Chapitre 46 : La mort comme seule compagnie...

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Le soleil déclinait à l'horizon. La couleur chatoyante et chaude des nuages jurait avec l'obscurité inquiétante du ciel qui commençait à se parsemer d'étoiles protectrices. L'humidité et la fraîcheur de la nuit commençait à envelopper les deux silhouettes toujours étendues sur le sol. L'une d'elle remua et parvint à ouvrir les yeux. Elle gémit de ses muscles endoloris d'avoir tenté par tous les moyens de les maintenir hors de l'eau, elle et la petite silhouette nichée conte elle. La respiration de la deuxième silhouette étendue près d'elle était plus libre mais toujours encombrée. Puisant dans le peu de forces qu'elle avait encore, la première se releva sur ses coudes, poussant délicatement la deuxième du bout de ses doigts raidis par le froid ambiant et par celui présent dans l'ensemble de son corps. La deuxième silhouette gémit et toussa, recrachant de l'eau sur le sol.

- « Hé... Ça...va...? » parvint à croasser la première, la gorge sèche.

La plus petite silhouette des deux qui se trouvait être la deuxième réussit au prix d'un effort incommensurablement à hocher légèrement la tête.

- « Tu as...mal...quel...que...part...? » articula la première faiblement.

- « Poi...gnet... » murmura-t-elle.

Les yeux de la première de baissèrent, tombant sur le poignet bleuté et gonflé de la deuxième. De toute évidence, il était foulé voir cassé... La plus grande des deux se souvint subitement qu'elles avaient violemment heurté un rocher immergé sous l'eau durant leur aspiration ver le fond du fleuve. Elles s'étaient démenées pour tenter de les faire revenir à la surface mais leurs vêtements lourds de toute l'eau absorbée et leur poids les avaient entrainé vers le fond. Le pied droite de la première se mit à lancer d'une douleur sourde. Elle s'était accrochée à une branche au fond de l'eau. C'était le courant qui l'en avait arraché, marquant le dessus de son pied d'une longue entaille d'environ dix centimètres de long et un de profondeur. Le sable s'y était logé, créant en séchant une croute désagréable qui menaçait de s'infecter à tout moment. La première se rendit soudain compte que la deuxième tremblait, encore trempée de l'eau du fleuve. Elle se redressa comme elle pouvait, attrapant dans ses bras faibles et sans force la plus petite. Elle se traîna dans le sable, sa tête tournant sous cet effort qui nécessitait une force qu'elle n'avait plus. La douleur fulgurante de son pied droit lui martelait la tête. Puisant au fond d'elle, sachant pertinemment qu'elle devait s'écarter du fleuve et se protéger au cas-où, elle parvint à atteindre l'orée de la forêt, laissant derrière elle un sillon pour chacune dans le sable qui réfléchissait maintenant la lumière de la lune. Elle s'adossa au tronc de l'arbre, tirant la plus petite sur elle avec l'énergie du désespoir. Serrées l'une contre l'autre, tremblant de froid malgré le fait qu'en vérité il ne faisait pas si froid, les deux silhouettes tentèrent de se réchauffer comme elle le pouvaient.  La mort planait autour d'elles, protectrice et dangereuse à la fois, cherchant laquelle des deux la rejoindrait en premier. Elle sentait la douleur de leur mère mais c'était son rôle après tout, enlever les âmes à cette terre. Néanmoins cette fois-ci, elle décida de contourner les règles, préférant les regarder vivre, sentant qu'elles étaient promises à des destins plus beaux que la vie qu'elles avaient pu avoir. Elle rappela à elle le froid qu'elle apportait avec elle et qui commençait à prendre possession du corps des deux petites. Souriante sous la lune mais invisible aux yeux de tous, elle s'assit simplement sur une pierre, les fixant de ses yeux sans couleur, qui ne voyait plus la joie et apportait la douleur.

- « J'ai...froid...et...faim... » murmura la plus petite des deux.

- « Je...sais... Moi au...ssi... » répondit l'autre.

La plus petite enfouit sa tête dans le cou de la plus grande. L'autre lui déposa un bisou sur le haut de la tête.

- « Re...pose toi... Paula... Dors... » dit-elle.

La plus petite hocha la tête, sombrant dans un sommeil sans rêve. La plus grande écouta la respiration régulière de celle qu'elle considérait comme sa deuxième petite sœur. Il n'y avait plus d'adultes maintenant... Cela voulait dire que c'était à elle de protéger Paula. Elle se promit de le faire et de le faire mieux qu'avec sa petite sœur de sang... Elle se sentait tellement coupable de ne pas avoir réussi à la protéger comme elle le devait. Elle l'avait pourtant promis à sa mère, à son père et à sa petite sœur autant qu'à elle-même mais elle en avait été incapable. Se jurant de ne pas refaire deux fois la même erreur, Apsara rejoignit Paula dans les bras brumeux et sombres de Morphée, resserrant sans s'en rendre compte ses bras autour de Paula, comme pour empêcher quiconque de les séparer, la protégeant de tout. La lumière de la lune se reflétait sur leurs peaux claires et leurs traits endormis, les faisant ressembler à deux petits points de lumière semblables à deux étoiles pâles.

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¡Hola mis ángeles!
Ça va ?
Moi ça va.
J'ai juste envie d'être en vacances...

J'espère que ce chapitre vous a plu !
Qu'en avez-vous pensé ?

Prenez soin de vous !
Je vous aime ❤️❤️❤️

¡Besos a todos! 💜

Petit AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant