LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLY

15. Le but ?

« Si on admet que par deux points, on peut faire passer une droite et une seule ; un jour je dessinerai celle-ci ; de lui vers moi ou de moi vers lui. »

-Delphine de Vigan, No et moi

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NB : Le chapitre 14 a été publié hier. Assurez-vous de bien l'avoir lu :) Bonne lecture !
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Pierre, Monaco.

Pierre ne parvenait pas à trouver le sommeil, et à vrai dire, il ne le souhaitait pas vraiment. Alors quand il fut certain que la personne à ses côtés s'était endormie, il se leva doucement en essayant de ne pas faire de bruit. Il rassembla ses habits qui jonchaient le sol et les enfila rapidement avant de quitter l'appartement, non sans s'en vouloir un peu. Ça ne lui ressemblait pas. Bien sûr, il aimait bien jouer de ses charmes et entrer dans un jeu de séduction mais il n'était pas du genre à se lancer dans des relations sans lendemain. Et il savait pertinemment que ça pouvait nuire à son image.

Une fois dehors, il mit ses mains dans ses poches et accéléra le pas. Il aurait pu prendre un Uber pour se protéger du froid, mais il se ravisa. Il avait besoin de réfléchir et de songer à ce qu'il venait de se passer. Il avait voulu éviter la solitude, s'occuper l'esprit mais elle l'avait rattrapée. Et même lors de cet instant, il n'avait pas ressenti grand chose, ce qu'il le poussait à se haïr encore un peu plus. Parce que, ce qu'il venait de faire, ça ne le concernait pas seulement lui, ça impactait également d'autres personnes. On aurait pu croire qu'il en était venu là suite à une soirée arrosée et qu'il n'avait plus totalement conscience de son comportement. Mais, lors de la soirée de la veille, il était sobre. Il avait bu une bière pour profiter de l'ambiance, mais il s'était vite arrêté. Il voulait ce qui était arrivé. Même si désormais il le regrettait.

Une fois arrivé à son point de chute, Pierre rejoignit la chambre qui lui était attribuée en tentant de ne pas réveiller les autres occupants de l'appartement. Il prit une douche rapide pour se réchauffer et s'installa sur le matelas froid en regardant vers le plafond. Il s'obligea à fermer ses paupières, à ne plus penser à rien et se laissa emporter par la fatigue.

Le français se réveilla quelques heures plus tard. Il attrapa son téléphone pour regarder combien de temps de sommeil son subconscient lui avait octroyé. 7h30. Clairement pas assez. Cependant, il se connaissait et savait très bien qu'il ne parviendrait pas à se rendormir. Il décida alors de se lever pour enfiler des affaires de sport et quitter l'appartement en petites foulées. Courir. C'était son point d'ancrage. Ce qui lui permettait de répondre à ces besoins : se vider la tête ou bien mettre de l'ordre dans ses pensées...

Sur le retour, il s'arrêta dans une boulangerie. Ce jogging sur les bords de mer dans le froid matinal lui avait ouvert l'appétit. Il regagna son logement et lorsque le pilote passa la porte, il tomba sur son meilleur ami qui préparait du café.

« Le petit-déj est servi ! annonça Pierre en posant le sachet de viennoiseries sur le comptoir.

- On va t'inviter plus souvent. Tu dors pas là et t'amènes quand même les pains au chocolat ? ria Charles.

- Mais j'ai dormi là, fit-il remarquer. Je suis juste allé courir. Tu sais, faut que je me maintienne en forme pour te battre.

- Ahahah... Tu es toujours aussi hilarant de bon matin ? Serait-ce la nuit que tu as passée qui t'a mis de bonne humeur ? »

Le français leva les yeux au ciel, avant de soupirer pour réfléchir à la manière de répondre à cette question. Il ouvrit la bouche quand une autre personne vint se joindre à eux autour de la table de la cuisine.