Chapitre 19

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Je déverrouillais la porte, nous étions à quelques mètres. Sa respiration augmentait, je lui procurais beaucoup d'effet. Elle essuyait ses larmes pour la deuxième fois.

"Crois-moi, tu me verras plus jamais chialer. Je compte plus me laisser faire."

C'était ce qu'elle m'avait dit. Mais décidément, elle n'avait pas respecté sa promesse.

Je ne voyais pas une once d'énervement dans les yeux de Scarlett, elle s'était enfin calmée. Son regard était perdu, mais elle reprenait du courage.

- T'es vraiment un connard.
- J'aurais dû te laisser avec lui, gloussais-je en roulant des yeux.

Elle haussait les épaules, son cœur battait rapidement, j'entendais son rythme cardiaque irrégulier. Je me tournais, et prenais la route, machinalement, Scarlett me suivait. Je ne savais pas ce que j'allais faire d'elle, ni où j'allais aller à présent. Je voulais simplement la voir exsocer mes vœux.

Je voulais l'emmener chez moi, dans notre baraque. Où des réunions se passaient, mais c'était trop personnel, si un jour elle décidait à parler de nos affaires et les dire à quiconque. Elle aurait été dans la merde, par moi, mais aussi par mon grand patron. Je ne pensais pas que c'était une bonne idée. Tout de même, je n'avais pas le choix, je n'allais pas dépenser mon frique pour elle. Ni la laisser fuir dans son domicile.

D'ailleurs, je ne savais rien d'elle. Même si ça ne m'intéressait pas, je devais au moins lui faire croire.

Cette nuit-là, je comptais la laisser seule. Sans moi derrière elle. Je voulais simplement voir si je pouvais la laisser seule, sans qu'elle ne se barre. J'allais rodais de temps en temps autour de chez elle, afin d'éviter de la perdre de vue. Et de devoir faire des tas de recherches. J'aurais sûrement abandonné de la rechercher au bout de quarante-huit heures.

- On va où ?
- Chez toi Scarlett, je te dépose pour la nuit.

Elle était étonnée, sa respiration avait ralenti. Je pouvais sentir son souffle sur mon dos. Elle était à quelques centimètres de moi, j'avais l'impression qu'elle ne voulait pas que je parte. Puisqu'elle me collait.

Je me retournais vers elle, et cette fois-ci, heureusement pour elle. Elle s'arrêtait avant de me heurter.

- Tu pourrais arrêter de me coller ?

J'étais légèrement énervé, la voir me suivre aussi près, m'insupportait. Je descendais les escaliers sous son silence, en ce moment, je préférais qu'elle ferme sa gueule, car sinon ça aurait mal terminé.

Les lumières tamisées me brûlait les pupilles, je traversais la pièce en moins d'une minute.

Je sentais une présence me coller le dos à chaqu'uns de mes mouvements. Et une petite main entourée mon poignet. La gamine avait peur de se perdre ? Ou elle aimait avoir un contact physique avec moi ? Elle me soulait tellement à ce moment précis.

- On va vraiment chez moi ? Et là, on fait quoi ? On va voir les malfieux ?
- Deux minutes, une question par une question. Mais là je n'ai pas envie de te répondre. Tu verras sur le moment, me casse pas les couilles.

Elle soupirait puis, respirait profondément en fermant les yeux. Elle sursautait quand je lui faisais face, mes mains se posaient sur ses poignets, et je la conduisais jusqu'à mes potes.

- Te voilà, hurlait Kyle soûlé.
- Ouais, bref je rentre.
- Avec la nana ?

Kyle riait en voyant son air sévère. Je prenais mon verre de coniaque, que j'avais laissé ici, et je le finissais d'un trait. Scarlett me suppliait de me dépêcher. Mais pour la faire chier, je prenais encore plus de temps que prévu. Je faisais une accolade à mes camarades, sous le regard meurtrier de la gamine.

- On fait comment pour rentrer ?
- Stan, tu sais te démerder.

Il soupirait un sourire en coin. Mike remettait sa casquette correctement, avant de me monter son poing en l'air.

- Amusez-vous bien ce soir.

C'était les deux cons, Kyle et Stan, qui avaient dit cette merde. Je roulais des yeux, et je leur faisais un sourire accompagné d'un doigt.

