55. Lier.

788 45 33
                                    

"And I don't want to miss one smile,
I don't want to miss one kiss,
I just want to be with you right here with you,
Just like this, I just want to hold you close,
I feel your heart so close to mine
And just stay here in this moment,
For all of the rest of time."

-Aerosmith, I don't want to miss a thing

...

Vous l'attendiez... gardez des larmes pour la dernière partie.

...

Pierre. Rouen. Août 2032.
(+3 ans 3/4 après leurs retrouvailles)

« T'es magnifique mon chéri ! s'exclama la mère du pilote en l'étreignant.

- T'as fait du bon travail maman, sourit-il.

- Je n'arrive pas à croire que j'emmène déjà mon dernier fils à l'autel, dit-elle émue.

- Ne pleure pas déjà s'il-te-plait. Prête pour la dernière danse ? »

La matriarche hocha la tête et prit le bras que lui offrit son fils. Ils remontèrent tous les deux la grande allée de l'église qui était bordée de fleurs blanches et de quelques pétales bleues entremêlées par endroits de fils dorés. Le mélange de couleur parfait.

Pierre parcourut les rangs pour lancer de grands sourires à leurs proches qui s'étaient réunis pour célébrer ce jour si spécial. Il avançait le coeur léger. Cette étape n'était que la suite logique de leur histoire. Et il savait exactement comment ce récit finirait. Eux deux, vieillissant dans la maison familiale milanaise entourée de leurs petits-enfants et de leurs arrières-petits-enfants pour regarder les Grands Prix le dimanche.

Il effectua un clin d'oeil à Nina qui était sur le premier banc, sa petite soeur dans les bras, tandis qu'à côté d'elle, se tenait son neveu qui gardait Priam. Le pilote releva la tête vers ses deux témoins qui l'attendaient au sommet des trois marches.

Iliès et Charles souriaient, heureux de la confiance que leur meilleur ami leur avait témoignée. Il offrit une dernière fois ses bras à sa mère avant qu'elle n'aille s'asseoir aux côtés de ses petits-enfants. Il se positionna et prit une grande inspiration alors que la traditionnelle musique retentit dans l'édifice.

Son pouls était rapide. Pourtant il était confiant. Mais son coeur s'affola à la vue de la femme de sa vie qui remontait l'allée au bras de son propre père. Pierre avait été touché par ce geste et le patriarche, qui n'avait pas eu l'occasion de le faire, n'ayant eu que des fils, s'était montré très heureux de se proposer. C'était une manière d'accueillir un peu plus sa future femme dans la famille et elle avait accepté avec joie.

Elle leva les yeux vers le pilote et il ne vit plus personne d'autre. Malgré la distance qui les séparait encore, il pouvait apercevoir ses yeux verts et marrons brillants, accentuant un peu plus les tâches dorées qu'il aimait tant. Aria était éblouissante. Il était persuadé d'avoir le souffle coupé face à ce tableau. Il n'avait vu sa robe que sur des vieux clichés.

La franco-italienne avait en effet tenu à porter la tenue qu'elle tenait du mariage de sa propre Nonnina bien qu'elle avait fait rafraîchir certains détails. Les manches en dentelle avait été raccourcies et évasées et elle avait fait retravailler le décolleté du haut transparent brodé à la main par son arrière-grand-mère. Pour finir, elle avait laissé intact le long voile blanc de la jupe.

Ses cheveux étaient remontés dans un enchevêtrement de tresses sophistiqué. Pierre était persuadé que c'était là un clin d'oeil à leur rencontre. Lorsqu'elle partait courir, elle prenait toujours le soin de nouer ainsi ses cheveux.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant