Holding a Heart - Tome 1

Chapitre 48 - Golden Snitch

CHAPITRE 48

Une toux les interrompit. Lily s'écarta brusquement de Remus en voyant James qui les observait... elle parvint facilement à déceler quels sentiments animaient le garçon. James était incapable de cacher ce qu'il pensait. Ou tout du moins ne faisait-il aucun effort pour dissimuler ses sentiments. Ainsi sur son visage elle put lire une foule de sentiment, la curiosité teintée de jalousie, celle-ci provoquant irrémédiablement la colère.

– James... commença Remus.

– J'allais montrer à Lily, sa chambre mais peut être que tu devrais t'en charger Moony.

– James ! protesta Remus.

– Quel crétin, murmura Lily pour elle-même.

– Merci Evans, ça me touche!

Elle grimaça. Il l'avait entendu. Possédait-il donc une ouïe surnaturelle ?

– Désolé de ne pas être aussi parfait que Remus !

Elle s'approcha de lui. D'ordinaire, elle l'aurait probablement giflé mais elle était bien trop joyeuse pour faire cela. La jalousie qu'il ressentait c'était la preuve qu'il... tenait à elle. Ce crétin était possessif et elle... comme une idiote était euphorique à cette idée. Remus dût penser qu'elle était de taille à gérer la colère de James puisqu'il s'éclipsa, les laissant seuls tous les deux.

– Ton nouveau copain vient de partir Evans.

– Je n'ai pas de nouveau copain, répondit-elle en essayant de ne pas sourire.

– Oh alors tu fais ça avec n'importe qui ? C'est parfait. Je peux ?

Il n'attendit pas sa réponse. Elle frissonna en le sentant glisser ses mains sur sa taille et l'attirer contre lui. Elle n'opposa aucune résistance, croisant même ses bras derrière son cou. Il la souleva avec facilité. Elle sentit une bouffée de tendresse l'envahir lorsqu'il déposa un léger baiser au creux de son cou.

– Lily... murmura-t-il, en pressant ses lèvres avec douceur derrière son oreille.

– Montres moi cette chambre... répondit– elle en resserrant ses bras autour de son cou, se pressant un peu plus contre lui.

Elle eut cette nette impression qu'elle ne contrôlait plus rien. Elle avait prononcé la dernière phrase avec une voix qui ne lui appartenait pas... provocatrice, sensuelle... Par Merlin, elle était en train de flirter avec James Potter. La réalité la rattrapa brusquement. Ce qui s'était déroulé les semaines précédentes aurait dû la vacciner ! Une petite amie psychopathe, un petit ami violent, une perte de mémoire intempestive. Le destin lui hurlait que ce qu'elle faisait... ce qu'ils faisaient tous les deux était mal.

– Reposes moi, lui ordonna-t-elle.

Une fois de plus elle ne contrôla pas sa voix. En antithèse parfaite avec la sensualité de sa voix lorsqu'elle lui avait demandé de l'emmener voir sa chambre, elle lui avait demandé de la reposer avec tant de froideur qu'on aurait pu croire qu'un vent polaire avait soufflé sur eux. Elle le sentit se tendre. Probablement à cause des moins quarante degrés qu'affichait désormais le thermomètre. Il la déposa et plongea son regard dans le sien. Elle y lut un mélange d'incompréhension et de désir. Il fallait qu'elle se dégage de son étreinte. Tant qu'il aurait ses mains sur elle... elle serait incapable de la moindre pensée cohérente. Elle recula mais il la retint fermement contre lui. Elle posa ses mains sur son torse tentant de s'échapper des bras musclés du Capitaine...

– C'est quoi le problème Evans ? lui demanda-t-il agacé.

– Le problème c'est que ce qu'on fait...

– Tu veux dire ce qu'on ne fait pas, répliqua-t-il amusé.

Elle lui donna une légère tape sur le front.

– T'es vraiment un idiot !

– Et toi t'es une allumeuse Evans !

– Je te demande pardon ? répondit-elle outrée.

– Oh James, emmène-moi dans ma chambre ! Non James repose moi au sol !

Elle ouvrit la bouche, elle aurait voulu le rouer de coup. Comment osait-il l'imiter ainsi ! Elle n'était pas une allumeuse ! Elle avait juste repris ses esprits !

– Très mauvaise imitation ! Je ne t'appelle jamais par ton prénom, répliqua-t-elle.

– Pourquoi ?

– Pourquoi quoi ? répondit-elle en feignant l'ignorance, espérant qu'il se lasserait.

– Pourquoi je suis le seul que tu appelles par son nom de famille ?

Elle n'aurait pas su expliquer pourquoi. Une habitude... non ce n'était pas juste ça. L'appeler par son prénom... c'était trop intime. Lui-même ne l'avait appelé Lily que durant les rares moments où ils avaient partagé une certaine intimité. Elle le sentit resserrer son emprise autour de sa taille. Il fallait qu'elle s'écarte. Pourquoi était-ce si difficile de s'éloigner de lui ? Peut-être parce qu'il n'abandonnait jamais. Ce n'était pas dans ses habitudes d'abandonner. Même quand le match semblait perdu, il refusait de baisser les bras. Et chaque match se terminait par une victoire de Gryffondor. La foule scandant le nom du Capitaine le plus talentueux de l'histoire. « Potter ». Même lorsqu'elle s'autorisait à penser à lui, ce n'était qu'en tant que « Potter ». Il n'avait jamais été...

– James, dit-elle distinctement.

Elle leva les yeux vers lui. Il était en état de choc. Elle sentit le cœur du garçon battre plus rapidement. Elle pressa un peu plus sa main contre son torse, fascinée par l'effet qu'elle avait sur lui.

– Encore... murmura-t-il.

– Il faut toujours que tu en demandes trop.

– Allumeuse.

– Crétin.

– Lily.

Elle ne put s'empêcher de sourire. Comment était-elle supposée résister à ça ? Le destin avait décidément de l'humour. Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur la joue du garçon qui ouvrit la bouche quelques peu hébété. Elle s'empêcha de pouffer de rire. Il était parfois si enfantin, si innocent...

– James.

James sentit son cœur rater une fois de plus un battement. Cette fille allait finir par le tuer... Littéralement. Il avait l'impression d'être sur des montagnes russes, elle battait le chaud et le froid à sa guise. Lui faisant des avances pour le repousser quelques secondes plus tard. Chaque fois qu'il avait l'impression de progresser ne serait-ce que d'un millimètre elle le faisait reculer de trois kilomètres. Même le vif d'or n'était pas aussi difficile à attraper. Mais Lily Evans n'était pas un vif d'or. Et il ne s'agissait pas d'un match de Quidditch.

Ou peut-être que ça l'était.

Il n'était juste pas sur son terrain. Une chance qu'il connaisse un spécialiste. Une chance que ce spécialiste soit son meilleur ami. Une chance que ce dernier se trouve à ce moment même à l'étage en dessous.

Sirius Black était un attrapeur d'un tout autre genre.

Pour lui, toutes les filles du monde étaient des vifs d'or.

Et il ne l'avait jamais vu échouer.