Pour quitter rapidement la conversation, j'attrapais la main de Scarlett, qui frisonnait à mon contact.

- Alors Scarlett, comme ça, on éprouve des sentiments pour moi, me moquais-je.
- Ce n'est pas parce que je frissonne, que je suis attirée par toi. Si tu juges comme ça, t'es vraiment débile, tu devrais savoir que le froid existe. C'est pas seulement ton air de connard qui m'énerve, mais aussi le fait que tu te crois supérieur aux autres.

Je souriais en sortant de la boîte. Je lâchais sa main, écœuré de mon geste incontrôlé. Elle n'avait pas tort sur le temps, il faisait extrêmement froid. Le vent soufflait à une allure horrible.

Ma veste en cuir ne suffisait pas, Scarlett était en mini short, et en t-shirt, elle devait avoir froid. Mais, j'espérais qu'elle ne réclamerait pas ma veste. C'était hors de question, moi-même je me l'ai gelé.

Elle me dépassait d'un pas rapide, alors je me sentais obligé d'observer ses hanches, en me retenant de bavé. Elle avait mis une longue distance entre nous, et ça me faisait rire. Je jetais un regard rapide à ses cuisses. Mais elle m'interpellait en se retournant, les bras croisés sur sa poitrine.

- Tu comptes rester combien de temps à me matter ?
- J'ai tous le temps à partir d'aujourd'hui, je te rappelle que tu m'as dit que je pouvais tous faire. Tous faire, répétais-je rêveur.
- Ouais, mais vas-y mollo.
- C'est moi qui décide.

Elle gloussait nerveusement, puis je déverrouillais ma bagnole. Elle s'asseyait avant moi, à l'avant et accrochait sa ceinture. Je la rejoignais et faisais de même. Elle était vachement contente pour une fillette qui chouinée. Elle replassait son jean correctement.

Son regard se dirigeait vers le mien, et elle gloussait :

- Ramène-moi chez moi, avant que tu ne me dévores.

Je ne la dévorais pas, pas du tout. J'observais juste ses courbes féminines. Je ne pensais à rien d'étrange, pour une fois, même si j'en avais envie. Pourtant, je n'avais plus envie de finir la nuit avec elle ou une autre. Je voulais seulement, prendre du temps pour moi.

- Tu habites où ?
- J'ai pas envie de te dire ma vraie adresse.
- Dis-moi ta rue, soufflais-je.

Elle hauchait la tête, puis s'enfonçait dans le siège passager. Je rentrais sa rue dans mon GPS, et je prenais route, sans dire un mot.

Après une trentaine de minutes, passées dans un bruit sourd, et d'une lenteur abominable. Je remerciais la musique d'exister, car sans elle, le trajet aurait été d'une horreur inimaginable.

Je me garais enfin dans la ruelle, un petit panneau indiquait le nom de son quartier. Et à mon étonnement, elle ne vivait pas dans une maison, ni dans une porcherie. Comme certains clichés, qui disaient que des nanas de son genre, vivaient dans des lieux délabrés. Ou des conneries de ce genre. Mais elle vivait dans une résidence privée, où la plupart étaient des personnes âgées. Qui étaient venus pour repos. Ça m'étonnait de savoir qu'elle vivait dans un lieu aussi riche.

De gros bâtiments recouvraient toutes l'allée centrale, je ne savais pas son bâtiment, ni son numéro de porte. Mais je comptais faire ma recherche. Elle détachait sa ceinture, avec une main qui jouait sur sa cuisse, un signe de nervosité. Seuls nos regards parleraient pour nous.

- Merci, enfin je sais pas si tu le mérites. Tu m'as enfermé dans une chambre, avec un mec que ta tué sans même réfléchir. Tu m'as obligé à te demander à te rendre service, contre ma vie. Et je le regrette. En faite, je crois que j'aurais préféré crevé dans cette chambre. Je suis bien trop folle pour te confier ma vie. Car je sais que tu l'utiliseras pour ta vie de gangster.

Je n'avais pas eu le temps de répondre, car elle avait déjà calquée la porte de ma caisse. Elle m'en voulait, mais connard comme j'étais, j'en avais rien à foutre d'elle, et ses pleures de merde.

Alors je faisais demi-tour sans prendre la peine de regarder son bâtiment, puisqu'elle attendait que je fasse marche arrière.

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant