Chapitre 65 - You lost her

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CHAPITRE 65

Un énorme chien noir vêtu d'un manteau la dépassa et tenta de lui barrer la route. Sirius... Elle ignora les grognements et les aboiements menaçant qu'il lui adressa. Elle savait qu'il ne lui ferait jamais de mal. Elle passa près de lui sans ralentir, ne sursautant même lorsqu'il fit claquer ses mâchoires à quelques centimètres de ses mollets. Elle sauta par-dessus les racines, courant plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait auparavant, mue par une énergie qu'elle ne se savait pas posséder. C'était plus que difficile de progresser dans la forêt, la lune était cachée par les nuages et la neige ralentissait sa course.

Pourtant elle ne s'arrêta pas, ignorant les ronces qui s'accrochaient à sa robe, déchirant ce qui restait de sa robe, lacérant ses jambes et ses bras nues. Il ne restait probablement plus qu'un désordre de mèches folles de la coiffure que l'elfe de maison s'était appliqué à lui faire. Mais rien n'importait. Rien si ce n'est les hurlements du loup qui la guidait vers Lui.

Les nuages découvrirent la lune, éclairant les bois d'une lumière surnaturelle, les loups hurlèrent de concert. Sirius mêla sa voix à celles des loups, déchirant le silence de la nuit. Elle parcouru les derniers mètres qui la séparait de la clairière. Elles les voyaient. Ils étaient... terrifiants. Elle s'avança mais une main la retint par la taille, plaquant sa main sur sa bouche l'empêchant de crier. Elle se débattit.

– C'est moi, chuchota doucement Sirius dans son oreille.

Elle cessa de se débattre et observa le carnage qui se déroulait sous ses yeux. Le magnifique cerf était encerclé. Les deux loups tournaient autour de lui, l'attaquant à intervalle régulier. Le gigantesque loup noir bondit et planta ses dents dans l'encolure du cerf qui lâcha un gémissement plaintif et déchirant. Lily sentit son cœur se tordre de douleur. Ils allaient le tuer...

James ! JAMES ! Elle avait crié mais son cri avait été étouffé par la main de Sirius qui la maintenait fermement contre lui.

Ils l'affaiblissaient dans l'espoir qu'il se retransforme. Le loup gris mordit lâchement la patte arrière du cerf qui s'écroula au sol. Ce fut à ce moment-là que Lily mordit violemment la main de Sirius qui la relâcha. Elle parcourut les quelques mètres qui la séparaient du combat. Elle attrapa sa baguette et lança un sort sur le loup noir qui l'esquiva avec une facilité déconcertante. Mais elle était parvenue à détourner leur attention du cerf. De James.

Elle lança un autre sort et une fois de plus il l'esquiva sans difficulté. La magie ne fonctionnerait pas... Le plus gros loup concentra de nouveau son attention sur le cerf qui gisait maintenant inconscient, son sang souillant la blancheur de la neige. Elle se pencha et attrapa la première pierre qui lui tomba sous la main. Mais oui ! Le sang ! Elle s'ouvrit le poignet et regarda un filet de sang s'échapper de l'entaille. Les deux loups se tournèrent de nouveau vers elle. Elle se figea. Bon sang ! Elle ne devait pas se laisser paralyser par la peur !

Elle devait sauver James.

Ses jambes semblèrent retrouver leur motricité et elle se mit à courir. Les halètements et les craquements lui confirmèrent qu'ils la suivaient. Elle trébucha sur une branche et se rattrapa à un tronc. Elle était perdue. Ce fut à ce moment qu'elle vit Sirius, il aboya dans sa direction et se mit à courir, elle le suivit. Le chien noir courrait bien plus vite qu'elle et elle faillit le perdre de vue un nombre incalculable de fois, elle arriva à la lisière de la forêt. Les lumières du manoir brillaient à travers les arbres. Elle se tourna pour vérifier que les loups étaient toujours derrière elle mais seul le loup gris la poursuivait. Elle jura entre ses dents et recula sans lâcher le loup du regard et leva sa baguette. Quelque part... Remus était quelques parts là-dessous. Ou pas... le loup bondit vers elle et le chien s'interposa. Sirius se retrouva écrasé par l'imposante masse du prédateur. S'ensuivit une lutte durant laquelle il aurait été impossible de dire qui l'emportait. Le loup possédait l'avantage de la taille mais le chien celui de la rapidité.

Le regard de Lily fut détourné par l'arrivée des Aurors. De longues voluptés d'un blanc étincelant descendaient du ciel vers le manoir. Et Sirius qui était toujours sous sa forme animagus ! Elle tourna la tête vers le bois. Et James...

Animagus non déclaré ou pas, les Aurors n'étaient pas la priorité pour le moment. Elle préférait les savoir sains et saufs enfermés à Azkaban plutôt qu'ils... Elle chassa cette idée de son esprit. Il fallait d'abord séparer Remus et Sirius.

Elle pointa sa baguette vers les deux amis qui s'entretuaient dans la neige désormais boueuse et ensanglantée. Mais le sort ne fusa pas de sa propre baguette mais de celle de... Elle se tourna et poussa un soupire soulagé. Charlus se tenait là, il semblait avoir enfin recouvert ses esprits. Lily tourna la tête vers le chien et le loup qui se disputait un gigantesque... steak. Ils le dévorèrent et s'effondrèrent inconscients.

C'était du... délire. Un truc aussi idiot ne pouvait pas...

– J'ignorais qu'on possédait un chien comme celui-ci... lâcha Charlus, un sourire amusé aux lèvres.

– Il n'y a pas que le chien Monsieur Potter ! intervint Lily précipitamment, il y a un cerf !

– Tu veux dire celui-ci ? lui demanda le sorcier en pointant un cerf couvert de sang sortir de la forêt. Il a toujours eu un don pour s'attirer des ennuis mais... il sait très bien s'en tirer tu sais. Il tient de sa mère.

Lily se précipita vers le cerf et passa ses bras autour de l'encolure de ce dernier, le serrant avec force, le visage enfoui dans ses poils, sans se soucier du sang qui recouvrit sa robe. Elle sentit le cerf se détendre dans ses bras. Il allait bien, elle laissa échapper un rire joyeux en le sentant poser sa truffe humide sur sa joue. Un rire sans joie s'éleva derrière eux.

– Quel charmant petit tableau !

Charlus se tourna vers la jeune femme qui avait enfin quitté l'apparence de son épouse pour reprendre la sienne. Lysandra se tenait face à lui. Elle n'avait pas changé... tout du moins au premier regard. Quand on regardait plus attentivement, on pouvait déceler les ravages du temps, de la folie et de la magie noire... Ses traits étaient tirés, sa peau d'ordinaire mate comme celle de sa sœur était si blanche qu'elle ressemblait à un fantôme...

– Tu penses avoir gagné mais tu te trompes. Elle est morte. Ta chère et tendre... Dorea.

Elle transplana, son rire raisonnant dans le silence de la nuit.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant