Chapitre 17 - Like a mother

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CHAPITRE 17

Lily sortit de l'infirmerie en serrant les poings sous l'effet de la colère. Elle l'avait renvoyé comme une étrangère. Comme si elle n'était personne pour James. La manière dont elle s'était assise sur cette chaise. La manière dont elle avait pris la main de James dans la sienne. Chaque geste, chaque parole de Mary criaient « il est à moi ».

Et il l'était.

Elle se sentit soudain lasse.

Toute colère l'avait quitté.

James Potter appartenait à Mary McDonald.

Elle marcha silencieusement dans les couloirs déserts de l'école. Il était tard. En le voyant sortir de la forêt, couvert de sang, trainant Remus, elle avait tout oublié. Sa promesse de se tenir éloignée de lui. Sa résolution de ne plus penser à lui. Elle avait senti son cœur s'arrêter un instant lorsqu'il s'était effondré à ses pieds. Elle posa sa main sur son cœur. Elle n'avait été libérée du poids écrasant son cœur qu'une fois qu'il avait été hors de danger. Elle avait paniqué quant au matin il avait disparu, tremblé en suivant les traces de sang qu'il avait laissé dans son sillage lorsqu'il avait rejoint Sirius. Elle l'avait veillé de nouveau toute la journée, jusqu'à l'arrivée de... Mary. Sa petite amie.

Elle poussa le portrait de la Grosse Dame et se faufila silencieusement dans la Salle Commune. Elle pensait la trouver vide, mais Peter était assis avec Sirius.

– Qu'est-ce que tu as vu ? demanda Sirius sur un ton impatient.

– Rien... répondit Peter.

– Je vois bien que quelque chose est arrivée ! L'état de James s'est aggravé ? Ou celui de Remus ?

Sirius s'était levé, on pouvait déceler une note de panique dans sa voix. Peter lui assura qu'il allait bien. Lily se demanda comment il pouvait bien le savoir. Elle ne l'avait pas vu à l'infirmerie. Ou peut-être était-il venu pendant qu'elle dormait mais que contrairement à Mary, il n'avait pas tenté d'assassiner son pied. Elle s'avança vers eux et intervint en voyant le petit Peter en mauvaise posture.

– Ils vont bien Sirius, tous les deux, ne t'inquiète pas.

Il tourna la tête vers elle et sonda son regard comme pour voir si elle avait dit cela pour le rassurer. Mais Lily Evans ne mentait jamais. C'était la fille la plus franche qu'il connaissait. Pourtant Peter lui cachait quelque chose. Il avait vu quelque chose ! Mais il n'insista pas, il réglerait cela avec le petit rat une autre fois.

Il était plus que frustré de ne pas pouvoir aller voir ses amis.

Madame Pomfresh leur interdisait à tous les quatre l'entrée de l'infirmerie à moins qu'ils ne soient « blessés ou morts ». Cela avait été les mots de la vieille infirmière après qu'ils aient organisé une soirée dans l'infirmerie pour fêter la première victoire de James en tant que Capitaine de l'équipe des Gryffondors.

C'est pour cette raison que Sirius avait dû envoyer Peter sous sa forme de rat pour recueillir des informations sur l'état de leurs amis. Il aurait bien pris la cape mais impossible de mettre la main dessus !

Elle devait encore être dans le tunnel.

Ils avaient dû l'oublier dans leur précipitation.

Il était avec Marlène lorsqu'il avait aperçu leur professeur de Potions passer dans la rue. Il avait interrompu leur... il sourit au souvenir de ses lèvres caressant l'intimité de la jeune fille, lui arrachant plusieurs cris de plaisir. Merlin, ce qu'il pouvait aimer l'entendre gémir son prénom ! Mais ils avaient dû cesser leur « jeu ». Si ce vieux croûton de Slughorn attrapait l'un d'entre eux à Pré-au-Lard, ils finiraient tous collé jusqu'à la fin de leurs jours.

Il s'était saisi de la main de Marlène et était parti à la recherche des autres. Il avait d'abord trouvé Lily... dans les bras de Diggory. Mais ça c'était une autre histoire. Elle lui avait alors dit que James était avec Mary aux Trois Balais. Remus, Peter, Alice et Frank les rejoignirent et ils s'étaient tous engouffrés dans le tunnel.

Alice et Frank semblaient sur un nuage.

C'était bien les seuls.

La tension qui vibrait dans le tunnel était pesante. Oppressante.

James n'avait pas décroché le moindre mot, ignorant même la gentille Mary qui tentait en vain de lui arracher un sourire. Lily aussi s'était enfermée dans son silence. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi la jolie rousse était soudain si... taciturne. Elle ressemblait à Moony à l'approche de la pleine lune. D'ailleurs ce dernier affichait une expression sombre. Sa transformation devait approcher. Peter était lui aussi perdu dans ses pensées. Enfin c'était une manière de parler. Il doutait que le petit rat possède un quelconque organe de réflexion. Quant à Marlène, elle l'ignorait de nouveau, faisant comme s'il ne se passait rien entre eux. Comme si elle n'avait pas passé l'après-midi à s'agripper à ses cheveux, tandis qu'à genoux devant elle, il s'était appliqué à assouvir son désir toujours plus pressant.

Il avait agrippé les fesses de la jolie blonde dans le tunnel et elle l'avait giflé en l'insultant de pervers.

Et merde... C'est à ce moment-là qu'il avait lâché le sac contenant la cape et la carte.

James allait le tuer.

Il fallait qu'il aille les récupérer ! Il fit quelques pas vers la sortie mais Lily Evans lui bloqua la route en croisant les bras.

– Sirius Black, aurais-tu l'obligeance de me dire où tu comptes aller à cette heure-ci ?

– J'ai oublié un truc !

– Oui, le couvre-feu.

Il soupira et la laissa le pousser vers les escaliers en lui intimant l'ordre d'aller se coucher. Il ne protesta pas. Mieux valait ne pas contredire la farouche Gryffondor. Elle pouvait se montrer terrifiante. Elle en fit de même avec Peter, les mettant au lit comme des enfants. Il ne put s'empêcher de le lui faire remarquer en se glissant dans son lit. Elle l'avait alors bordé, avait écarté les mèches de son front et avait déposé un baiser sur son front avec une douceur maternelle qui lui réchauffa le cœur.

Il aurait aimé que sa mère lui montre ne serait-ce que le quart de la tendresse que Lily venait de lui accorder par ce simple geste.

Pourtant Walburga l'avait toujours méprisé.

Son père avait tout bonnement décidé d'ignorer son existence.

Il ferma les yeux en entendant Lily leur chuchoter « bonne nuit » en fermant la porte.

Sans le savoir elle venait de lui offrir un souvenir heureux.

Il le garderait précieusement.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant