieure qu'il appelait « Mieux » ou « Pieu » ... enfin quelque chose comme ça et qui exauçait les souhaits de ses fidèles. Il pria donc « Lieu » ... « Cieux » ... de ne pas réveiller Lily avant que son « petit » problème n'ait disparu. De toute évidence « Preux »... « Jeu »... ne l'avait pas entendu.

Lily s'agit, se sentant étrangement courbaturée. C'était plutôt inhabituel, elle avait toujours trouvé les lits de Poudlard confortables et ceux des préfets l'étaient encore davantage. Deux places, des oreillers moelleux... Puis soudain la réalité la frappa de plein fouet. Elle ouvrit grand les yeux sans bouger le moindre muscle. Ce n'était certainement pas un oreiller sur lequel sa tête était posée. C'était bien plus confortable que ça. Il semblerait également qu'elle ait décidé d'ignorer l'espace qui était normalement disponible dans le gigantesque lit, préférant se blottir contre celui qui était à l'origine de ses courbatures...

Bon sang elle était nue... Complètement et irrémédiablement nue. Et il l'était tout autant... ce qui n'était pas déplaisant. Bien au contraire. Son subconscient se fit un devoir de lui fournir un bref rappel de la veille et plus précisément du corps de rêve du jeune Capitaine. Elle sentit le rouge lui monter aux joues, rivalisant probablement avec ses cheveux. Elle ne remercierait d'ailleurs jamais assez ces derniers qui dissimuler son visage pivoine au Maraudeur qui devait, le connaissant, encore dormir profondément.

Elle fut vite contredite par ce qu'elle n'eut aucun mal à reconnaitre comme étant le réveil du « petit » soldat. Elle avait été fascinée et surtout satisfaite de la capacité de James à... se renouveler. Elle n'aurait su dire combien de fois il l'avait prise, comblée, emportée, fait vibrer, murmurant après avoir repris son souffle cet « encore » empli de promesses. Elle embrassa doucement le torse du garçon, ses lèvres s'attardant un long moment sur la peau halée de ce dernier.

– Encore... lâcha-t-il dans un murmure.

Elle releva la tête vers lui et une fois de plus, il eut le souffle coupé. Il écarta délicatement une mèche de son front, admirant religieusement le visage d'ange de la jolie rousse. Ses joues étaient rouges et une lueur malicieuse éclairait son regard émeraude, un sourire joueur s'étira sur ses lèvres avant que celles-ci n'entament une lente et insoutenable descente vers sa virilité tendue et impatiente.

James remercia « Gueux », « Vieux »... de ne pas avoir exaucé sa prière. Puis il remercia Lily d'une manière plus physique et moins spirituelle. Lily semblait aussi avoir demandé quelque chose à ce dernier puisqu'elle cria à plusieurs reprises « oh mon Dieu ! ».

Severus n'aurait su dire comment il s'était retrouvé devant le portrait donnant accès au dortoir des préfets en chef mais il y était et semblait incapable de bouger. Après un long moment à fixer le tableau, ce dernier le prit en pitié.

– Jeune homme, vous devriez allez faire un tour... je ne sais pas lequel de ces jeunes gens vous a donné rendez-vous mais je puis vous assurer qu'ils ont tous deux oublié. Les plaisirs de la chair détournent l'Homme de la raison.

« Plaisir de la chair. »

Severus sentit sa gorge se nouer à l'idée de son innocente Lily livrée à ce démon de Potter. Il aurait voulu réduire en charpie le tableau et sauver son seul amour des bras de l'infâme Gryffondor mais... Lily ne voulait pas être sauvée. Et puis il n'était pas là pour ça. Il n'avait plus le temps pour les puérilités de Potter et ses sbires et encore moins pour l'amour. La douleur qu'il ressentait en ce moment même ne faisait que confirmer ce que le Maitre des Ténèbres affirmait. L'amour est une faiblesse.

Il était désormais redevable au plus puissant des mages noirs de cette époque. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Il ne pouvait se permettre de laisser son cœur l'éloigner de sa mission. Ce n'était pas par bonté d'âme que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait supprimé ses parents, le libérant du joug d'un père alcoolique et violent et d'une mère éternellement insatisfaite et faible.

Il avait pour ordre de suivre Albus Dumbledore à la trace et tout cela sans éveiller les soupçons. Le Mage Noir avait été impressionné par son talent pour l'Occlumancie et la Legilimancie, lui trouvant immédiatement une utilité. Ses pensées de nouveau s'égarèrent, lui rappelant le douloureux souvenir de Dorea Black... Dorea Potter. Il ne pouvait s'empêcher de se demander qui serait la prochaine personne à mourir lorsqu'il aurait accompli sa mission.

Remus suivit Sirius qui était étrangement calme. Par « étrangement » il voulait bien sur dire « dangereusement ». Sirius tout comme James tenait rarement en place. Il avait généralement trois manières d'expulser ce trop-plein d'énergie. La première étant le Quidditch. Mieux valait ne pas se trouver sur la route du ténébreux et talentueux batteur. La rumeur disait que Sirius était si beau que même les cognards étaient sous son charme. La seconde manière était tout aussi physique... L'appétit sexuel du maraudeur n'avait aucune limite, tout comme le nombre de filles prêtes à le satisfaire. Pour finir la troisième manière était la torture de la personne que Sirius « aimait » le plus au monde : Severus.

L'apparition de ce dernier au détour d'un couloir, ne fit que confirmer les doutes du plus calme des Maraudeurs. Il fixa le parchemin que son meilleur ami tenait à la main. Ce parchemin sur lequel il avait passé la matinée à griffonner on ne sait trop quoi. Sirius se dirigea à grand pas vers Severus et lui tendit le parchemin. Le Serpentard n'esquissa pas le moindre geste méfiant et sur ses gardes.

– Qu'est-ce que c'est que ça encore ?

– Un dessin ! répondit Sirius, de toute évidence extrêmement fier de lui-même.

Severus attrapa le parchemin après avoir vérifié qu'il n'était pas piégé. Il le déroula et se figea devant ce qui semblait être... un portrait de lui-même contorsionné à l'extrême et se léchant une partie du corps réservé aux excréments. Black avait donné un titre à son chef d'œuvre : Sevranus.

Remus qui semblait découvrir le dessin en même temps que lui ne put se retenir de pouffer de rire. Le loup reprit vite contenance et s'éloigna, emportant le sale cabot qui lui servait de compagnon. Severus entendit leurs rires s'élever à l'autre bout du couloir, se mêlant à ceux qui lui parvenaient au travers du tableau. Il reconnut sans peine celui de Lily...

Cette dernière riait aux éclats devant un Potter encore rouge, enroulé dans un drap, tentant vainement de retrouver sa dignité après s'être écraser au sol. En effet Lily avait réussi à attraper un t-shirt et s'était levée pour prendre sa douche et rejoindre Marley et Alice à la bibliothèque. James n'avait pas écouté un traitre mot de ce qu'elle avait dit, obnubilé par le fait que Lily Evans se baladait sans culotte. Concentré et penché à l'extrême pour apercevoir ce que son propre T-shirt peinait à dissimuler, James avait oublié que le lit avait une fin et s'était ainsi retrouvé au sol devant une Lily prise d'un fou rire monstrueux.

– Lily ! Pour l'amour de « Queue » arrête de rire !

– Pour l'amour de... oh mon dieu... oh mon... queue !

Les éclats de rire de Lily semblèrent gagner en intensité, tout comme la détermination de Severus qui s'éloigna, refusant d'être plus longtemps le témoin du bonheur de la jeune fille... sans lui.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant