« Je pense que pour vivre, il faut s'y prendre très jeune. »
-Émile Ajar, La vie devant soi
···
Pierre. Golfe de Gascogne.
Le bruit des vagues. Le soleil brillant dans le ciel bleu. L'air chaud d'une journée d'été. Le sable sous ses pieds. Les rires des enfants qui les entouraient et qui se mêlaient à la femme qui avait accepté de l'accompagner... Pierre profitait de la moindre information que ses sens pouvaient lui procurer. Lui et Aria avaient hérité de la responsabilité des enfants en cet après-midi, laissant ses parents et ses frères se retrouver entre adultes et permettant à chaque couple de profiter un peu de ce temps de répit. Alors que la jeune femme était dans l'eau avec les plus grands, il s'improvisait architecte en chef de châteaux de sable et aidait les petits à creuser dans le sol mou et à façonner les tours sans qu'elles ne s'écroulent. Ces moments en famille étaient si précieux, lui permettant de se ressourcer et de se reconnecter à une vie des plus simples.
Ses neveux et Nina remontèrent en courant vers le parasol qu'il avait planté un peu haut. La franco-italienne qui les suivait s'arrêta à son niveau pour admirer leur oeuvre.
« Jolie construction, commenta-t-elle. C'est un château de princesse ? demanda-t-elle à l'attention d'une de ses nièces.
- Oui, cette tour sera celle de Mamie et Papi, elle désigna un pâté de sable du doigt. Là, ça sera la tour des enfants et on mettra un grand toboggan pour descendre. Bien sûr, Nina pourra venir avec nous, affirma l'enfant. Et puis dans celle-là on pourra mettre papa et maman et tous mes tontons et tatas à chaque étage pour ne pas qu'ils s'ennuient. Papa dit toujours que c'est trop long quand il ne voit pas ses frères pendant longtemps. Et puis, tonton Pierre, tu pourras aussi ramener ton amoureuse, mais il faut que ce soit au moins une princesse pour entrer dans mon château, précisa-t-elle.
- Ne t'inquiète pas petit monstre, je compte bien trouver la plus belle et la plus gentille de toutes les princesses, dit-il finalement en jetant un regard à Aria qui se baissa pour se mettre à son niveau. Elle s'approcha et il frissonna lorsque des gouttes d'eau salée provenant de ses cheveux mouillés perlèrent sur son torse.
- Je pourrais te donner mon test pour savoir si c'est une vraie princesse si tu veux ! suggéra la petite. Il faut faire attention parce qu'il y en a des fausses ! Mais toi Aria, tu pourras entrer. Je sais que tu en es une vraie.
- Merci beaucoup Princesse Margaux, c'est un honneur !
- Oh, mais si tonton ne trouve pas de princesse, tu pourrais être la sienne non ? On ne dirait pas comme ça, mais c'est un prince, je peux te l'assurer.
- Comment ça, on ne dirait pas ? s'offusqua Pierre. Viens là, dit-il en l'attrapant pour la chatouiller sous le regard attendri de la franco-italienne.
- Les enfants, on va goûter ? demanda la brune en prenant la main de ses autres nièces pour les conduire sous le parasol. »
Le pilote fut captivé par cette image. Elle respirait tellement la tendresse et la bienveillance. Elle semblait si douce mais il savait qu'il ne fallait pas la provoquer. Il avait déjà subi ses foudres. Il laissa ensuite discrètement glisser ses yeux sur le corps de la brune. Elle semblait parfaite et il ne pût s'empêcher de désirer enfouir son nez dans son cou quand elle le dégagea en nouant sa chevelure dans un chignon duquel s'échappait quelques mèches quI encadraient son visage. Il rejoint alors la petite troupe qui croquait déjà avec avidité dans le gâteau préparé par sa maman. Il s'empara également d'une part après avoir sorti le ballon pour que ses neveux jouent non loin d'eux avant de retourner profiter de l'eau fraîche. Pierre s'installa finalement aux côtés d'Aria.
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LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLY
RomanceLui est pilote en F1 et ne pense qu'à travailler pour son avenir. Elle est étudiante et a tout perdu. Ou du moins, elle a beaucoup perdu et elle vit pour échapper à son passé. Une frontière sépare leurs deux mondes. Mais pourtant, ils se rencontrent...