33. Abandonné.

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"You left your home
You're so far from
Everything you know
Your big dream is
Crashing down and out your door.
Wake up and dream once more.
Come back when you can."

-Barcelona, Come back when you can

...

Nina. Monaco.

« Elle a serré ma main ! S'écria une voix lointaine.

- T'es sûr ? Lui répondit-on. Faut prévenir les médecins ?

- Faut peut-être attendre qu'elle se réveille, entendit-elle dans un souffle. »

Elle voulait les faire taire. Ces voix étaient simplement trop fortes. Elles raisonnaient dans son crâne, lui faisant souffrir le martyr. Elle tenta d'ouvrir la bouche pour leur demander de faire silence et la laisser se rendormir. Mais elle n'y parvenait pas. Elle se dit que si elle ne pouvait pas parler, alors son regard suffirait à leur faire comprendre d'arrêter de crier. Elle cligna des paupières mais fut obligée de les refermer aussitôt. La lumière était si aveuglante. Et elle se sentait si fatiguée.

« Pierre... Stop ! Par pitié... Elle a ouvert les yeux.

- Ninouche ? On est là. »

Quelqu'un l'appelait. Quelqu'un avait besoin d'elle. Alors elle ne devait sûrement pas pouvoir dormir. Elle fit une seconde tentative. Elle prit son temps et garda les sourcils froncés tant elle avait mal à la tête. Ses paupières papillonnaient. La jeune fille distingua alors le lit dans lequel elle était allongée. Puis les murs qui lui paraissaient étrangers. Et les larmes qui coulaient sur le visage de sa sœur. Et celles aussi visibles sur les joues de Pierre. Cette image la frappa. Elle ne l'avait jamais vu pleurer. Qu'est-ce qui pouvait bien le mettre dans cet état ?

« Parlez moins fort... tenta-t-elle d'articuler alors que sa bouche était sèche et pâteuse. Elle tourna la tête et désigna un verre qui se trouvait sur la commode.

- Oh Nina ! Ne put s'empêcher de s'exclamer Aria en la serrant dans ses bras.

- Chuttttt... intima-t-elle en grimaçant. Elle retrouvait peu à peu ses sensations. Nina se sentait engourdie et fatiguée. Sa main semblait brûlante. Elle porta les yeux sur ses doigts afin d'en connaître la cause. Ils reposaient dans la paume de Pierre.

- Tu nous as fait si peur, murmura-t-il.

- De l'eau, quémanda-t-elle. Aria s'empressa d'attraper un gobelet et d'y verser le liquide demandé. Elle ajouta une paille. L'adolescente n'en comprit pas tout de suite la raison mais alors qu'elle tenta de lever le bras pour attraper le verre qu'elle lui tendit, une douleur l'empêcha de bouger.

- Tu vas avoir mal encore quelques jours, indiqua Pierre suite à ses gémissements silencieux. Je vais aller chercher le médecin.»

Il se leva et sortit de la pièce tandis que Nina avait du mal à assembler toutes les pièces et à comprendre ce qu'elle faisait là. Elle se rappelait avoir quitté l'appartement du pilote. Elle se baladait sur le front de mer qu'elle aimait tant. Elle avait souhaité remonter vers le centre pour passer chercher une pizza de laquelle ils se contenteraient pour leur repas du soir. Après tout, ils partaient demain en Grèce pour rejoindre les Gasly et l'adolescente avait vraiment hâte de retrouver l'ambiance qui régnait dans la famille. Et puis, plus rien. Le trou noir.

« Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ? Demanda Aria. Elle se contenta de hocher négativement la tête. Une voiture t'a renversée. Tu as une belle fracture de la jambe et tu as subi un choc important à la tête. Et puis plusieurs contusions au niveau des bras et des côtes, conclut la brune avant de tourner son regard vers la porte qui venait de s'ouvrir sur Pierre et le médecin.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant