Chapitre 60 : Quinze février

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15 février 2018
Paris
PDV Kylian
2h45

-...je t'ai dit non...me touche pas...arrête...je t'en supplie arrête. Je veux pas...

Je trainais sur mon téléphone lorsque ces mots me parviennent aux oreilles avant que je ne vois d'un coup Emie se redresser complètement apeurée en criant sans que je n'ai eu le temps de rien faire.

-Noooon ! S'exclame t'elle alors en s'éloignant de moi comme un réflexe.

-Eh bébé calme ! tenté-je faire redescendre sa peur en mettant ma sur ses jambes encore sous la couette.

Sauf que dans ses yeux bleus je vois du vide, de la peur, de la méfiance, c'est pas Emie.

-Me touche pas, enlève t'elle ma main directement de sa jambe.

Et j'ai à peine le temps de dire ouf qu'elle est déjà partie en courant de notre lit en direction de la salle de bain de la chambre.

-Putain... grogné-je pour moi-même en restant impuissant face à sa réaction.

Il me casse les couilles ce connard de Sacha. Même en taule, même un an après il arrive à la mettre dans des états pas possible.

Lorsque je me lève du lit, quelques instant après j'entends déjà ma copine vider son estomac dans la pièce juste à côté. Je déteste toujours autant la voir comme ça.

Une fois à mon tour dans la pièce, j'avoue que je ne sais pas trop comment m'y prendre. Elle m'a rejeté il y a quelques secondes en pensant surement que c'était Sacha mais je ne peux pas la laisser comme ça. J'hésite à m'avancer un peu plus de peur de la rendre encore plus apeuré, mais lorsque ses yeux se redressent enfin dans ma direction, bordés de larmes, avec les même émotions que tout à l'heure à l'intérieur, la méfiance en moins, je m'approche immédiatement.

Dès l'instant où nos corps se frôlent, elle explose littéralement en sanglot dans mes bras. Mes bras autour de son dos, son visage dans mon cou et son corps qui tremble entre mes mains, j'ai l'impression de revenir des mois en arrière quand plus rien n'allait.

-Je suis là, chuchoté-je dans son oreille doucement.

-Il... il était là, sanglote t'elle contre moi.

-C'était un cauchemar beb'. Je te promets qu'il est pas là, lui dis-je en caressant son dos.

-Je suis désolée, s'excuse t'elle doucement avant de redresser son visage pour me regarder. Je voul...

-Eh eh non, la coupé-je en mettant mes mains en coupe sur son visage. T'as pas à t'excuser, c'était un cauchemar, lui dis-je doucement. Arrête de pleurer, ajouté-je en essuyant ses joues avec mes pouces.

-On est le quinze février, me dit-elle avec la voix qui flanche.

-Je sais...et c'est reparti. Vient, l'incité-je à se remettre contre moi.

Je sens son corps trembler contre le mien à cause de ses pleurs qui ne veulent pas s'arrêter. Plus les secondes défilent, plus mon cou s'humidifient à cause de ses larmes. Il ne doit pas être très loin de trois heure du matin, nous sommes debout dans notre salle de bain en pleine nuit et encore une fois, personne n'est au courant de ça. C'est aussi malheureusement dans ces moments là que nos liens se renforcent encore plus, que notre confiance se donne, que notre bulle se solidifie, que personne d'autre que nous ne peut comprendre notre relation.

Un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant