17. Mon équipière.

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« Tout bonheur est une innocence. »

-Marguerite Yourcenar

···

Pierre, Paris.

« Merci encore de t'occuper d'elle. Je finis à 17h30, je me dépêche de venir la chercher après pour te libérer.

- Ne t'inquiète pas, on va bien s'amuser. Bon courage Aria.

- Merci Pierre. Elle prononçait toujours son prénom d'une voix douce. Cette mélodie était si agréable à ses oreilles.

- Arrête de me remercier, sourit-il. Allez, file. Elle hocha la tête avant de tourner les talons. »

Le pilote la regarda s'éloigner puis disparaître au détour du couloir avant de fermer la porte. Ça lui semblait si naturel de lui venir en aide. Son regard l'avait touché. Au-delà du mystère qu'il y percevait, il y avait également décelé une certaine fragilité mais surtout de la sincérité, comme si elle était incapable de mentir. Elle représentait un vent de fraîcheur pour lui qui allait retrouver les mêmes personnes pendant près d'un an sur les paddocks.

Il se tourna vers la petite qui était installée sur un fauteuil, parcourant attentivement les pages du livre de contes ouvert sur ses genoux. Elle semblait tellement calme, n'ayant éprouvé aucune peur à laisser sa soeur partir travailler alors qu'elle la laissait avec un inconnu.

« Alors, Nina, parle-moi un peu de toi. Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ? Elle leva alors les yeux vers lui et haussa les épaules. Pierre se confrontait à sa timidité. Il s'installa alors à ses côtés. Qu'est-ce que tu lis ?

- Le petit poucet, répondit-elle finalement avant de reposer les yeux sur les illustrations.

- Et ça raconte quoi ? s'intéressa-t-il pour essayer de la faire parler.

- C'est un petit garçon qui se retrouve tout seul avec ses frères parce que ses parents ne peuvent plus s'occuper d'eux, lui expliqua-t-elle en le regardant dans les yeux. Pierre fut perturbé par l'intensité de son regard qui contenait un mélange d'émotions difficiles à déterminer. C'était déjà ce qu'il avait perçu chez Aria. Une vague d'inquiétude s'empara de lui.

- Mais... Nina... Tu sais que ta soeur va revenir, hein ? Et je ne suis pas l'ogre méchant de l'histoire ? Il comprit que sa tentative de la rassurer était ratée quand l'enfant la regarda avec des yeux ronds.

- Quoi ? Un ogre ? Mais j'ai pas encore lu ça ! Pierre ria.

- Oh... Je suis désolé... Je croyais que... Il ne savait pas comment finir sa phrase. Tu veux qu'on finisse de le lire ensemble ?

- Euh... Et bah... Elle paraissait embêter.

- Si tu ne veux pas ce n'est pas grave. On peut faire autre chose !

- C'est juste que normalement, je le lis avec Aria avant de dormir. C'est notre truc à toutes les deux, expliqua-t-elle d'une petite voix comme si elle avait peur de le vexer.

- Alors comme ça, elle sera là pour te protéger de l'ogre, sourit-il.

- Oui, c'est la plus forte et la plus courageuse et la meilleure Aria, annonça-t-elle fièrement.

- Oui, tu as raison... Le pilote se perdit quelques instants dans ses pensées. Alors, tu avais prévu de faire quoi avec la copine de ta soeur ? reprit-il.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant