Le fort - part9

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Typhenn remarqua sur son visage lorsqu'elle décida de changer de tactique. Elle se plaça en rempart entre eux.

— Excuse mes amis, tu les rends nerveux, prétendit la jeune druidesse, étonnamment diplomatique. Ses dreadlocks lui descendaient en bas des reins, décrivaient un mouvement élégant qui soulignait à ravir la finesse de sa silhouette dans sa robe verte.

Typhenn relâcha lentement sa prise. Elle avait donné sa parole à Orlène, de plus, s'ils possédaient tous des dons, les éloigner sans faire un seul blessé s'avérait compliqué.

Elle ne lui avait pas interdit l'intimidation. Typhenn montra les dents en direction des jeunes.

— D'accord, acquiesça prudemment Typhenn en se retournant vers leur leadeur. Je ne cherche pas les problèmes.

Yan réapparut à ce moment-là, brandissant un livre au-dessus du petit groupe qui sursauta. Le petit gros jeta un rapide coup d'œil peu assuré vers Yan qui les dépassait de deux têtes. De loin, elle pouvait voir ce qui devait être une caricature d'une créature humanoïde couverte de fourrure munie d'une épée aussi longue que lui.

— Regarde ! J'ai trouvé des elfes ! s'exclama Yan comme si une illustration de petits hommes aux et oreilles pointues pouvait prouver l'existence des licornes ou des bennou.

Le regard perçant de la fille la traversa.

— Je pensais que vous autres, veilleurs, étiez des brutes épaisses. Peut-être que tu n'en es pas une, minuscule comme tu es, commenta-t-elle d'une voix trainante, après les avoir examinés tour à tour, presque déçue. Elle essayait de le cacher derrière son élocution soignée, mais Typhenn percevait une hésitation étrange dans sa façon de parler.

Une simple constatation que Typhenn n'apprécia pas plus que son air suffisant. Sans réfléchir, elle lui rétorqua à chaud :

— Je vais le prendre comme un compliment, car tu ne ressembles pas à grand-chose non plus. Viens-en au fait, si tu voulais me botter les fesses, tu ne retiendrais pas tes petits amis de me harceler comme de vulgaires écoliers, elle nota l'air perdu du petit, et après une courte pause ajouta plus fort en détachant chaque mot. Je parle trop vite pour toi, peut-être ? 

Typhenn sut qu'elle venait de toucher un point sensible lorsque le visage du garçon se tordit. La fille aux dreadlocks peinait, elle aussi, à maintenir son expression sereine, les poings crispés le long de sa robe.

Typhenn venait encore de se mettre un groupe à dos.

La fille secoua la tête pour retrouver son calme, et reprit :

— Tout régler par la violence, ce sont vos pratiques, pas les nôtres. Je suis venue pour te prévenir. Votre présence de voleur souillerait la terre. Ce serait une insulte aux anciens de faire participer des barbares.

Yan bouscula le groupe, en laissant son livre de la taille d'un dictionnaire entre les mains du petit gros. Il ignora les jeunes druides qui lui collaient aux talons.

— Ronan a confiance en nous. Il ne nous aurait pas conduits chez vous s'il pensait qu'on causerait des problèmes, les rassura Yan, sa haute taille obligeait les deux gamins à bomber le torse, comme pour se grandir de quelques centimètres.

La porte d'AkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant