34. Avec moi.

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« And all the roads we have to walk are winding
And all the lights that lead us there are blinding
There are many things that I would like to say to you, but I don't know how
Because maybe
You're gonna be the one that saves me
And after all
You're my wonderwall. »

-Oasis, Wonderwall

···

Pierre. Monaco.

Le français souffla en sortant de sa monoplace. Il leva les yeux vers le ciel avant de baisser la tête. Encore une course qui se terminait aux portes des points et qui effaçait avec elle une petite partie de sa confiance en lui. Il se dirigea vers la pesée, en en profitant pour féliciter d'autres pilotes. Il était déçu, évidemment. La voiture n'était certes pas à la hauteur de ses espérances, mais sa performance non plus. Et sur un circuit comme celui de Monaco, il savait que les écarts qu'il avait accumulés en qualification ne pardonnaient jamais.

Il écouta attentivement ses équipes qui débriefaient la course, évoquant chaque tour un à un. En temps normal, Pierre serait resté encore quelques heures à visionner de nouveau chacun de ses virages pour voir comme il lui était possible de s'améliorer, de gagner quelques centièmes de secondes. Mais aujourd'hui, l'envie lui manquait. Il voulait s'accorder une soirée de répit pour se ressourcer auprès de sa famille, et de Nina et d'Aria. Il était rare qu'ils soient tous présents alors même s'il lui semblait désirer être seul, il savait que passer du temps avec son entourage lui serait bénéfique.

Le pilote prit la direction de la salle où toutes les personnes qui comptaient pour lui étaient réunies. Sa mère s'approcha immédiatement de lui et lui donna une étreinte rassurante, balayant un peu sa peine. Il admira les dessins que ses neveux avaient réalisés pour s'occuper durant l'attente qui précédait la course. L'amour qui l'entourait lui réchauffa le coeur. Il échange quelques banalités avec ses frères sur ses sensations par rapport à la voiture et sa vision du Grand Prix. ll voulait changer rapidement de sujet.

« Je vais aller me doucher et me préparer, on se retrouve après ?

- Oui, prends ton temps, souffla sa mère. On va aller faire un tour en attendant.

- Aria, la jeune femme se retourna vers lui. Tu m'accompagnes jusqu'à mon motorhome ? »

Elle hocha la tête et il fût étonné de ne pas avoir à se battre pour qu'elle accepte. Il glissa sa main dans la sienne et la tira dans le dédale de couloirs. Elle avait laissé Nina avec sa famille sans même faire une remarque ou poser la question. Il était heureux de voir qu'elle commençait à se sentir à l'aise et qu'elle leur faisait confiance pour leur laisser la prunelle de ses yeux. Sa sœur s'intégrait elle aussi parfaitement et avait trouvé sa place au milieu de ses neveux. L'innocence de l'enfance faisait son travail et ils semblaient être devenus ensemble les meilleurs amis du monde.

Il ouvrit la porte de l'espace qui lui était réservé et invita la franco-italienne à entrer. Elle sourit en pénétrant dans son intimité, un privilège auquel très peu de monde avait accès.

« Mets toi à l'aise, je prends une douche, je n'en ai pas pour longtemps. »

Pierre s'arrêta un instant alors qu'il prenait des habits propres dans l'un des placards. Il la regarda parcourir la pièce avec attention. Elle s'arrêtait sur les détails : les dessins d'enfants représentant souvent le pilote dans sa voiture ou sur des podiums, les photos de sa famille et de ses amis qui souriaient et au milieu, un cliché d'un joli trio, Nina, elle et lui, lors de leur dimanche à Paris. C'étaient des souvenirs et aussi des promesses. Elle se laissa finalement tomber dans le canapé alors qu'il disparaissait dans la salle de bains.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant