Chapitre 103 - Minnie

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CHAPITRE 103

Dire que James était anxieux était un euphémisme. Il était terrifié. Ou comme l'illustrait Sirius, usant d'un vocabulaire soutenu et parfaitement acceptable en société...

– Tu te chies littéralement dessus à l'idée de rencontrer ses parents Prongs, admets-le.

– Très classe Sirius, merci, répliqua James avant de se tourner vers Remus qui semblait tout aussi amusé par la situation. Même toi Moony ?

– Tu ne peux pas me le reprocher. Tu es terrifié par un moldu, toi le grand James Potter, répondit Remus moqueur.

– Je ne suis pas terrifié ! Il ne m'aime pas, il pense que je suis arrogant, brutal et que j'ai fait de la scolarité de sa fille, un véritable cauchemar.

– Comment peut-il penser une chose pareille de toi ! s'exclama Sirius, adoptant un air faussement scandalisé. Un cauchemar se termine quand on se réveille, c'est une insulte à tes années d'investissement pour lui faire vivre un véritable enfer sur terre.

– J'abandonne, répondit James en se laissant tomber sur l'un des fauteuils rouges de la salle commune.

– Ça va bien se passer James, le rassura Remus avec sa douceur habituelle. Tu as juste à lui montrer qu'il y a plus que la brute que lui a dépeinte Lily pendant cinq ans. Si McGonagall a été capable de le voir, il en sera capable aussi.

– Minnie me déteste.

– Bien sûr que non, pour Halloween, on n'a même pas été puni, protesta Sirius.

– Elle a menacé de vous brûler vifs, fit remarquer Peter en posant sa valise près de celle de ses camarades.

– Non, elle a menacé de brûler son bureau ! précisa Sirius.

– Sous lequel vous étiez cachés, compléta Remus en riant.

Les craquements familiers des elfes de maisons venus récupérer les bagages se fit entendre. Le départ était proche et l'anxiété de James s'accentua.

Il ne pouvait pas échouer. Lily adorait ses parents, il devait faire bonne impression. Ça n'allait pas être facile, et pour la première fois, James se prit à regretter ses mauvais traitements.

Oh bien sûr, il s'était amusé, chaque farce, chaque mauvais coup, l'adrénaline, le risque de se faire attraper, les heures passées à peaufiner leur plan les plus brillants, il ne regrettait pas tout cela.

Ce qu'il regrettait, c'était... Le fait d'avoir profité de sa popularité, abusant de ses privilèges, torturant et utilisant les élèves les plus jeunes, et surtout de s'être acharné sur la fille qu'il aimait avec pour seule excuse, sa volonté d'attirer son attention, d'être quelqu'un dont elle se souviendrait toujours. Il la pensait inaccessible. Il savait ne pas être à la hauteur et plutôt que d'essayer de la mériter, il avait préféré s'embourber, se complaire dans la médiocrité.

Il l'imaginait rentrer chez elle, tout comme aujourd'hui, furieuse parce qu'il aurait une fois de plus métamorphosé ses affaires en souris, rats, lézards et autres citrouilles, lui annonçant fier de lui, que tout reprendrait sa forme à minuit tapante. Oh, il n'avait pas pensé aux conséquences de tout cela. Comme toujours il agissait sans réfléchir, incapable de voir plus loin que le bout de son nez. Bravo James, magnifique référence à "Sandy le lion"... "Sandra en haillons"... Cendrillon. Malheureusement si à minuit, le sortilège prenait fin, la colère de la jolie rousse ne disparaissait pas. Deux semaines à raconter ce qu'il lui faisait subir, deux semaines de propagande intensive sans aucune censure. Pouvait-t-il réellement qualifié ça de propagande ? Après tout, elle est Servilus n'avaient fait que raconter la vérité. Il était le seul fautif. Mais aujourd'hui il avait une chance de se racheter.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant