60. Éternité.

1.2K 64 130
                                    

"Time stands still
Beauty in all she is
I will be brave
I will not let anything take away
What's standing in front of me
Every breath
Every hour has come to this
One step closer
I have died everyday waiting for you
Darling don't be afraid I have loved you
For a thousand years
I love you for a thousand more"

-Christina Perri, A Thousand Years

...

Dernier chapitre... snif.
On se retrouve tout en bas pour mon dernier petit message.

Bonne lecture !

...

Pierre. Milan. Janvier 2042.
(+ 13 ans et 1/4 après leurs retrouvailles)

Un bruit strident puis des grognements sourds se firent entendre dans la chambre alors plongée dans le noir complet.

10 janvier. 04h50. Décidément pas une heure habituelle pour sortir de son lit et se préparer à affronter le froid hivernal. Mais aujourd'hui, cela ne leur demanderait pas d'effort. Ce réveil avait une saveur spéciale.

Pierre se glissa vers le centre du lit et enfonça sa tête dans le cou de la femme qui reposait à ses côtés. Ses paupières se refermèrent pour profiter du temps qui leur restèrent, blottis là, l'un contre l'autre, profitant de la chaleur de leurs corps alors que Morphée venait s'emparer d'eux à nouveau.

Mais rien n'était plus agréable que cette réalité. Que son souffle régulier qui s'échouait contre sa nuque. Que ses mains qui enserraient sa taille. Que sa peau contre la sienne. Il aurait pu croire qu'il était au soleil, dans un lieu chatoyant et accueillant. Il y était bien, si bien, tellement bien que...

05h00. Deuxième sonnerie stridente. Le châtain déposa ses lèvres sur la tempe de sa femme et éteint le réveil une seconde fois. Il ébouriffa ses cheveux, légèrement trop longs à son goût, et se leva après un long étirement de ses bras, accompagné d'un large bâillement qui semblait ne plus finir. Il se sentait fatigué malgré la bonne humeur qui l'animait.

Pierre poussa la porte de la salle de bain en évoluant toujours dans le noir. Il enfila rapidement un jogging qui traînait sur le rebord de la baignoire ainsi qu'une veste bien chaude avant de se pencher sur le lavabo.

Il laissa couler l'eau quelques secondes avant de passer ses mains à travers le liquide froid et de se le jeter à la figure, rituel indispensable pour se réveiller. Il posa finalement ses mains de par et d'autre de l'évier, fixant son regard face au miroir.

Grâce à la lumière artificielle des lampadaires extérieurs filtrée par les volets, il pouvait apercevoir son visage apaisé, que l'âge commençait à marquer. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire qui ne fit que renforcer sa sérénité.

Aucun autre sentiment ne pouvait s'emparer de lui alors que cette date anniversaire le poussait à dresser le bilan des événements qui l'avaient amené à cet instant précis.

Il s'était éloigné des circuits de Formule 1 sans aucun regret, en trouvant refuge auprès de sa famille. Leur retour en Italie à la fin de sa carrière avait été synonyme de renouveau. Ils avaient pu commencer un autre chapitre de leur vie tout en ayant cette impression de retourner à leurs sources. Où tout avait débuté.

Il coupa le robinet pour se sortir de sa rêverie qui l'emmenait dans cette douce nostalgie lorsque sa femme pénétra dans la salle de bain pour effectuer les mêmes gestes mécaniques que lui. Ils évoluaient dans le silence apaisant de la nuit et elle prit le temps de le serrer dans ses bras tout en déposant ses lèvres humides au creux de sa nuque. Toujours dans la pénombre, Pierre chaussa ses baskets, mis un bonnet pour couvrir sa tête et attendit Aria pour partir affronter le froid de la nuit italienne.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant