Devant elle, décoré de motifs gracieux, le porche de pierres blanches donnait sur un grand parc pourvu de verdures et d'arbres. Quoi qu'on pense de l'Empereur, il avait toujours considéré la jeunesse comme primordiale et avait imposé aux pouvoirs publics naissants de construire des espaces dans lesquels les étudiants pouvaient étudier au calme.
Tout autour de l'immense complexe universitaire, des murs grisâtres aux charmes relatifs dont l'aspect terne de prime abord était parfois égayé par des inscriptions laissés par les étudiants. Si la plupart des jeunes humains appréciaient étudier, Amélia était certainement la plus enthousiaste de tous.
Rien ne lui faisait plus plaisir que prendre place dans l'un des amphithéâtres géants à sa disposition pour écouter un intervenant répandre ses connaissances au sein de son assemblée. Scientifique. C'était ce qu'elle espérait devenir. Une brillante chercheuse !
Mais en quoi ? Biologie. Peu importait sa spécialisation, au final, elle voulait tout savoir, tout faire et tout voir. Elle se précipita presque devant l'un des imposants colosses humanoïdes gardant l'entrée.
Environ deux mètres de haut pour presque autant de large. Deux bras mécaniques capable de plier en deux une voiture. Le puissant colosse leva la main pour indiquer à la jeune femme de se stopper devant lui.
- Nom et accréditation. Demanda la voix rauque et cybernétique, alors que le visage rond et lisse moulé en silicone tentait d'imiter des traits humains de sympathie.
- Amélia Denver, première année supérieure. Accréditation n°742, bloc C. Dit-elle, récitant son texte comme chaque jour depuis qu'elle avait débuté ses études.
Si dans le passé, l'être humain avait jugé bon d'éduquer ses enfants dès leurs premières années, la société renaissante qui avait vu le jour il y a bientôt un siècle avait pris le parti de rendre la scolarisation "intellectuelle" obligatoire à dix ans seulement.
L'Empereur et le Sénat jugeant qu'obliger des enfants à perdre du temps sur des chaises sans profiter de leurs années d'insouciance revenait à créer des êtres méfiants, rebelles et avec un profond désir d'outrepasser les règles.
Cette façon de penser ne déplaisait pas à la jeune fille qui avait, quand même, eut le droit a une inscription précoce pour débuter les enseignements basiques à six ans.
L'automate reconnut la voix et se poussa pour laisser la jeune femme traverser un mur translucide de couleur verte. Une barrière capable de se solidifier et d'empêcher un intrus de pénétrer l'enceinte. Cette technologie était appelée "barrière magnétique".
Amélia se trouva face à un grand parc orné de chemins de pierres parfaitement ordonnées. De droite à gauche, des étudiants jouant ou révisant. Quelques robots garde-paix patrouillant et toujours cette ambiance sereine accompagnant chacun de ses pas dans cette sphère de connaissance qu'elle appréciait tant.
Mains dans le dos et telle une enfant, elle se mit à marcher en sautillant presque au milieu des pavés traversant ces jardins illuminés par le soleil. Arrivée devant une fontaine, Amélia eut un sourire en levant la tête pour observer la statue surplombant l'eau transparente s'écoulant paisiblement.
Celle-ci représentait un homme d'une cinquantaine d'année, une barbe touffue mais courte et entretenue, un grand manteau descendant à ses chevilles. Son bras gauche recourbé sur son torse portant un livre et une main droite pendant le long de son corps. Visage dur mais juste, et des cheveux mi-long coiffés en arrière et tombant derrière jusqu'en bas de sa nuque. Une légère queue de cheval attachée sur le haut de sa tête. L'Empereur.
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Hellions : partie 1
Science FictionUn monde parfait. Un quotidien idyllique. Une jeune fille insouciante. Une tragédie. A une époque où la technologie frôle le fantastique et où les normes segmentent la société selon un équilibrage presque parfait, certains se plairaient à dire que l...