Chapitre 47 : Mekhala...

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Noir. Du noir. Il n'y avait que ça. Partout. L'obscurité l'entourait, l'étouffant dans cette angoisse qu'elle apportait avec elle. Elle ne voyait rien. Elle était seule dans ce silence. Il n'y avait que la nuit qui l'entourait de toute part. Elle était partout, à droite, à gauche, devant et derrière, en dessous et au dessus d'elle. Elle était prisonnière de cette bulle sombre. L'obscurité elle-même n'était pas réellement présente. C'était le néant. Attendez en réalité non, il y avait quelque chose enfin plutôt quelqu'un. Une forme fantomatique qui flottait dans l'infinité de cette nuit. Elle se rapprochait. Elle sentit un infime espoir grandir en elle, elle n'était peut-être pas seule après tout... Au fur et à mesure que l'apparition se rapprochait, l'espoir qui occupait son coeur s'amenuisait, enserré dans les anneaux d'un sentiment qu'elle ne montrait jamais : la culpabilité. La forme était à présent face à elle. Elle la reconnaissait. C'était sa petite soeur. Ses cheveux lui tombaient devant le visage, sa tête contemplant l'étendue sans fond qui s'offrait à ses yeux dirigés vers le sol.

- « Mekhala... » murmura-t-elle avec espoir.

Une voix d'outre tombe lui répondit.

- « Tu l'as abandonné... »

Ce n'était pas la voix de sa soeur.

- « Non ! Non c'est faux ! »

- « Tu sais au fond de toi que c'est vrai Apsara, tu apportes la mort avec toi. » ricana cette même voix.

- « Je... »

Un éclair blanc déchira l'obscurité, laissant apparaitre un souvenir.

Souvenir.

- « Grande soeur ! Où tu vas ? Maman a dis qu'on devait jamais se séparer ! » cria une petite fille.

- « Mekhala... Laisse-moi vivre un peu tu veux... »

- « Tu m'as promis de plus jamais me laisser après que maman et papa soient partis... » pleurnicha l'enfant.

- « Oui et alors ? C'est ce que je fais non ? Je suis toujours là avec toi ! J'ai juste besoin d'un moment toute seule pour m'amuser un peu Mekhala... »

- « Alors tu reviendras...? » demanda Mekhala en se frottant les yeux.

- « Bien sûr. Je reviens dans une heure. Juste une heure. Tu peux rester seule pendant autant de temps ? »

- « Oui oui oui ! Je suis grande maintenant ! » dit-elle toute fière.

- « J'en étais sûr ! Tu te souviens des règles de maman ? » lui demanda sa grande soeur.

- « Oui ! »

- « C'est les mêmes. Tu n'ouvres pas, tu ne sors pas et si quelqu'un tente d'entrer tu te caches d'accord ? »

L'enfant hocha la tête.

- « Bien je reviens vite ! »

Elle sortit en fermant la porte. Sa soeur la salua par la fenêtre.

Fin du souvenir.

- « Tu l'as abandonné. »

- « NON ! NON C'EST FAUX ! J'ALLAI REVENIR ! » hurla Apsara en pleurant.

- « MAIS TU N'ES JAMAIS REVENU ! »

- « SI ! MAIS... »

- « Mais ? »

Elle se tût.

- « Laisse moi te rafraichir la mémoire sur le destin de ta soeur Fille de la Mort. »

Un nouvel éclair l'éblouit.

Souvenir.

Mekhala était seule. Elle avait peur. Elle jouait avec une boulette de papier. Elle la lança. Trop loin. Trop vite. Elle dégringola les marches et finit dans la rue. Mekhala se leva et se dirigea vers la porte. Elle était ouverte, le vent était fort. Elle descendit prudemment les marches du porche. Elle s'accroupit et tendit la main, ramassant sa boulette de papier en souriant. Une ombre la surplomba. C'était un homme. Il attrapa Mekhala par les cheveux. Celle-ci se débattit. Elle aperçut sa soeur au bout de la rue et hurla son nom. Un coup de poing lui répondit.

- « Soit sache ma mignonne... » susurra l'homme.

Il la traîna dans une ruelle. Elle hurlait.

- « APSARAAAAAAAAAA ! » hurla-t-elle à nouveau.

Sa soeur croisa son regard. Elle se figea, restant de marbre, sans réagir. Son esprit était comme figé. Elle ne réagit pas quand sa soeur disparue dans la ruelle. Elle ne réagit pas à ses cris et ses supplications. Elle trembla à peine en entendant le coup de feu. Elle cessa de respirer en voyant une langue de sang s'étendre sur la terre battue du sol. Apsara se retourna et partit en courant. Elle courut, dévalant les rues désertes, sautant par dessus les branches. Et pendant qu'elle courrait, sa vision se brouillait de larmes. Elle s'écroula sur le sol, s'écorchant les genoux et les mains. Ses larmes coulaient sur ses joues, tombant sur le sol comme la pluie. Elle tremblait. Ses bras qui l'avaient rattrapé ne la portait plus. Elle s'écroula sur le sol, recroquevillée sur elle-même, une phrase tournant en boucle dans sa tête. « J'ai laissé ma soeur mourir. J'ai laissé ma soeur mourir. J'ai laissé ma soeur mourir. »

Fin du souvenir.

- « ARRÊTEZ ! NON ! NON JE N'AI JAMAIS VOULU ÇA ! »

- « Pourquoi es-tu partie grande soeur...? » murmura la voix de sa soeur.

- « Tu avais promis de la protéger ! » l'accusa celle de sa mère.

- « Tu es un monstre. » cracha celle de son père.

- « NON ! NON JE VOUS EN PRIE ! JE N'AI JAMAIS VOULU ÇA ! JE LE JURE ! NE ME DÉTESTEZ PAS JE VOUS EN SUPPLIE ! »

Elle s'effondra sur le sol, une douleur paralysante la consummait de l'intérieur.

- « Je...vous en prie... Ne me laissez pas toute seule... Mekhala je suis désolée pardonne-moi... » supplia-t-elle à nouveau.

- « Pourquoi es-tu partie grande soeur...? » répétait la voix de sa soeur comme un écho.

Apsara hurla, sa tête entre les mains.

Elle ouvrit les yeux en haletant. Noir. Du noir. Il n'y avait que ça. Partout.

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¡Hola mis ángeles!
Ça va ?
Moi oui !

Je suis désolée d'être autant en retard pardon mais ce chapitre était un peu différent de ce que je faisais habituellement et je ne savais pas si cela allait vous plaire...
Du coup j'ai demandé à son avis à une amie donc merci à solenexserquel

J'espère que cela vous a plu sinon dites moi ce que vous n'avez pas aimé !

Au fait si ça intéresse quelqu'un Mekhala veut dire Déesse de la Lune en thaï !

Prenez soin de vous !
Je vous aime ❤️❤️❤️

¡Besos a todos! 💜

Petit AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant