LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLY

30. Loin.

"But if you close your eyes,
Does it almost feel like
Nothing changed at all?
And if you close your eyes,
Does it almost feel like
You've been here before?
How am I gonna be an optimist about this?
How am I gonna be an optimist about this?"

-Bastille, Pompeï

...

Nina. Monaco.

« Je suis rentrée, s'écria Nina en passant la porte de l'appartement.

- Dans la cuisine, indiqua la voix de sa sœur alors qu'elle s'empressait de se déchausser pour la rejoindre. »

La brune s'affairait devant les fourneaux et comme elle la connaissait, elle était en train de lui préparer son repas préféré pour fêter son retour. Nina s'arrêta un instant pour contempler ce tableau. Aria surveillait les légumes dans la poêle, une main sur son dos cambré. Elle avait l'impression que son ventre s'était encore un peu plus arrondi depuis qu'elle était partie. A ses côtés, ses deux neveux, qu'elle considérait comme son petit frère et sa petite sœur réalisaient studieusement des gribouillis. Elle lâcha un léger soupir de satisfaction. Elle adorait cette sensation lorsqu'elle rentrait à la maison. Elle se sentait chez elle. A sa place.

Son aînée arrêta sa préparation pour la fixer, attendant qu'elle ne se décide à parler.

« Alors ? Demanda-t-elle impatiente. Elle avait délaissée la cuillère en bois pour jouer avec son alliance à sa main gauche, un geste qui trahissait son stress.

- Où est P' ? Questionna-t-elle voulant attendre que toute la famille soit au grand complet. "P'". C'était le surnom parfait. Personnel. Et renvoyant à la fois à Pierre. À pote. Et à papa. Il n'y avait que Nina qui avait le droit de l'appeler ainsi.

- Il était à l'entraînement, il ne devrait pas tar... Comme pour lui donner raison, la porte d'entrée claqua et le pilote apparut rapidement dans la pièce. Il sourit face à cette scène et s'empressa de serrer la jeune femme dans ses bras.

- Bah, t'es tout collant... grimaça-t-elle en tentant de se libérer dans son étreinte. Il déposa ensuite un bisou plein de tendresse sur le front de chacun des enfants et s'approcha enfin d'Aria pour lier leurs lèvres. Il reposa ensuite son regard sur la blonde.

- Alors ? L'interrogea-t-il. Elle prit une grande inspiration.

- J'ai le poste chez Sauber ! S'exclama-t-elle. Le couple exulta de joie et s'approcha de Nina pour un câlin collectif, la couvrant de félicitations. T'es toujours plein de sueur, râla-t-elle en s'éloignant.

- Je suis si fière de toi, murmura Aria.

- Ne pleure pas, intima la jeune femme.

- Pourquoi Maman elle pleure ? S'inquiéta le petit garçon.

- J'y peux rien, c'est les hormones, sanglota-t-elle alors que Pierre se moquait d'elle tout en la prenant dans ses bras.

- C'est quoi les hormones ? Demanda curieusement l'enfant provoquant le rire de Nina.

- C'est ce qui permet à votre petite sœur...

- Ou votre petit frère, corrigea Aria agacée. C'était une petite bataille qu'ils se livraient entre eux. Le châtain était persuadée qu'une nouvelle fille viendrait très bientôt agrandir la famille.

- Ou votre petit frère, reprit leur père, de grandir au chaud dans le ventre de Maman, dit-il d'un ton fier alors que son épouse le fusillait du regard. Elle se plaignait de ses hormones à longueur de journée. Mais revenons-en à la bonne nouvelle du jour, il va falloir choisir votre camp. Ninouche et moi sommes maintenant ennemis. Qui vous allez encourager ? Pa...