Chapitre 45 : An angel cried...

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Raquel s'arrêta hors d'haleine, la vision trouble. Un brouillard obscurcissait sa vue du fait de ses larmes. Le coeur en miettes, l'esprit au bord du gouffre, Raquel s'adossa à un arbre. Elle se laissa glisser jusqu'au sol, serrant son unique fille à présent, dans ses bras. Ariana ne comprenait pas ce qu'il se passait mais les larmes de sa mère l'interpellait. Elle caressa la joue de Raquel de ses petits doigts en baragouinant. Raquel sourit entre ses larmes. Le souvenir de Paula qui faisait la même chose quand elle était bébé lui revint en mémoire et ses pleurs redoublèrent. C'était des sanglots déchirants qui se répercutaient sur les arbres, brisaient les coeurs et faisaient sombrer en larmes. Raquel avait perdu sa fille mais aussi cette jeune fille qu'ils avaient promis d'emmener en Thaïlande pour la sauver. Cette jeune fille qui s'était, sans qu'elle ne s'en rende compte, insinuée dans son coeur pour y trouver une place. Elle n'avait pas perdu une fille mais deux. Un craquement de brindille alerta Raquel de la présence de quelqu'un près d'elle. Les bras de sa mère l'entourèrent et son parfum l'enveloppa. Raquel se laissa aller dans ses bras protecteurs. Mariví ne disait rien, se contenant de serrer sa fille contre elle. Elle retenait ses propres larmes, sa fille avait besoin d'elle pas de devoir la consoler elle aussi. Le silence de la forêt répondait aux pleurs et aux respirations entrecoupées de sanglots de Raquel. Ariana ne jouait plus avec les cheveux de sa mère. Elle enfouissait sa tête dans le giron de cette dernière.

- « Maman... Je... J'ai... J'ai rêvé...n'est-ce pas...? Paula... Paula et Apsara sont... Elles sont toujours avec nous...? » demanda Raquel d'une suppliante, brisée.

Mariví ferma les yeux.

- « Je suis désolée chérie... » parvint-elle seulement à dire.

- « Non non non ! Ce n'est pas possible ! Je... Je vais me réveiller... » murmura-t-elle en tentant de se convaincre elle-même, même si au fond d'elle, elle savait la vérité.

Sa mère la serra contre elle en caressant ses cheveux.

- « Je suis désolée... »

Un silence suivit.

- « Tu sais... Ce n'est pas la faute de Sergio... Il n'aurait jamais pu savoir ce qui allait se passer... Si la police n'avait pas tiré, ils n'auraient pas été séparé... »

Raquel ne répondit pas. Elle essayait en vain de respirer de manière plus régulière mais sa douleur et ses sanglots lui enserraient la gorge, empêchant tout air de passer. Sa respiration sifflante alerta sa mère.

- « Raquel ! Raquel ma chérie respire plus calmement ! »

Cette dernière essaya. C'était peine perdue. Seul un filet d'air lui permettait de ne pas s'asphyxier.

- « Je...sais que...ce n'est pas... de sa faute... » parvint à articuler Raquel.

- « Pourquoi l'as-tu accusé alors ? » lui demanda Mariví d'une voix douce.

- « Je...Je ne sais pas... »

- « Je sais ma puce. Lui aussi le sait. »

- « Est-ce que... Est-ce que tu crois que Paula... Que Paula et Apsara sont... » commença Raquel, n'osant dire ce mot fatidique qui lui faisait horreur.

Mariví serra un peu plus sa fille contre elle.

- « Je ne sais pas... » admit-elle.

Les pleurs de Raquel s'accentuèrent devant cette réponse. L'absence de réponse était pire que tout... Dans son coeur se partageait l'horreur de la possibilité qu'elles ne soient plus là et le mince espoir qu'elles aient survécu... Mais elles étaient seules à présent... Seules dans un pays inconnu, dans une forêt qui ressemblait plus à une jungle qu'à autre chose, la police aux trousses... Paula et Apsara ne savaient pas où ils allaient... Un bruissement de feuilles fit se retourner Mariví. Sergio se tenait là, les joues ruisselantes de larmes, les yeux rouges et un garrot autour du bras pour arrêter l'hémorragie. Raquel sentit sa présence. La seule chose qu'elle réussit à faire fut d'ouvrir ses bras. Sergio s'approcha et la serra contre elle. Tous deux pleuraient. Mariví se joignit à eux, quelques larmes lui échappant malgré qu'elle tente de les retenir de toutes ses forces.

- « Je suis désolée... » murmura Raquel.

- « Ce n'est pas de ta faute mon amour... J'aurai... J'aurai dû y penser... » répondit Sergio d'une voix brisée.

Serrés l'un contre l'autre sur le sol mousseux de la forêt, ils pleuraient.

Sur la plage d'une petite crique luxuriante de verdure gisait deux formes, l'une serrée contre l'autre. L'une des deux silhouettes ouvrit les yeux et recracha de l'eau en toussant. Elle vomit toute l'eau du fleuve que ses poumons possédaient. Épuisée, la silhouette voyait flou. Elle aperçut du coin de l'oeil sa compagne d'infortune, couverte de sable et d'eau tout comme elle. Elle approcha son oreille de cette dernière, cherchant une respiration. Une respiration quasi imperceptible lui parvint. Soulagée et à bout de force, la silhouette s'évanouit. Leurs cheveux châtains et bruns foncés formaient deux auréoles autour de leur tête. Elles étaient comme deux anges inanimés sur le sable blanc de cette crique où venait clapoter l'eau du fleuve traître.

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¡Hola mis ángeles!
Ça va ?
Moi oui !

Désolée du retard...

J'espère que ce chapitre vous a plu malgré qu'il ne soit pas des plus joyeux...
Qu'en avez-vous pensé ?

Prenez soin de vous !
Je vous aime ❤️❤️❤️

¡Besos a todos! 💜

Petit AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant