Chapitre 37 - The Phoenix

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CHAPITRE 37

Lily ne savait plus vraiment où elle en était. Elle se leva et se prépara avant ses amies et descendit dans la Salle Commune, déserte à cette heure matinale. Elle s'excusa auprès de la Grosse Dame qu'elle réveilla en ouvrant le tableau.

Elle marcha silencieusement jusqu'à la tour où se situait le bureau du Directeur.

Elle n'y était allée que deux fois.

La première fois était lors de sa quatrième année, lorsqu'elle avait giflé pour la première fois James Potter. Elle se figea. D'où lui venait ce souvenir ? Elle reprit sa marche en essayant de penser à autre chose, détestant cette sensation d'incohérence de son esprit.

La deuxième fois qu'elle s'y était rendue ça avait été au début de sa cinquième année. Le Directeur avait tenu à féliciter les nouveaux préfets en personne.

Elle s'arrêta devant la gargouille permettant d'accéder au bureau, incapable de se souvenir du mot de passe. Elle se souvenait seulement qu'il s'agissait d'une friandise... Elle en essaya plusieurs. Allait– elle devoir retourner au dortoir pour récupérer la convocation.

– Tritons au gingembre.

La gargouille fit un pas de côté, et le mur s'ouvrit, laissant apparaitre un escalier en colimaçon. Mais Lily ne vit rien de tout cela. Elle s'était retournée pour voir qui avait donné le mot de passe même si elle avait reconnu le propriétaire de la voix sans avoir besoin de se retourner. Ça aussi c'était... bizarre. Comment pouvait– elle reconnaître la voix d'un garçon qu'elle avait si peu côtoyée ? Il était dans sa classe depuis maintenant de six ans, c'était normal. Tout à fait normal. Une petite voix lui chuchota que la voix d'un simple camarade de classe n'aurait pas dû avoir autant d'effet sur elle. Elle l'ignora.

– Qu'est-ce que tu fais ici ? lui demanda-t-elle un peu sur la défensive.

– Dumbledore m'a convoqué. Et toi ? répondit-il en montant les marches.

– Moi aussi.

Elle hésita un moment mais le suivi en voyant la gargouille s'impatienter. Pourquoi les avaient-ils convoqués tous les deux ? Puis elle se rappela que Dumbledore avait précisé dans sa lettre qu'il voulait la voir au sujet de sa perte de mémoire, or Amos lui avait expliqué, il y a de cela une semaine, qu'il lui avait effacé ses souvenirs mais qu'il avait également effacé ceux de James Potter. Il était là pour la même raison qu'elle. Il voulait des réponses.

Elle toussota en montant les escaliers.

– Potter, je me demandais si...

– Si je me souvenais de quelque chose ? l'interrompit-il.

Elle se retint de taper du pied. Il aurait pu la laisser finir sa phrase ! C'était agaçant ! Il semblait toujours tout savoir, même ce qui se passait dans sa tête. Alors même si la réponse était « oui », elle opta pour la mauvaise foi.

– Non et si tu me laissais finir mes phrases toute seules, tu saurais ce que je voulais te demander.

– C'est ce que tu allais me demander, répondit-il, moqueur.

– Non !

– Bien sûr que si. Et la réponse est oui, je me souviens.

Il s'arrêta devant la porte du bureau, se tourna vers elle, et redescendit les quelques marches qui les séparaient. Il était trop près. Ce garçon ne connaissait– il donc pas l'espace personnelle, la bulle intime ?

– C'était quoi ta question, demanda-t-il.

– Je ne sais plus, répondit-elle en ignorant le sourire narquois dont il la gratifia en l'entendant répondre. De quoi est-ce que tu te souviens ?

Il descendit encore une marche, se retrouvant sur la même que la sienne. Encore trop près. Beaucoup trop près.

– Je me souviens d'un truc Evans, mais ça pourrait aussi être un fantasme.

Il la coinça contre le mur. Elle retint son souffle, puis posa sa main sur son torse et le poussa de toutes ses forces. Il ne bougea pas d'un millimètre. Bon sang, elle détestait se sentir aussi impuissante. Mais que pouvait– elle faire contre le Capitaine de l'équipe de Quidditch et son corps parfaitement... par Merlin... ça c'était des pectoraux. Elle se gifla intérieurement. Il fallait vraiment qu'elle arrête de se comporter comme toutes ces filles aux hormones bouillonnantes !

– Peux-tu te pousser ? Tu envahi mon espace vital.

– La dernière fois, ce n'est pas ce que tu disais, répliqua-t-il.

– Si c'est de cela que tu penses te souvenir alors je confirme, c'est juste un fantasme.

Il la plaqua un peu plus contre le mur, pressant son corps contre le sien.

-On peut toujours se créer ces souvenirs, lui chuchota– t– il, ses lèvres frôlant son oreille.

Elle sentit sa respiration s'accélérer de manière notable, sa poitrine se pressant contre les foutues pectoraux du garçon. Elle ne put s'empêcher de rougir. Il allait le voir... bon sang. Il déposa un baiser au creux de son cou. Ses lèvres s'attardèrent sur sa peau, elle ferma les yeux, et s'agrippa à sa chemise. Puis il s'écarta. Elle resta appuyée contre le mur, n'étant pas sûre de tenir sur ses jambes.

Il grimpa de nouveau les marches et ouvrit la porte du bureau.

Elle inspira profondément et le suivit dans le bureau.

James Potter était debout près du perchoir de Fumeseck. L'oiseau frottait son bec contre la joue du garçon. Ils avaient l'air de se connaitre. Puis elle se souvint qu'il était un fauteur de trouble de première et qu'il devait passer son temps dans ce bureau. Elle s'approcha à son tour du Phoenix. Quand elle le toucha, il s'enflamma et fut réduit en cendre. Elle poussa un cri.

– Tu me fais cet effet aussi, lâcha James en riant doucement.

Elle lui donna un coup dans le bras. Il remarqua les larmes de la jolie rousse et se sentit un peu coupable. C'était toujours éprouvant de voir la première combustion d'un phœnix. Lui-même n'avait que douze ans lorsque Fumeseck s'était enflammé devant lui. Il ne l'admettrait jamais devant Evans mais il avait aussi pleuré, convaincu d'y être pour quelque chose.

– Ce n'est pas de ta faute Evans. Et il va...

Il n'eut pas le temps de répondre que déjà, des cendres, sortait un petit oisillon. Il vit la jeune fille sécher ses larmes et un sourire éclaira de nouveau son visage. Il se pencha et déposa un baiser sur sa joue. Elle lui donna de nouveau un petit coup dans le bras, sans lâcher Fumeseck du regard, sans perdre son sourire.

– Il est magnifique, murmura t'elle en le voyant renaitre de ses cendres.

« Et toi tu es parfaite ». C'est ce qu'il aurait dit. Il l'aurait probablement fait si le vieux directeur n'était pas apparu en haut de l'escalier.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant