42. Perfection.

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« Les mots manquent aux émotions. »

-Victor Hugo

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NB : Exceptionnellement, pour que ce chapitre soit plus compréhensible, j'ai décidé de l'écrire à la première personne, du point de vue de Pierre.

Ce chapitre contient des scènes à caractères explicites pouvant heurter la sensibilité de certain·e·s lecteur·rice·s. N'hésitez pas à passer ce chapitre.

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Pierre. Paris.

Elle savourait chaque bouchée du tiramisu avec délectation. Et je ne pouvais m'empêcher de la regarder de mes yeux pétillants de bonheur. Je me repassais sa phrase hésitante en boucle. « Pierre... Je crois que... » Qu'avait-elle voulu vraiment dire. Qu'elle m'aimait ? Qu'elle était amoureuse de moi ? Qu'elle était en train de tomber amoureuse de moi ? C'est ce que j'avais cru réussir à déceler dans ses iris. Je n'aurai peut-être pas dû l'interrompre mais, à chaque fois, la réponse de mon côté était oui. Cent fois oui.

« Tu n'en veux pas ? Elle me sortit de mes pensées. Tu devrais goûter, me conseilla-t-elle.

- Ça fait envie, j'avouai simplement. Elle s'approcha alors de moi, passant ses jambes au-dessus des miennes. Elle me fixa dans les yeux, attrapa une cuillère du dessert et me la tendit. Face à cette invitation, je m'en emparai vigoureusement et constatai qu'elle se mordit la lèvre inférieure, ce qui eut le don de me rendre un brin joueur. Je crois que c'est le meilleur tiramisu que je n'ai jamais mangé, je soufflai.

- Il faut que tu notes la recette dans ce cas, fit-elle innocemment remarquer. Je posai une main sur son genou laissé nu par la longueur de sa robe pour sentir sa peau qui était si douce et qui frémit instantanément sous ce contact.

- Je crois que la recette n'y est pas pour grand chose... je répliquais malicieusement. »

Elle soutint mon regard et avala difficilement la nouvelle bouchée qu'elle avait portée à ses lèvres. Ses lèvres que j'avais terriblement envie d'embrasser. Je ne parvenais plus à penser à autre chose, les fixant des mes pupilles qui devaient être dilatées, trahissant mon désir grandissant. Je déplaçai sa main à l'intérieur de son genou pour intensifier ma caresse et je la sentis se tendre un peu plus. Elle laissa tomber la cuillère sur le sol et s'empara enfin de ma bouche qui n'attendait que ça. Nos souffles rapidement haletants s'entrechoquèrent. Nos dents également. La douceur partagée sur le balcon de Monaco était loin. Il était désormais question de passion et d'envie. D'assouvir ce désir. De répondre à cette tension qui faisait considérablement augmenter la chaleur de nos corps.

J'agrippai ses hanches et l'invitai à disposer ses cuisses de part et d'autre de mon corps afin qu'elle se positionne à califourchon sur moi. Nos baisers étaient impatients. Fiévreux. Les doigts de la jeune femme quittèrent bientôt ma nuque pour s'approcher de ma ceinture et passer sous mon t-shirt, découvrant ainsi mon torse. Ses mains glissaient sur ma peau qui en demandait encore. Les miennes s'aventuraient sur ses cuisses dévoilées par sa robe qui remontait encore un peu plus dans cette position. J'avais terriblement envie d'elle et mon corps me trahissait. Je voulais trouver un moyen de faire durer le plaisir, de calmer le jeu.

« Tu en es sûre ? je demandai, en me détachant à regret d'elle, ce qui lui provoqua un soupir de frustration.

- Plus que jamais, répondit-elle en collant nos fronts, ce qui eut pour effet d'intensifier le regard qu'elle me jetait. Je pouvais y voir toute l'envie que mes propres yeux devaient refléter.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant