Ipenou -part7

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Dans l'humidité ambiante, son dos la brûlait atrocement, comme rongé par le feu d'un dragon. Typhenn pria Isis que ce ne soit pas les premiers signes d'une infection, et dans un même temps, salua le feu qui la maintenait éveillée.

Elle tira Yan vers l'avant, s'arrêter était abandonner.

Ils marchaient depuis des heures, depuis des jours. L'existence aveugle se réduisait aux sons, à la voix de Yan, à la sienne, et le clapotis de l'eau, à la roche dure sous ses doigts glacés, et aux murmures du roulement de pierres, à une présence au-dessus de son épaule. L'obscurité les observait, comme Ptah avant la création. Typhenn ne savait plus si elle marchait ou si c'était elles qui lui disaient de se tenir éloignée du roulement de l'eau et des glissements des pierres et où poser les pieds.

Un faible rayon de lumière lui meurtrit les yeux.La sortie était juste là. Elle pouvait sentir le monde. L'odeur du soleil et des arbres. La chaleur de la vie réchauffait son corps froid.

Elle s'imaginait déjà libre, étendue sous le soleil. Écoutant la vie entre les brins d'herbe.

Soudain, le bruit et les couleurs pulsantes l'accablèrent. À l'instant où elle respira l'air pur, elle tomba à genoux et se couvrit le visage. Elle trouva ses mains humides.

Une forme grise avec de grandes oreilles pointues bondissait vers eux, une trainée poudrée dans son sillage. Elle suivait l'approche du renard que Yan avait rebaptisé Napoléon.Ses jappements inquiets lui firent ouvrir les yeux.

Un rapace lui tirait les cheveux. Elle le chassa. Il s'envola sur une branche.

Deux têtes cuivrées appelaient son nom. Une cape glissait au-dessus du sol. Une femme au crâne couvert de tatouages l'aida à se redresser.

Typhenn ne comprenait pas les mots qui sortaient de sa bouche. Elle se contentait de dodeliner la tête de droite à gauche. Tout autre mouvement lui donnait la nausée.

Nora dégrafa sa cape bordée de pelisse et la posa sur ses épaules. Typhenn se courba sous le poids inattendu de la fourrure humide.

Ils se répétaient. Typhenn observa autour d'elle et finit par comprendre un nom. Yan.

Il devait être juste à côté. Ils avaient traversé la grotte ensemble. Yan n'avait pas lâché sa main.

La panique monta, violente et irrésistible. Elle pouvait encore sentir sa main chaude rendue moite à serrer la sienne.

Pourtant le garçon n'était pas avec eux.

Orlène se tourna vers la gueule noire de la grotte. Elle étira un bras. Des racines se crochetèrent aux chevilles de la druidesse. Des veines étranges remontaient sur sa peau d'albâtre en lignes noires. Elles grandirent, grandirent jusqu'à recouvrir l'entrée d'épaisses lianes.

Ils le condamnaient.

Les jambes de Typhenn refusaient de la soulever.

— Non ! Yan est toujours là-dedans ! Sa gorge douloureusement sèche émit un son grinçant.

Le temps recula comme un animal vivant et craintif. Elle pouvait sentir Yan de l'autre côté. Il cherchait son chemin à tâtons. Perdu et seul dans l'obscurité. Elle pouvait entendre son cœur s'accélérer, la lenteur de sa progression hésitante.

Merle se tourna vers elle :

— Nous n'avons pas le choix. Le portail neheh doit être fermé. Il y a quelque chose dedans qui déséquilibre la forêt.

Typhenn se débattit. Elle tira, et arracha les lianes.

Une branche la gifla. Elle tomba sur les fesses. Immédiatement, des racines s'enroulèrent autour de ses poignets, bloquant ses mains dans le dos. Des épines, sortirent des racines, un cadeau de la druidesse.

Orlène baissa les bras, elle fusilla Typhenn d'un regard acéré.

— Je ne comprends pas... un pli sévère creusa son front. Les ronces se rétractèrent, et rentrèrent dans le sol. Elle se tourna vers Nora. Je la reconduis au fort. Va prévenir les autres équipes que nous l'avons trouvée.

Quelque chose en elle n'appréciait pas le ton de la druidesse. Typhenn n'avait pas envie d'être seule avec elle et les racines qui soulevaient sa peau.

*             **            ***            **            *

Ainsi nous venons de perdre Yan.

Qu'avez-vous pensez de ce chapitre ? Qu'est-il arrivé à ce pauvre garçon, à votre avis?

Partagez vos théories en commentaire, avant de vous aventurer vers le chapitre suivant XD J'ai hâtes de les connaître.

La porte d'AkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant