17. Impuissant.

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C'est l'anniv de Pierre, mais c'est vous qui recevez un petit cadeau... Attention, c'est le 2e chapitre du jour. Allez lire le précédent qui a été posté ce matin si ce n'est pas fait :)

...

"We finally fall apart
We break each others heart's
If we wanna live young love
We better start today"

-Imagine Dragons, Not Today

...

Aria. Spielberg.

La peur nouait sa gorge. Elle paniquait en passant machinalement son pass aux portiques comme elle avait pu en avoir l'habitude. Pourquoi avait-elle accepté de se rendre en Autriche ? Parce que Pierre l'avait appelée pour discuter de Nina. Et que, face à cet argument, elle n'avait pas hésité bien longtemps avant de réserver son vol. Mais maintenant qu'elle était là, elle regrettait son choix. Ils auraient très pu se contenter d'échanger par téléphone au lieu de s'infliger une telle situation. Revenir sur les circuits après tout ce temps faisait revenir des souvenirs plutôt heureux. Des moments de liesse. L'impression d'avoir fait partie de l'histoire. D'avoir eu un rôle à jouer dans les exploits qui avaient pu être réalisés. La sensation d'appartenir à quelque chose de plus grand que soi. Après tout ce qu'elle avait traversé, Aria pensait qu'elle avait été alors naïve de croire que ce serait éternel. Rien n'était acquis. Elle aurait dû le savoir. Et ces instants de bonheur lui laissaient simplement un goût amer à mesure qu'ils fanaient dans son esprit.

Elle se dirigea selon les instructions que le pilote lui avait laissées. Il l'attendait en salle de réunion. La jeune femme baissa la tête en marchant pour ne pas être interpellée par des personnes qu'elle avait pu côtoyées et auprès desquelles elle aurait eu du mal à justifier sa présence. Elle crut voir du coin de l'œil Charles Leclerc qui s'était retourné sur elle, mais s'était sûrement ravisé de l'interrompre dans sa course au vu de l'expression corporelle qu'elle s'efforçait de renvoyer.

Elle cherchait sa sœur du regard. Elle ne savait même pas si elle était au courant de sa venue. Nina n'avait répondu que par de brefs messages, montrant clairement qu'elle cherchait à l'éviter. Aria avait tout fait pour se convaincre qu'elle devait respecter son choix, et voilà qu'elle débarquait à un Grand Prix. C'était définitivement une mauvaise idée. Elle arriva devant la porte qu'on lui avait indiquée et toqua doucement. Elle enclencha la poignée après avoir reçu l'autorisation d'entrer. Elle trouva dans la pièce le châtain qui était concentré sur plusieurs écrans, sûrement pour préparer les essais du lendemain.

« Salut Aria, dit-il en mettant les ordinateurs en veille. Tu as fait bon voyage ?

- Ça va merci, répondit-elle, gênée par la situation. Il fit glisser un instant ses yeux bleus sur elle, dans un regard qui la mit mal à l'aise. Elle se sentait prise au dépourvu, ignorant ce qu'il attendait d'elle.

- Tu... se reprit le châtain. Tu veux boire quelque chose ?

- Non merci, ça ira. Elle dansa sur ses pieds et serra un peu plus fort la anse de son sac à main, ce qui laissait transparaître toute sa nervosité. Alors, qu'est-ce que tu avais de si important à me dire ? Il sembla déstabilisé par le ton direct qu'elle employait. Elle fut surprise, peu habituée à le voir dans cet état.

- Je... Je... Voilà, se lança-t-il. Je m'inquiète pour Nina.

- Il s'est passé quelque chose ? Demanda-t-elle, une pointe d'inquiétude dans la voix.

- Non ! Opposa-t-il. Elle savait qu'il lui mentait mais elle s'efforça de respecter la loyauté qu'il portait à sa petite sœur. C'est juste que... Elle semble si triste. Je ne sais pas quoi faire pour l'aider.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant