Chapitre 113 : Hijo de la Luna.

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En face vers la gauche se dressait une grande bâtisse aux toits verts encadrés de bois sombres. Une foule de gens rentrait à l'intérieur et en sortait, criant, s'appelant les uns les autres pour ne pas se perdre dans la cohue. C'était le terminal du ferry qui menait à l'île la plus proche à savoir Koh Larn. Plusieurs palmiers encadraient l'entrée de part et d'autre de l'allée menant à celle-ci. Leurs feuilles vibrantes faisaient chanter le vent à travers elles. Si ils avaient eu le temps, ils se seraient arrêter pour fermer les yeux, savourant les embruns et le son si caractéristique du bord de mer, entre le bruit des vagues déferlantes sur le sable, la clameur des touristes et des vendeurs qui les apostrophaient, le son du vent marin dans les palmiers et le klaxonne parfois assourdissant des voitures qui circulaient près d'eux, des motos et mobilettes s'amusant à faire un concours de slaloms entre elles. Quelques véhicules, garés non loin du terminal de Bali Hai Pier du port de Pattaya selon le panneau d'indication de ce dernier juste devant les palmiers, proposaient aux touristes venant tout juste d'arriver ou non de leur faire découvrir la région ou bien de les conduire à leurs hôtels. Les quelques marches de l'entrée permettaient aux touristes éreintés de s'assoir durant un cours instant, les habitants pressés pestant rapidement pour les faire se lever du passage déjà engorgé. À droite du bâtiment magnifique servant de terminal se trouvait une petite plage de sable où des barques étaient échouées, attendant patiemment que leurs propriétaires daignent revenir les utiliser pour gagner les bateaux amarrés dans les eaux plus profondes du port. Dans l'eau juste devant cette plage était amarré plusieurs petits bateaux à moteur. Cinq pour être précis. Trois étaient rouge, un était jaune et l'autre était bleu. Il y avait d'ailleurs aussi un homme qui semblait amarrer le sien, un des rouges, celui qui était le plus à gauche des cinq. Un amoncellement de pierres servait de digue entre le parapet avec sa route de bitume et la mer plutôt calme aujourd'hui. De nombreux bateaux étaient amarrés plus loin dans l'eau, leur taille augmentant avec la distance. À l'horizon, une brume qu'ils ne sauraient dire si elle était marine ou de pollution cachait en partie seulement quelques immeubles, les plus lointains disparaissant totalement ou presque dans le brouillard. Un touriste se promenait fièrement sur la route de bitume près de la mer avec son t-shirt affublé des mots « I ❤️ Thaïlande ». Cela les fit sourire d'ailleurs. Le transporteur leur fit signe de le suivre, commençant à longer rapidement le bâtiment imposant à leur gauche par une petite route bitumée où presque personne ne passait. Des buissons délimitaient la taille du petit parc qui longeait cette route. De nombreux insectes vrombissaient autour de ceux-ci, les arbres ombrageants légèrement la terre brûlée par le soleil n'étant visiblement pas à leurs goûts complexes d'insectes. Paula et Apsara fixaient tout avec un mélange de fascination et de découverte.

- « Oh ! Je me rappelle de cette plage ! » s'exclama Apsara en tendant l'index vers celle-ci.

- « Vraiment ? » demanda Raquel.

- « Oui ! Une fois par an, pour l'anniversaire de la rencontre de mes parents, on venait ici pour prendre un petit bateau ! On allait manger sur l'eau et après on se baignait dans la mer ! Je me souviens même qu'une fois y'avait un monsieur qui jouait de la guitare assis sous un arbre et maman s'était mise à danser avec papa ! Ma petite sœur et moi on les regardait faire ! Ils étaient supers doués ! » se souvint Apsara en souriant, les yeux pétillants.

Son regard lumineux s'obscurcit rapidement en se rappelant que ce n'était qu'un souvenir. Raquel et Sergio s'entre regardèrent avec tristesse. Paula réfléchit un court instant puis tapota l'épaule de sa sœur pour attirer son attention.

- « Oui...? » demanda Apsara en tournant la tête, se retenant à grande peine de pleurer.

- « Tu te souviens de la musique ? »

- « Hmm... Oui... Il me semble que c'était l'air de Hijo de la Luna... Je l'aime beaucoup cette chanson... » réfléchit Apsara.

Paula sourit.

Petit AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant