Chapitre 2 - #15

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* * *


Les secousses s'intensifièrent, on entendit des cris et des bruits de métal brisé au dehors. Dante serra son arme avec toute la force qu'il put trouver, comprenant combien leur situation était précaire. Son aéronef amorça sa descente sans encombre et les tumultes finirent par se calmer. Leurs casques vibrèrent et une transmission fut communiquée aux recrues de la part des pilotes.

- OK. On va atterrir... on a eu de la chance. A mon signal, tout le monde retire ses sangles. On ouvrira les portes automatiquement. Vous sortez par l'arrière droit de l'appareil comme on vous l'a appris.

Les recrues jusqu'à lors immobiles s'activèrent, vérifiant leurs chargeurs et leurs équipements. Le tremblement final de l'arrivée au sol fit vibrer l'appareil et la porte arrière coulissa de côté. Dante retira ses attaches et fut le premier à se lever pour se ruer vers la sortie, arme au poing. Il sortit et découvrit un paysage apocalyptique.

Autour de lui, des ruines de gratte-ciels étaient visibles à perte de vue. Le camp n'était rien de plus que quelques tentes entourées d'un mur de métal construit avec des carcasses de véhicules ou d'installations.

Des tours de guets de fortunes avaient été édifié derrière ces derniers. Les soldats étaient partout au milieu de ce terrain poussiéreux et désolé. L'avant-poste n'était pas bien grand et le nombre de ses défenseurs semblait relativement maigre. Du sang ornait bien souvent le sol et les murs de cet enfer.

Au loin, dans les tentes, des humanoïdes cybernétiques semblaient s'affairer à surveiller des blessés en tout genre. Un homme assez grand, casque sous le bras, fit un signe aux recrues qui fusèrent dans sa direction. Au milieu des immeubles détruits et des bruits des fusils, les initiés se mirent en rang devant la personne qui semblait avoir été désigné pour les accueillir. Un homme d'environ trente ans, crâne rasé et visage froid.

- Recrues. Sergent Perces, on vous attendait. Je vais vous diviser en escouade de trois et vous allez être affectés avec mes hommes à la défense de l'avant-poste. Vous tirez sur tout ce qui n'est pas humain dès que vous le voyez. Pas de quartiers, on a assez de chargeurs pour que vous puissiez tenir l'endroit sans lésiner sur les munitions. Des questions ?

- Sergent, demande permission de parler, sergent. Perces tourna la tête vers la recrue qui venait de hausser le ton et lui fit un signe de la main.

- Où sommes-nous, sergent ?

- Vous êtes dans le haut du quartier sud de Folth. Les forces spéciales ont été déployée dans le centre pour mener à bien leur mission. Nous sommes ici pour tenir leur arrière et on lâche pas le terrain tant qu'on en a pas reçu l'ordre.

Il recourba le bras, levant un cache disposé à l'avant-bras de son gant et sembla pianoter sur un écran tactile. Les casques des recrues s'illuminèrent sur le côté. Dante vit le nom de deux camarades apparaître sur le haut de son écran de visière, il eut un sourire en lisant les pseudonymes d'Aito puis de Leen, en dessous était inscrit : "Tour de guet Nord, numéro deux".

- Vous avez vos groupes et vos affectations. Tout le monde en position et que ça traine pas ! Hurla Perces. Les recrues se dispersèrent alors avec énergie, arrachant un sourire à l'officier.



Malgré son calme apparent, Dante était inquiet. Seul leur appareil était arrivé à bon port et il ne fallait visiblement pas en entendre d'autres. Ses pensées vagabondaient en direction de Seth, d'Amélia et de Sélène qu'il avait brièvement rencontré. Il souhaitait que rien de grave ne leur soit arrivé mais ne pouvait se laisser aller à la terreur de les avoir perdu. Ce qui comptait c'était l'instant présent. Rejoins par Leen et Aito, il se dirigea vers la tour où on les avait envoyé.

Grimpant par un escalier improvisé en haut du sobre bâtiment, il salua le soldat en poste en recourbant son poing au niveau de son torse. Les deux autres l'imitèrent et le concerné leur répondit d'un hochement de tête.

- Vous êtes les recrues, c'est ça ? Demanda-t-il sur un ton neutre.

- Parfaitement. On est là pour aider à la défense de la position. Répondit Aito sur un timbre de voix tout à fait similaire.

Le militaire leur désigna l'intérieur circulaire de la tour qui donnait la vue au-dessus du mur de fortune censé protéger l'avant-poste.

- Vous prenez position avec moi, prêt à tirer. Vous regardez le sol et les bâtiments. Les skryns s'y accrochent souvent. Silence maintenant. Continua-t-il en se plaçant, rapidement imité par les autres.

Les quatre armes se braquèrent et attendirent patiemment. Les yeux de Dante étaient en alerte, celui-ci disposa son doigt sur la gâchette de son arme. Les créatures étaient certainement là, non loin. On entendit des tirs venus d'une autre tour et Leen se retourna. Le soldat avec eux lui ordonna de se remettre en place.

- Ne t'occupe pas des autres, juste de toi. Si on a besoin, les équipes au sol viendront ici et nous aiderons. Tu es dans la tour, tu es les yeux du camp. Tu bouges pas. Compris ?

- A vos ordres. Dit-elle machinalement, reprenant sa veille.

Les tirs cessèrent et il n'en fallut pas plus pour rassurer la jeune femme. Dante demeurait impassible et fixé sur son objectif. Non loin d'eux se trouvait un gratte-ciel en ruine et, il ne savait pourquoi, il aurait juré que les skryns s'y seraient réfugiés en prévision d'une attaque.

Une sorte pressentiment qui se confirma quelques instants plus tard. Il eut à peine le temps de voir une petite partie du bâtiment s'effondrer que trois monstres jaillissaient des entrailles éventrées du building pour démarrer une terrifiante course vers les tours. Sans même s'en rendre compte, il s'était mis à tirer bientôt suivi par ses pairs.

Il tirait, encore et encore. Les skryns étaient bien plus rapide qu'il ne l'aurait cru. Le peu de balles parvenant à les toucher ne suffisait pas à les arrêter. Les créatures poursuivaient leur course folle sans être inquiétée.

Le soldat leur fit signe de tous focaliser leurs assauts sur la bête la plus proche d'eux, sur la gauche. Ainsi, les quatre salves de balles s'intensifièrent. Encaissant coup sur coup, le monstre finit par s'écraser au sol après avoir encaissé plus quinze tirs à la tête.

Le groupe pivota et braqua ses armes sur le skryn le plus à droite. Il était en passe d'être à portée de saut. Là encore, les tirs de barrages mirent quelques secondes, semblant paraître des heures, à tuer l'abomination qui n'eut plus la force de bondir une fois suffisamment proche de la tour.

Le coeur de Dante battait plus vite qu'il ne l'avait jamais fait. Ils mourraient... ils mourraient ! On pouvait tuer ces bêtes affreuses et orangées. C'était là un réconfort inespéré. Galvanisé par ces deux victoires, il reporta son fusil sur le skryn central en pleine accélération.

Les assauts reprirent mais furent soudainement interrompus par un "tic" significatif. Il n'avait plus de munitions...

Hellions : partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant