Chapitre 104 - The naughty list

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CHAPITRE 104

– Maman ? Papa ?

Marlène déposa sa valise dans l'entrée tandis que les elfes de maison se chargeaient de tout monter à l'étage. Elle passa la tête dans l'embrasure de la porte du bureau de son père et frappa doucement à cette dernière pour attirer l'attention de celui-ci. Il lui fit un léger signe de la main, lui signifiant de patienter, mais comme toujours les affaires lui firent rapidement oublier sa présence. Quant à sa mère, il ne faisait aucun doute qu'elle était sortie promener les chiens au vu du silence qui pesait sur la maison. Alice passait ses vacances avec Frank et sa famille en Allemagne. Marley ne put s'empêcher de grimacer. Elle détestait ce pays. Deux semaines de constante agression sonore et visuelle. Les blonds... Merci mais non merci. Elle préférait les bruns... Les beaux bruns aux yeux gris. Elle resta allongée un long moment, appréciant de retrouver son intimité. Elle adorait Poudlard mais elle aurait aimé pouvoir se soustraire à l'option dortoir et douche collective.

Elle fut tirée de ses pensées par l'arrivée de sa mère et de ses sept caniches. La maison raisonnait de leurs jappements. Pourtant, lorsqu'elle descendit pour saluer Ursula McKinnon, ce fut huit chiens et non sept qui l'attendaient dans l'entrée. L'amour de sa mère pour la race canine n'avait d'égale que la haine de son père à l'égard de tous les canidés. Mais pour la première fois sa mère n'avait pas pris un petit caniche mais une sorte d'énorme labrador au pelage noir et aux yeux brillants d'intelligence et d'un gris étrangement familier.

– Ah non ! s'écria son père en débarquant dans l'entrée. D'où il sort celui-là ?

– Je l'ai trouvé errant dans le parc. Il est magnifique, répondit sa mère affichant son éternelle expression d'ennui.

– Ce manoir n'est pas un refuge pour chiens errants ! s'emporta Phineus

– Regarde le voyons ! Il n'a rien d'un chien errant ! répliqua sa femme en couvant le chien du regard.

Marlène aurait juré avoir vu le chien sourire. Mais c'était impossible. Le voyage avait dû la fatiguer plus qu'elle ne le pensait. Elle s'excusa donc et remonta dans sa chambre pour se reposer, laissant ses parents se disputer au sujet de l'adoption du nouvel arrivant. Il ne faisait nul doute que sa mère parviendrait à ses fins comme les sept fois précédentes. Elle s'installa sur son lit et attrapa un vieil exemplaire de Sorcière Hebdo qui traînait sur son lit. La porte de sa chambre s'ouvrit et le gros chien noir entra comme si de rien était et s'installa sur le lit, la tête sur ses genoux. Elle le poussa mais rien n'y faisait, il finissait inlassablement par reposer sa tête. Lassée, elle avait fini par céder, allant jusqu'à lui caresser son pelage bien trop doux pour un simple chien errant. Il ne faisait aucun doute qu'il appartenait à quelqu'un. Sa mère n'allait pas s'en remettre lorsque le propriétaire se présenterait pour le récupérer.

– Tu n'as pas de collier... Comment tu t'appelles ? Demanda-t-elle, réfléchissant à quel nom lui donner, grattant distraitement la tête du chien.

Elle se souvenait que James appelait parfois Sirius, Padfoot. Elle avait toujours trouvé que ce surnom ressemblait à celui d'un chien. Elle décida que cela conviendrait et les aboiements enthousiastes du gros chien lorsqu'elle le lui proposa la confortèrent dans son idée. Il la suivait partout où elle allait. Peu à peu, sa présence devint familière et même indispensable. Rabastan venait dîner tous les soirs. Marlène détestait cela. Elle détestait son intrusion dans sa vie quotidienne, sa vie de famille. Il avait transformé ce moment de la journée en un véritable cauchemar pour elle et ses parents. Incapable de se détendre en la présence du terrifiant mangemort, chaque bouchée plus difficile que la précédente.

Mais Padfoot rendait tout cela moins pesant. Portant au désagréable intrus une haine inexplicable et féroce. Mordant sa main dès qu'elle s'aventurait un peu trop près de sa mâchoire. Même son père qui ne portait pas les chiens dans son cœur se prenait à apprécier celui-ci. Mais en y repensant, ils étaient ridicules. Un simple chien avait plus de courage et plus de moyens de montrer sa résistance qu'eux. Il ne faisait aucun doute qu'il avait pleinement conscience du danger auquel il s'exposait, son instinct lui signalait forcément que Rabastan était un individu dangereux. Pourtant, il n'hésitait pas un instant à montrer les dents, grognant pour lui signifier que sa présence n'était pas désirée alors qu'eux-mêmes se contentaient de manger silencieusement, les yeux baissés, choisissant leurs mots avec soin, craignant que la moindre erreur de leur part ne les conduise inévitablement à la mort.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant