Chapitre 66 : Nos nerfs lâchent

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2 Mars 2018
Paris
PDV Emie
8H02

Des centaines de messages reçus, des dizaines d'appels, et autant de non réponses de ma part depuis cette nuit.

Avec Kylian nous sommes aux urgences depuis une heure du matin environ, il est huit heures et les seuls personnes qui ont eu le droit de venir le voir pendant la nuit ont été ses parents et ses frères. Bien qu'ils ne soient restés que très peu de temps, ça leur a suffit à les rassurer.

En effet, comme ce que le pompier avait déjà dit, Kylian n'a rien et c'est un miracle. Deux de ces potes non plus, quant aux deux autres, l'un va sortir dans l'après midi avec une jambe dans le plâtre et l'autre avec une attelle pour maintenir son épaule quelques jours.

Ce soir là le ciel était d'un vert espoir.

Cette nuit cauchemardesque nous a fatigué tous les deux. Kylian n'a pas réussi à dormir, moi non plus. Entre les visites de ses parents et ses frères, celles du personnel soignant, la police qui vient de partir après avoir pris la déposition de Kylian, les coups de téléphone de nos proches et les cries que peut comporter un hôpital la nuit, ces dernières heures étaient éprouvantes. Kylian veut rentrer se reposer alors que personne ne vient nous voir pour nous donner l'autorisation. Il est entrain de bouillir intérieurement et je crois que c'est totalement normal.

-Bon, c'est quand qu'ils arrivent là ? Me demande t'il pour la dixième fois depuis dix minutes.

-Je sais pas Kylian, lui répondis-je en le regardant. Tu veux que je les appelle ?

-Ils doivent avoir des choses plus urgentes à faire donc non mais ça me soule d'attendre pour rien, grogne t'il en tournant la tête vers moi. C'est quoi ça ? Me demande t'il quelques secondes après en voyant mon téléphone allumée.

-Rien, l'éteignais-je pour pas qu'il voit ce qui pourrait l'énerver encore plus.

-Montre, me demande t'il en fronçant les sourcils.

De toute façon c'est trop tard.

-Emie. S'te plait.

Je finis par céder mais c'est sans grande conviction que je lui tends mon téléphone avec ce torchon écrit sur nous dessus.

-Putain, gronde t'il dès l'instant où il est capable d'y lire. Ils me cassent les couilles ces journalistes à la con, s'énerve t'il, alors que je suis sûr qu'il n'a pas lu encore un quart de l'article.

Une explication ?

Plusieurs photos : de lui au loin sur le brancard des pompiers, de sa voiture complètement défoncée, du draps blanc à quelques mètres, de nous deux l'un à coté de l'autre et en toute première, moi. Mon visage complètement morte d'inquiétude, des larmes qui inondent mon visage sans que ni la casquette, ni la capuche ne puisse le camoufler. Ces putains de photos postées sur un compte gossip insta avec un texte « explicatif » en prime.

« Il n'était pas loin de minuit cette nuit lorsque ces photos ont été prise. Emilie Duval, la petite boxeuse de Kylian Mbappé est ici en pleure sur les lieux de l'accident de son compagnon. A en croire son visage la nouvelle a dû être compliqué à encaisser d'autant que d'après nos informations elle n'a pas su tout de suite si le seul mort dans la collision était le footballeur ou non. Finalement, tous ces pleurs n'étaient pas nécessaire mademoiselle ».

-Les commentaires me donnent envie de vomir, lui dis-je en relevant le regard vers lui.

-Je vais appeler mon père pour qu'il s'occupe de faire disparaitre au maximum ces photos, me dit-il en sûr de lui en me tendant mon téléphone.

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