42. Plus beau.

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"On pourrait repartir à zéro
Et prendre le premier avion comme dans un film de merde
C'est du délire
Garde le sourire plus rien est grave
Tant qu'il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne
Nos deux corps pourraient mourir j'ai déjà fait le deuil
Maintenant pars loin de moi une larme cachée dans l'œil
Notre histoire n'aurait jamais pu finir dans le calme et la tendresse
Je te déteste comme cette phrase qui dit c'était trop beau pour être vrai"

-Lomepal, Trop beau

...

Vérifiez si vous avez bien lu les chapitres 40 & 41 avant celui-ci. J'ai l'impression qu'on a perdu du monde :)

Il est minuit passé et j'avais trop envie de vous le poster donc...

J'annonce. Gros chapitre. On prend le temps de se poser et on se retrouve à la fin :)
Bonne lecture.

...

Pierre. Paris.

Il avait attendu ce moment toute la journée. Alors qu'il enchaînait les réunions d'équipe et les séances sur le simulateur, le pilote ne pensait qu'à ce moment où il pourrait retrouver Nina et Aria en passant dans leur appartement parisien.

Il rêvait de préparer un bon repas avec elles et de le savourer à leurs côtés. D'avoir cette sensation d'être en famille. D'être à sa place. Elles lui avaient dit qu'il pouvait passer quand il le souhaitait. Et c'est ce qu'il désirait. Plus que tout. Et il savait qu'en ce jour, quelle que soit son issue, elles auraient besoin de lui.

Il poussa un long souffle avant d'écraser son doigt sur la sonnette. Une première fois. Puis une seconde, en maintenant son index plus longuement.

« Oui ? Indiqua une voix grésillant à travers l'interphone.

- C'est Pierre... indiqua-t-il.

- Oh Pierre ! Se réjouit la voix. Je t'ouvre. Et puis... tu connais le chemin. Le rire d'Aria se fit entendre après le signal de déverrouillage de la porte. »

C'était comme dans ses souvenirs, à l'époque où il vivait ici, avec les deux sœurs. La franco-italienne n'avait pas cherché à déménager. Elle avait sans doute besoin d'un peu de stabilité même si cet endroit devait lui rappeler des souvenirs douloureux.

Il appréhendait un peu de se retrouver à l'intérieur de ces murs. Mais il se dirigea tel un automate à travers les différents couloirs avant de trouver la porte déjà entre-ouverte.

Il pénétra à l'intérieur de l'appartement et eut instantanément l'impression de se sentir chez lui. Des éléments de déco avaient changé ici et là, mais dans l'ensemble, l'espace devant lui le renvoyait deux ans en arrière. Finalement, tout ce qu'ils avaient construit ensemble n'avait pas été réduit à néant.

Il trouva la jeune femme dans la cuisine et il déposa un sac contenant tout le nécessaire pour préparer un repas sur le bar où trônait une bouteille de vin déjà bien entamée. L'homme fronça les sourcils, se demandant qui avait bien pu partager cette boisson avec elle. Il aurait peut-être dû prévenir. Il tombait sûrement mal.

« Coucou Pierre, dit-elle d'une voix traînante mais joyeuse en levant les yeux vers lui.

- Tu as faim ? J'ai apporté de quoi cuisiner. »

Elle s'approcha de lui pour l'étreindre et il remarqua immédiatement le regard voilé de la brune et crut déceler une pointe d'alcool dans le souffle qui s'échoua sur son visage.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant