Chapitre 97 - Go out with me

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CHAPITRE 97

James sentit une légère poussée dans son dos, le rapprochant de l'objet de tous ses désirs. Lily Evans. Merlin, elle était magnifique. Elle ne détournait pas le regard, chaque parcelle de son corps dégageait une assurance nouvelle. Dans son regard brillait la même détermination que lorsque le sujet de la guerre était abordé. Il aurait voulu accepter cette foutue danse mais...

Il tourna la tête vers Remus qui le regardait, un sourire doux et amusé aux lèvres, donnant son approbation d'un léger hochement de tête. Était-ce parce qu'il était convaincu qu'il n'était pas une menace ? Lily et lui étaient-ils si amoureux qu'ils ne pensaient pas qu'il pourrait faire quoi que ce soit pour les séparer. Il ne lâcha pas Remus du regard et sentit une pointe de culpabilité le tirailler. C'était en lui que Remus avait confiance. Il devait se dire qu'il ne pourrait jamais lui faire un coup de ce genre. Il devait se dire qu'il s'était résigné. Qu'il avait accepté la situation... Qu'il se comporterait en ami fidèle. Et il avait raison. Il était incapable de trahir Remus, c'était inimaginable.

Il fallait qu'il refuse cette danse, il sentait sa volonté flancher lorsque son regard émeraude se plongeait dans le sien. Son père était mort. Il savait désormais que peu importe ce qu'il ferait, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ne s'arrêterait jamais. Il ne laisserait plus personne le menacer ou lui dicter sa conduite. Que Malfoy aille se faire foutre.

– Potter ? demanda Lily, aveugle et sourde au dilemme qui faisait rage dans l'esprit du garçon.

– Non.

– Je ne me rappelle pas t'avoir posé la question, répliqua-t-elle.

Il écarquilla les yeux. Voilà qu'elle se comportait comme lui. Le monde ne tournait décidément pas rond. Encore sous le choc, il ne protesta pas lorsqu'elle l'entraîna au milieu des élèves se déhanchant déjà sur la piste improvisée. Lorsqu'il parvint enfin à retrouver ses esprit, Lily passa ses bras autour de son cou, le rendant de nouveau incapable de décocher le moindre mot, son corps pressé contre le sien, d'une manière que Minerva McGonagall aurait trouvé déplacée et inconvenante.

Lily sentit un frisson la parcourir lorsqu'il posa enfin ses mains sur sa taille. Qu'elle ne fut pas sa déception lorsqu'elle comprit qu'il tentait d'instaurer entre eux une distance convenable. Elle ne desserra néanmoins pas son étreinte, la resserrant même davantage, sa poitrine pressée contre le torse du garçon. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en le sentant se tendre de désir et presser son bassin contre le sien. Elle ondula langoureusement des hanches sans le quitter des yeux. Il avait toujours été le seul. Le seul à la faire se sentir femme, le seul qui la faisait se sentir désirée. À ses côtés, elle se découvrait une sensualité qu'elle ne pensait pas posséder.

– Je suis désolé pour ton père James.

– Tu as quelque chose à voir avec sa mort ? demanda-t-il en souriant amusé, même si son regard trahissait sa tristesse.

– Non... Tu lui ressembles beaucoup. Il m'a dit exactement la même chose la dernière fois. Je sais que tu lui as dit que tu en avais assez de moi, et que tu voulais abandonner.

– Evans... murmura-t-il si bas qu'elle n'avait pu l'entendre que de par leur intime proximité.

– La ferme Potter. C'est à toi de m'écouter maintenant. Si je t'ai dit non pendant autant de temps c'est parce que j'étais convaincu que tout ça n'était qu'un jeu pour toi. Une gigantesque farce pour m'humilier une fois que j'aurais cédé. Quand j'ai fini par comprendre que tu étais sérieux, j'ai eu peur, j'ai été lâche et j'ai fui. Mais je ne fuirai plus. Remus m'a tout dis pour les « avertissements » de Malfoy. Je n'ai pas besoin d'être protégée ! s'emporta-t-elle.

– Tu voulais que je fasse quoi ! Que je reste les bras croisés à attendre qu'il s'attaque à toi à cause de moi ?

– T'es vraiment un idiot parfois ! Il essayera de me tuer quoi qu'il arrive. Je suis une sang-de-bourbe !

– N'utilise pas ce mot, répondit-il en grimaçant.

– Tu ne t'es pas gêné pour l'employer la dernière fois pourtant ! lui reprocha t'elle, sa voix trahissant à quel point cela l'avait blessée.

– Je ne l'ai pas fait.

– Tu as failli.

– Tu venais de coucher avec mon meilleur ami ! s'écria-t-il, incapable de conserver son calme.

– Je ne l'ai pas fait.

Elle avait dit cela sans hésiter. Il était temps de mettre fin à tous ces mensonges. Il était visiblement déstabilisé, ne parvenant de tout évidence pas à assimiler l'information. Elle attendit patiemment, caressant avec douceur sa nuque, ses doigts glissant dans ses cheveux.

– Tu ne l'as pas fait ? répéta-t-il, ses yeux dorés brillant d'une lueur qu'elle ne parvint pas à identifier.

– Non. Je ne sors pas avec lui.

– Et le baiser ?

– Je l'ai embrassé parce que tu avais embrassé cette fille dans le couloir. J'en avais assez que tu me maltraites.

– Je... commença-t-il.

– Je sais que tu as fait ça pour me protéger mais je te l'ai dit, je n'ai pas besoin que l'on me protège, je sais prendre soin de moi toute seule.

– Je ne l'ai pas embrassé ! l'interrompit-il furieux.

– Oh.

Elle avait embrassé son meilleur ami et tout ce qu'elle trouvait à dire était... « Oh » ?! C'est alors qu'elle fit quelque chose à laquelle ne s'attendait, ni lui, ni les élèves qui avaient arrêté de danser pour observer l'une des célèbres disputes de leurs préfets en chef. Elle se mit sur la pointe des pieds, croisa ses bras autour de son cou avant de presser ses lèvres sur les siennes.

Des exclamations de surprise fusèrent de toutes parts, mais aucune d'elles ne parvint aux oreilles des deux adolescents. Comme à chaque fois, la magie opérait, et les contours de ce qui les entouré s'estompaient. Il n'y avait plus qu'eux. Juste James et Lily. Cette dernière sentit les bras du poursuiveur entourer sa taille et l'attirer au plus près de lui. Merlin, ce que ça avait pu lui manquer. Dans ses bras, elle se sentait enfin à sa place. Elle ne parvenait pas à rompre ce baiser. Elle n'en avait d'ailleurs aucune envie. Elle aurait voulu que ça dure éternellement mais il fallait qu'elle aille au bout de ce qu'elle avait décidé. La respiration saccadée et le cœur battant à tout rompre, elle parvint à rassembler ses esprits et à poser cette question... Ou plutôt cet ordre qu'il lui avait si souvent asséné.

– Sors avec moi Potter.

– Oui ! hurla Sirius avant que Remus ne plaque sa main sur sa bouche l'empêchant de gâcher le moment.

– Que je... demanda le gryffondor en rougissant comme jamais.

– Ce n'était pas une question, dit-elle en capturant de nouveau ses lèvres.

Le professeur McGonagall grommela avant de glisser dans la main de Dumbledore les gallions qu'elle lui devait. Quant à Slughorn, mauvais joueur, refusait d'admettre la défaite de Severus il affirmait que la partie n'était pas terminé. Il n'avait d'ailleurs pas tout à fait tort car dans le regard du jeune Severus observant la petite fête à bonne distance, on ne lisait nulle résignation mais plutôt une détermination froide. Peut-être que ce n'était que le début.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant