Chapitre 77 : Une justice, injustice.

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Adossée à l'arbre mousseux de cette forêt rendue ténébreuse par la nuit omniprésente, Anaya pleurait. Parler de ça lui faisait toujours aussi mal. Elle avait été incapable de la sauver, de la protéger ou même de l'aider un temps soit peu... Elle était ridicule... Elle se souvenait de ce que lui avait dit sa meilleure amie la dernière fois qu'elles s'étaient vues.

« Si je m'en vais, venges-moi sans faire de mal... »

Puis elle était partie. Elle ignorait que c'était la dernière fois qu'elle la voyait en vie. Sa mission avait été simple après ça, noyer sa douleur en écrasant ces hommes abjectes qui avaient détruits son amie. Elle s'était entraînée jour et nuit, augmentant son niveau à chaque séance, refoulant sans cesse au plus profond d'elle-même cette douleur destructive qui la dévorait à présent. Elle n'avait jamais fait son deuil... Même après qu'elle soit sortie en étant la meilleure de sa promotion... Bizarrement, après le suicide de sa meilleure amie, la hiérarchie avait veillé au grain à ce que personne ne l'embête elle... Mais aucun de ces salopards n'avait été renvoyé. Aucun. Assise, sur une racine, Anaya se mordait la lèvre jusqu'au sang pour ne pas hurler sa douleur et sa colère à la Lune paisible qui trônait dans le ciel, semblant juger à cet instant chaque mortel présent à la surface de cette terre. Ses sanglots lui lacéraient la poitrine d'une telle force que respirer lui était désormais impossible. Sa respiration sifflante se répercutaient sur les arbres, créant un écho des plus alarmants. Le paysage se brouilla devant ses yeux. Elle s'obligea à respirer malgré la douleur qui grandissait dans sa poitrine et sa vision finit par se rétablir. La justice avait une forme vraiment étrange parfois... En réalité existait-elle vraiment ? Probablement que non ou du moins pas totalement... Il suffisait de regarder ne serait-ce que la surface de celle-ci pour se rendre compte qu'elle n'était pas totalement juste ni totalement aveugle ni totalement impartiale. Les victimes de viol par exemple était si peu écouter que même les agresseurs l'étaient plus parfois. Tout servait d'excuses pour amenuiser la culpabilité du coupable. La tenue, notre façon de parler, l'heure tardive... Tellement de choses qui n'avait aucunement lieu d'être dans ce genre d'affaire. En quoi la tenue ou bien la façon d'être ou de parler pouvait justifier un viol ? La tenue de sa meilleure ou sa supériorité en matière de camouflage ou de gestion de suspect armé et dangereux justifiait ce qui lui était arrivé ? Non ! Jamais ! Anaya se leva en s'appuyant sur le tronc afin de ne pas tomber sur le sol, épuisée. La fatigue lui tomba dessus si vite et avec une telle force qu'elle vacilla. Elle essuya ses larmes qui coulaient encore sur ses joues, aussitôt remplacées par d'autres. Elle émergea du couvert des arbres et se dirigea vers le hall de l'hôtel sans même chercher à voir si le transporteur était toujours là. Elle s'en fichait royalement. Elle monta les escaliers et regagna sa chambre, enfouissant sa tête sous la couette en pleurant silencieusement. Elle s'endormit, le cœur lourd d'un deuil qu'elle ne parvenait pas à faire.

Le transporteur était toujours sur le tronc. Il avait vu Anaya regagner l'hôtel. Elle était loin mais le reflet des rayons lunaires sur ses joues lui avait permis de comprendre qu'elle pleurait. Il se sentait mal pour elle. Il est vrai qu'elle l'agaçait particulièrement mais il n'aimait tout simplement pas voir quelqu'un aussi mal sans pouvoir rien faire. Il soupira. Elle ne méritait pas de souffrir ainsi... Sa défunte amie non plus ne l'avait pas mérité... Triste de cette perspective ignoble de représentants de la justice qui bafouaient cette dernière, détruisant des vies entières par leurs crimes, il sauta au bas de l'arbre. Le transporteur rentra à son tour, se dirigeant en silence vers sa chambre. Il ouvrit la porte mais s'arrêta avant d'entrer. Il entendit un pleur étouffé venant de la chambre d'Anaya et Mariví. Il soupira et entra dans sa chambre, se couchant et s'endormant en repensant à sa conversation avec la jeune femme.

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¡Hola mis ángeles!
Ça va ?
Moi je vais bien pour ma part !

J'espère que ce chapitre vous a plu !
Qu'en avez-vous pensé ?

Prenez soin de vous !
Je vous aime très fort ❤️❤️❤️

¡Besos a todos! 💜

Petit AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant