Chapitre 28 - Marauders can't fail

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CHAPITRE 28

Madame Pince ne les quittait pas des yeux. James soupira en levant les yeux vers Sirius qui parcourait l'allée tandis qu'il écopait de la corvée de lire les livres que lui balançait son meilleur ami.

– Rappel pourquoi c'est à moi de lire ces foutues ouvrages ?

– C'est ta copine, pas la mienne Jaime, lui répondit le garçon en lui balançant un autre livre.

– MONSIEUR BLACK ! Cessez de lancer ces livres comme s'il s'agissait de cognards. Vous n'êtes pas sur un terrain de Quidditch mais dans une bibliothèque, le réprimanda Madame Pince.

– Actuellement Madame Pince, c'est le souafle que les joueurs se passent, précisa Sirius en lançant un autre livre vers James qui le rattrapa agilement.

La bibliothécaire s'éloigna en se retenant de pousser un cri de rage. Impossible d'avoir le dernier mot avec ces garçons. James pouffa doucement de rire en la voyant s'éloigner, bouillonnante de rage puis reporta son attention sur le livre que venait de lui passer Sirius. « Journal d'une vélane », il soupire et entama sa lecture. Sirius s'installa à côté de lui et attrapa aussi un livre.

Lily attrapa le livre qui l'intéressait et se dirigea vers sa place, puis elle se figea et revint sur ses pas, n'en croyant pas ses yeux. James Potter et Sirius Black étaient à la bibliothèque. Assis au milieu de piles de livres qu'ils avaient visiblement entassés. Et le plus incroyable dans toute cette scène était que les deux garçons... lisaient. Ils prenaient même des notes.

Madame Pince passa près d'elle en soupirant.

– Moi aussi Miss Evans, je n'en reviens pas. La dernière fois que ces garçons ont ouverts un livre ici c'était lorsqu'ils étaient en cinquième année. Ils avaient mis sens dessus dessous ma section sur les animagus. Et voilà maintenant qu'ils s'intéressent aux vélanes.

– Les vélanes ? demanda Lily en fronçant les sourcils.

– Je ne comprends pas ce soudain intérêt pour ces créatures terrifiantes ! D'abord la petite Molly et maintenant ces deux-là.

– Molly ? Molly Prewett ?

– Oui, la pauvre petite, voilà bien une semaine qu'elle est à l'infirmerie.

– Elle est à l'infirmerie ? s'étonna Lily.

– Oui, elle n'a pas dit un mot. C'est comme si elle avait perdu l'usage de la parole, elle qui était si pipelette. Je pense qu'elle doit savoir quelque chose au sujet de ce qui s'est passé ce soir-là.

– Ce soir-là ?

– Le soir de la petite fête de Potter, poursuivit-elle, lançant un regard empli de suspicion aux deux garçons. Faire exploser toutes les vitres du château, ça ne m'étonnerait pas que ces deux garnements soient trempés dans cette affaire. Je ne comprends pas que Dumbledore ne les renvoie pas ! Aucun des deux n'est capable de fournir un alibi !

Aucune rougeur ne lui monta aux joues à la pensée qu'elle était l'alibi de Potter ce soir-là.

Lily ne ressenti rien. Voilà une semaine qu'elle ne ressentait plus rien. Elle était comme une machine qu'on avait programmée pour se réveiller à une certaine heure, effectuer certaines taches comme aller en cours, prendre des notes, participer pour faire gagner des points à sa maison, manger, de nouveau aller en cours, faire ses devoirs, manger, terminer ses devoirs et aller dormir.

Elle parlait peu, mangeait peu, dormait peu.

Ce qui inquiétait de plus en plus ses amis. Amos tentait de lui changer les idées, parfois il était de nouveau ce garçon gentil, doux et attentionné qu'elle avait connu mais dès qu'il la sentait se détacher de lui, il devenait ce fou furieux, menaçant, violent...

Elle lança un dernier regard à James Potter, il ne la remarqua pas, puis elle s'éloigna vers sa place. Son cœur n'était pas brisé. Il avait juste disparu.

Elle s'installa à côté de Marlène qui dormait profondément. Remus qui était installé face à elle, la regardait.

– Lily...

Elle fit mine de ne pas l'entendre. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour ne pas avoir à expliquer son attitude. Faire comme si elle n'entendait pas ce que ses amis lui disaient. Comme si elle n'entendait pas Remus lui demander pourquoi elle allait si mal ? Pourquoi elle avait cessé de rire ? Pourquoi elle avait cessé de vivre... Elle l'ignora lorsqu'il posa sa main sur la sienne, poursuivant ses questions, continuant d'essayer de la réconforter, de la faire réagir, de franchir ce mur qu'elle avait construit autour d'elle.

Mais il n'y avait pas de mur.

Il n'y avait plus de mur.

Il avait été brisé à jamais ce mur.

Par James Potter.

Elle l'avait laissé entrer.

Abaissant ses défenses.

L'accueillant entre ses remparts, comme le cheval de Troie.

Et il avait tout détruit, tout pillé, tout souillé.

Elle essuya frénétiquement ses lèvres, dégageant sa main de sous celle de Remus.

– Evans te regardait, lâcha Sirius sans lever le nez de son livre.

– Je sais, répondit James en lançant un regard vers le bout de l'allée, où elle s'était tenue quelques secondes plus tôt.

– Tu devrais lui parler. Marley et Alice disent qu'elle va mal.

James se contenta de poser sous le nez de son ami, le « Journal d'une vélane » en tapotant un paragraphe. Sirius se mit à le lire à haute voix.

– « 27 juin 1987, il a embrassé cette humaine, cette vulgaire sorcière ! Il me reste peu de temps, je vais devoir la tuer. Une fois morte, il sera à moi ». Bon sang...

– Elle sait probablement ce qui s'est passé entre Evans et moi... je dois lui faire croire qu'il n'y a plus rien. Qu'elle a gagné, poursuivit James.

– Mais Evans...

James balança rageusement le livre.

Se haïssant pour ce qu'elle avait à traverser à cause de lui.

Il était impuissant.

– MONSIEUR POTTER ! s'indigna Madame Pince.

– Pardon Madame Pince... s'excusa le Gryffondor provocant la stupéfaction de la vieille bibliothécaire.

James Potter ne s'excusait jamais.

Sirius aussi regarda son ami en état de choc. Il vit ce dernier se replonger dans sa lecture. Sirius ne put s'empêcher de sourire tristement en comprenant que ces excuses n'étaient pas destinées à Madame Pince mais à celle à qui son meilleur ami avait à jamais donné son cœur. Il ne comprenait pas vraiment ce sentiment qu'était l'amour, n'étant lui-même jamais tombé amoureux, mais il comprenait le désir qu'avait son ami de vouloir protéger la jeune fille.

Après tout, il en avait fait de même pour Marlène.

Rabastan avait croupi plus de quatre jours dans l'une des cellules du donjon. Rusard l'y avait découvert hier, dans un piteux état. Sirius regarda son poing bandé. Il avait battu le mangemort à sang. Dumbledore l'avait convoqué, il pensait que le vieux Directeur le renverrait mais il s'était contenté de lui offrir des bonbons en le priant à l'avenir de ne plus répondre à la violence par la violence.

Il s'installa près de son ami et se remit à lire.

Ils trouveraient une solution.

Ils étaient les Maraudeurs après tout.

Et les Maraudeurs n'échouaient jamais.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant